Sur la Croix, Jésus a accompli le plus grand acte d'amour jamais réalisé par un être humain et, parler d'amour, c'est toujours un bon moment, vous ne trouvez pas ?
Le mois de mai nous offre diverses occasions de réfléchir au grand amour de Dieu pour nous, qu'il a manifesté sur la Croix.
La Croix
D'une part, les croix de mai, une manifestation de religiosité populaire qui a une profonde tradition et qui est toujours très populaire en Espagne et en Amérique latine. Les croix décorées de fleurs dans chaque rue ou place offrent ce double aspect de la croix, lieu de mort et de vie, de douleur et de joie, d'obscurité et de lumière et de couleur. L'origine de cette fête se trouve dans la célébration, le 3 mai, de la fête de l'Invention (découverte) de la Sainte-Croix.
Ce jour commémore la découverte de la vraie croix du Christ, ainsi que de deux autres, lors des fouilles menées par Sainte Hélène, mère de l'empereur Constantin, à Jérusalem. Une croix qui est revenue sur le devant de la scène ces jours-ci, puisque le Saint-Siège en a donné deux petits fragments, dans un geste œcuménique à l'occasion du centenaire de l'Église anglicane du Pays de Galles. Ces reliques de ce que l'on appelle la Lignum Crucissera incorporée à la croix qui présidera à la célébration du sacre de Charles III comme nouveau roi d'Angleterre cette semaine.
Jubilé Année Sainte
De même, pendant cette période de Pâques, l'année sainte jubilaire de Liébana a été ouverte, avec les événements suivants monastère de Santo Toribio a été un lieu de pèlerinage au cours des siècles, précisément parce qu'elle est la gardienne ni plus ni moins que du fragment de l'histoire de l'humanité. Lignum Crucis le plus important au monde.
Jusqu'au 16 avril 2024, nous avons la possibilité de nous joindre aux milliers de pèlerins qui viendront gagner le Jubilé en cette année spéciale, en vénérant cette relique qui nous parle d'aimer jusqu'à donner la vie, de donner la vie en aimant.
L'homme mystère
Enfin, jusqu'au 30 juin, la cathédrale de Guadix, dans la province de Grenade, accueille l'exposition ".L'homme mystère"L'exposition offre une fois de plus une occasion unique de réfléchir à cette dualité entre la mort et la vie à travers une approche unique de la figure de l'homme exécuté dont l'image apparaît sur le Suaire de Turin.
Que Jésus soit ou non "l'homme mystère" du linceul, l'exposition est conçue pour nous rapprocher des mystères centraux de notre foi : la passion, la mort et la résurrection de Jésus. J'ai eu l'occasion de la visiter récemment et, après une introduction qui plonge le visiteur dans la manière dont Rome exécutait les condamnés au supplice de la croix, j'ai pu découvrir, à travers des panneaux détaillés et des audioguides, l'histoire du linceul, son influence sur l'iconographie chrétienne à travers les âges, et les grandes inconnues d'une image dont la science n'a pas encore pu expliquer la formation.
Le clou de la visite est de voir de près une sculpture hyperréaliste, avec des cheveux et des marques, de l'homme du Saint Suaire, et de pouvoir contempler chaque blessure, chaque plaie, chaque tache de sang. Ma sensation, en tant que spectateur, était très différente de celle ressentie devant les nombreuses et belles images de dévotion qui sont vénérées dans nos églises et chapelles avec des titres tels que Santísimo Cristo de... ou Nuestro Padre Jesús de....
Savoir reconnaître
Le fait de ne pas nommer cet homme mystérieux, dont les signes du martyre coïncident pleinement avec ceux relatés dans les Évangiles, m'a poussé à me rapprocher de l'humanité de Jésus et à me demander : aurais-je reconnu Dieu en Jésus si je l'avais rencontré face à face dans la vie ou m'aurait-il semblé "un parmi tant d'autres", comme le dit saint Paul dans son célèbre hymne de la Lettre aux Philippiens ? Et avec la question, une dénonciation : pourquoi ne suis-je pas capable de voir Dieu et de ressentir la dévotion que mérite le Christ de chair et de sang en qui il a assuré qu'il s'incarnerait lorsqu'il a dit : "J'ai eu faim et vous m'avez donné à manger, j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire..." ?
Dans un message à l'occasion de l'exposition du Suaire de Turin en 2013, le Pape François a souligné cette idée en affirmant que "ce visage défiguré ressemble à tant de visages d'hommes et de femmes blessés par une vie qui ne respecte pas leur dignité, par les guerres et les violences qui frappent les plus vulnérables... Cependant, le visage du Suaire transmet une grande paix ; ce corps torturé exprime une majesté souveraine. C'est comme s'il laissait transparaître une énergie condensée mais puissante ; c'est comme s'il nous disait : ayez confiance, ne perdez pas espoir ; la force de l'amour de Dieu, la force du Ressuscité, vainc tout".
C'est avec cette espérance que je veux rester en ce mois de mai de la mort et de la résurrection. Parce que la Croix en valait la peine.
Journaliste. Diplômé en sciences de la communication et licencié en sciences religieuses. Il travaille dans la délégation diocésaine des médias à Malaga. Ses nombreux "fils" sur Twitter sur la foi et la vie quotidienne sont très populaires.