CollaborateursJosé María Beneyto

Retrouver le meilleur de l'Europe

La réaffirmation des racines de l'Europe dans la réalité de la politique quotidienne est une condition absolument nécessaire pour que les politiciens européens poursuivent sans relâche le bien commun, afin que l'Europe puisse à nouveau être un phare dans le concert des nations.

30 avril 2019-Temps de lecture : 2 minutes
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Quel est l'enjeu des élections au Parlement européen ? Le cours de la politique européenne pour les cinq prochaines années. Mais elle rendra également plus visibles les changements que connaissent nos sociétés. Nous vivons clairement un moment de profonde transition. Ce qui est difficile, c'est de discerner les éléments positifs dans l'apparente mer de confusion dans laquelle nous évoluons. 

Par exemple, il est prévisible qu'il y aura une plus grande fragmentation du vote et donc plus de partis ayant une représentation parlementaire. C'est le résultat d'une Europe de plus en plus pluraliste, où un spectre hante tous les pays d'une manière ou d'une autre : le désenchantement et la frustration vis-à-vis de l'establishment, des "élites", le sentiment de peur et d'angoisse face à des situations que l'on ne comprend pas. 

La politique européenne des prochaines années devra également apporter des réponses aux citoyens européens qui se sentent déplacés, manquant de ressources morales et intellectuelles face aux conséquences négatives de la mondialisation, au déracinement, à la perte de la sécurité que procurent un emploi stable, une famille, un environnement familier. L'immigration, l'accélération technologique et l'incertitude quant à l'avenir, ainsi que le vertige produit par la disparition des figures d'autorité, sont quelques-unes des causes de ce malaise. C'est un malaise plus qu'un civilisationde la civilisé. Un manque de foi dans lequel tout l'énorme potentiel caché dans l'idée et les racines de l'Europe semble rester caché. Les dirigeants politiques ne peuvent pas tout faire, ils sont souvent très limités dans leurs actions, mais il est également vrai que des convictions claires et la capacité de tisser des alliances avec la société civile peuvent être extrêmement efficaces.     

Où va l'Europe ? Au XXe siècle, l'Europe a perdu la position dominante qu'elle occupait dans le monde depuis cinq siècles. En termes relatifs, sa population, son produit intérieur brut, son influence sur la planète continueront à se réduire. Nous devons compter avec un G-2, avec deux pays très puissants qui se font concurrence, les États-Unis et la Chine. L'ordre international doit être refondu pour inclure des continents et des pays comme l'Inde, l'Asie et le Brésil, dont l'influence est croissante, et d'autres régions, comme l'Afrique subsaharienne, qui étaient marginalisées. Le christianisme, comme l'a si souvent affirmé saint Jean-Paul II, ne dépend pas d'une forme culturelle particulière, mais il ne fait aucun doute que l'Europe a historiquement réalisé bon nombre des aspirations de la foi chrétienne.

L'auteurJosé María Beneyto

Institut d'études européennes. Université CEU de San Pablo

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