L'une des affirmations les plus récurrentes lorsqu'on parle du célibat de la prêtres est qu'il s'agit simplement d'une loi ecclésiastique. Ou, plus abstraitement, qu'il s'agit purement d'une discipline ecclésiastique. Une autre façon de dire pratiquement la même chose est d'affirmer qu'il ne s'agit pas d'un dogme de foi. Une autre affirmation courante consiste à dire que le célibat ecclésiastique a été institué au début du XIIe siècle lors de deux conciles du Latran, le premier en 1123 et le second en 1139. Comme si un arbre d'une telle ampleur et d'une telle stature dans l'Église avait spontanément poussé et s'était développé comme si, d'un seul coup, en quelques jours de concile, il était le fruit de la décision de quelques évêques réunis à Rome.
Le phénomène de la sécularisation, l'obscurcissement de la foi, en particulier dans les pays de vieille tradition catholique, et, par conséquent, la crise des vocations sacerdotales qui l'accompagne, obligent à une réflexion et à un débat profonds sur la signification et l'opportunité du célibat sacerdotal aujourd'hui.
En bref, s'agit-il d'une norme voulue par l'Esprit du Seigneur Jésus ou du fruit de circonstances historiques changeantes ? Saint Paul VI, dans l'encyclique Sacerdotalis Coelibatus et saint Jean-Paul II, dans sa première lettre du Jeudi saint aux prêtres en 1979, suivant l'enseignement du Concile Vatican II, affirment que le célibat sacerdotal est inspiré par l'exemple de notre Seigneur, par la doctrine apostolique et par l'ensemble de la Tradition.
Retour au Christ
Cette affirmation est-elle vraie, certaine, sérieuse ? Pour comprendre, accepter de tout cœur et promouvoir le célibat ecclésiastique comme un joyau précieux de l'Église du Christ, il faut revenir au commencement. Il est intimement lié au mystère de l'Incarnation. Dès le Concile de Nicée (325), il a été établi dogmatiquement que le Christ n'est pas dans la lignée des anciens "....".les enfants des dieuxLe "Dieu de toutes choses", soumis au Dieu suprême. Il est lui-même Dieu, la révélation personnelle de Dieu : "...".Le vrai Dieu et le vrai homme".
Ce que le Christ pense, vit, dit, œuvre, a une valeur absolue. L'ensemble du christianisme est ainsi soustrait à l'humain pur, au temps et à l'histoire. C'est l'apparition de quelque chose d'absolument nouveau, qui n'admet aucune corrélation ou connexion à rebours. Il rompt la série des causes naturelles, où l'une découle de l'autre. Elle est essentiellement nouvelle et surnaturelle.
Le célibat dans les Écritures saintes
C'est dans la personne de Jésus-Christ, dans son exemple et sa prédication, dans son mystère total, que s'enracine le célibat sacerdotal. Certes, dans l'histoire du célibat ecclésiastique, l'exemple du sacerdoce de l'Ancienne Alliance aura aussi son influence. Celui-ci commandait aux prêtres de s'abstenir de relations conjugales pendant l'exercice de leur ministère dans le Temple. Mais c'est la personne du Christ, son exemple de vie et sa doctrine qui apparaîtront déterminants tout au long de l'histoire de l'Église pour établir ce "célibat de mariage".harmonie multiple"(PO, 12) entre le sacerdoce et le célibat du Nouveau Testament.
Le Christ a vécu dans le célibat et rares sont ceux qui ont osé remettre en cause ce fait, unanimement transmis par l'Ecriture Sainte et la Tradition. Il suffit, à cet égard, de citer la célèbre phrase de Karl Barth : "...la vie célibataire du Christ n'est pas une vie célibataire.c'est un fait - et l'éthique protestante, dans son exaltation du mariage, née de la lutte contre le célibat romain des prêtres et des religieux, a oublié ce point - que Jésus-Christ, dont l'humanité ne faisait aucun doute, n'a pas eu d'autre amante, compagne, épouse, famille et foyer en dehors de sa communauté.".