Les derniers mots de Benoît XVI sur son lit de mort, avant de mourir, comme le raconte son secrétaire personnel, étaient "Jésus, ich liebe dich" ("Jésus, je t'aime", en allemand). À ce moment crucial où nous nous retrouvons seuls devant le Seigneur, il n'y a pas de place pour l'imposture, ce qui a marqué notre vie coule directement du cœur. Et le résumé de la vie du pape allemand était ce grand et unique amour.
Avec cela, le pape Benoît XVI, ce grand professeur, nous a donné une grande leçon, la dernière et définitive. Seul l'amour marque la vie. Seul ce que nous avons aimé est ce qui restera éternel. Au soir de la vie, comme le disait saint Jean de la Croix, nous serons examinés dans l'amour. Seulement en cela.
Il n'est peut-être pas inutile que ceux d'entre nous qui sont engagés dans l'éducation et la transmission de la foi se souviennent de cette leçon d'une manière particulière. L'esprit et la volonté doivent être formés. Nous devons être introduits dans le mystère du surnaturel. Il est nécessaire d'engager sa vie et de la donner. Mais tout cela ne vaut rien si ce n'est pas fait par amour, comme le rappelait l'apôtre Paul aux chrétiens de Corinthe.
C'est pourquoi notre mission principale est, avant tout, de faire découvrir cette histoire d'amour aux enfants et aux jeunes. Les accompagner dans la connaissance de Jésus-Christ. Leur faire découvrir cette relation personnelle, qui est l'essence du christianisme. Et avec notre propre vie, pour leur apprendre que ce Christ, vivant et ressuscité, est le grand amour de notre vie.
C'est la chose la plus éloignée de la sottise et de la sentimentalité. Seul un amour véritable soutient le oui dans la difficulté, franchit les frontières de la douleur, devient définitif jusqu'à la mort. En particulier, l'amour du Christ n'a pas grand-chose à voir avec les "papillons dans l'estomac", car c'est un amour réel, mais transcendant. Et si on peut la toucher, c'est dans la chair du frère blessé, c'est dans le Pain quotidien. Et ce n'est pas suffisant pour quelques papillons. C'est suffisant pour quelque chose de bien plus grand. Pour ressentir cet amour qui ne peut être trouvé que dans le cœur de Dieu.
Ma question, en tant qu'éducateur, est de savoir si nous faisons vraiment découvrir aux jeunes cet amour du Christ. Parce que si nous ne le sommes pas, peu importe le nombre d'accessoires que nous mettons en place, nous ne ferons absolument rien. Le pape Benoît nous l'a constamment rappelé. Être chrétien naît d'une rencontre, pas d'une conviction morale. Et cette rencontre avec Jésus ne peut nous laisser indifférents. Comme nous le répétaient nos jeunes catéchistes, " il n'est pas possible de connaître Jésus et de ne pas l'aimer ; il n'est pas possible de l'aimer et de ne pas le suivre ".
La première étape consiste donc à faire connaître Jésus. Et le principal moyen d'y parvenir est de les initier à une relation de prière avec les Écritures. La lecture et la prière de l'Évangile seront le moyen qui pourra mettre les jeunes en contact avec le Verbe incarné. Et leur apprendre à le découvrir dans le silence de notre propre âme, dans les recoins les plus secrets de notre être.
La musique en particulier, et l'art en général, seront une porte qui permettra d'éveiller la sensibilité et de faciliter cette rencontre. Mais le corps à corps, le contact, le toucher que l'amour exige, a lieu dans la prière et, de manière privilégiée, dans le pain de l'Eucharistie.
Saint Manuel González, l'évêque du tabernacle abandonné, parlant d'une petite fille qui voulait faire sa première communion tôt, a dit qu'il était réticent à cause du jeune âge de la fille et l'a donc encouragé à attendre. Mais la jeune fille a soutenu avec la sagesse de son cœur qu'elle devait recevoir la communion, "parce que pour s'aimer, il faut se toucher". C'était suffisant pour convaincre le saint évêque.
Pour s'aimer, il faut se toucher, il faut se toucher. L'amour naît de la rencontre personnelle.
Benoît XVI nous donne cette leçon définitive d'amour tendre et intime dans ses derniers mots. Son cœur battait au rythme de cet amour. Son dernier souffle a été de proclamer d'une voix à la fois faible et puissante que l'amour est le mot ultime qui soutient notre vie.
Délégué à l'enseignement dans le diocèse de Getafe depuis l'année scolaire 2010-2011, il a auparavant exercé ce service dans l'archevêché de Pampelune et Tudela pendant sept ans (2003-2009). Il combine actuellement ce travail avec son dévouement à la pastorale des jeunes, en dirigeant l'association publique de fidèles "Milicia de Santa María" et l'association éducative "VEN Y VERÁS". EDUCACIÓN", dont il est le président.