L'Espagne est l'un des pays les plus touchés par la pandémie de Covid-19, mais ce n'est ni le seul ni celui qui souffre le plus. Un communiqué de la Réseau d'entités de développement solidaire (REDES), à laquelle se sont jointes d'autres entités ecclésiales, nous invite à sortir de notre égocentrisme, à lever la tête et à découvrir ce qui se passe en Afrique.
Au 12 juin, le continent comptait 6 000 décès et 220 000 personnes infectées par le VDOC. Ce n'est pas le continent le plus touché en termes de santé, mais ses conséquences socio-économiques sont dévastatrices. Début 2020, 7 des 15 économies à la croissance la plus rapide du monde se trouvaient en Afrique et pourtant, selon la Banque mondiale, le continent pourrait terminer l'année en récession pour la première fois depuis les années 1990.
La pandémie et surtout les mesures prises par les pays eux-mêmes pour l'enrayer ont affaibli des économies déjà fragiles et compromis les efforts de réduction de la pauvreté. Le chômage augmente, les produits de base deviennent plus chers et le commerce souffre dans un continent fortement dépendant des exportations de matières premières. En outre, les systèmes de santé confrontés à des maladies à forte incidence comme le paludisme, le VIH et la tuberculose doivent lutter contre le coronavirus avec des fournitures médicales et des articles d'hygiène rares. Tout cela se traduit par une augmentation de l'exclusion sociale, de la misère et de la faim.
REDES nous dit qu'il est temps d'accroître la collaboration avec les pays africains, c'est l'occasion de repenser un système qui exacerbe les inégalités entre les pays et à l'intérieur des pays, dégrade l'environnement et met en danger notre durabilité actuelle et future en tant qu'humanité. Et de présenter des alternatives inspirées par le Pape.
L'aide seule ne résoudra sans doute rien, il faut des solutions créatives, l'arrêt des conflits armés, l'introduction d'un salaire universel et l'annulation immédiate de la dette extérieure des pays africains très endettés. Il s'agit d'une mesure parfaitement acceptable et juste, car l'Afrique a payé mille fois sa dette envers le reste du monde au cours de son histoire.
Tout est lié, répète François, débarrassons-nous de l'illusion que nous pouvons être bien pendant que l'Afrique souffre. Aider l'Afrique, c'est s'aider soi-même.
Directeur de Mundo Negro