La culture du XXIe siècle semble être soumise à une inertie qui l'éloigne du christianisme. Certes, dans les pays de tradition chrétienne comme l'Espagne, elle entretient des liens qui se manifestent dans les fêtes et traditions populaires. Cependant, la foi n'est plus, comme autrefois, le moteur de la création culturelle, intellectuelle ou artistique. Ceci est particulièrement inquiétant, si l'on se souvient de la pensée de Saint Paul VI, qui a également été adoptée par Jean Paul II : "Une foi qui ne devient pas culture est une foi qui n'est pas pleinement acceptée, pas pleinement pensée, pas fidèlement vécue".. La foi aspire à s'incarner dans la culture, à encourager un écosystème moral qui soit aussi plus humain.
Comme l'a récemment souligné le professeur Steven D. Smith de l'université de San Diego dans son essai Païens et chrétiens dans la villeL'habitat spirituel dominant en Occident est un nouveau paganisme immanentiste. La théorie critique dans ses différentes versions (y compris la réveillé) propose une pseudo-religion gnostique, avec de nouveaux péchés originels, des dogmes et des cultes, dont l'objectif est le démantèlement de toute une civilisation. L'Occident d'origine chrétienne peut-il survivre à ce défi, ou est-il voué à mourir comme l'avait prédit Oswald Spengler ?
Il est difficile de deviner l'avenir. De plus, le christianisme n'est pas irrémédiablement lié à une quelconque civilisation. Il n'en est pas moins vrai qu'en ces premières années du XXIe siècle, des propositions pleines d'espoir ont été faites concernant le rôle du christianisme dans une renaissance culturelle de l'Occident.
Rob Dreher dans son L'option Bénédict propose un modèle qui prend ses distances avec le monde paganisé afin de préserver une identité forte face à l'hostilité ambiante, des communautés fortes qui vivent à contre-courant. Benoît XVI, quant à lui, a repris il y a quelque temps l'idée de "minorités créatives" composées de croyants et de non-croyants qui trouvent dans le christianisme (la religion du Lógos) une source d'inspiration majeure pour revitaliser la culture. Enfin, dans certains milieux intellectuels américains, une autre option inspirée des enseignements de saint Josémaria a été formulée : L'option Escrivá. Dans une lettre datée de 1934, le saint comparait les chrétiens ordinaires à un "injection intraveineuse, mise dans le sang de la société".une transformation curative de l'intérieur. Une transformation qui découle d'une vie spirituelle forte et d'une formation intellectuelle profonde et exigeante.