Le livre de la Sagesse raconte l'amour de Dieu pour les hommes pécheurs : "Tu as pitié de tous, car tu peux tout faire, et tu oublies les péchés des hommes pour qu'ils se repentent", et explique sa méthode : "Tu corriges peu à peu ceux qui tombent". Jésus rend visible cet amour miséricordieux également dans sa rencontre avec Zachée à Jéricho, qui est la dernière rencontre personnelle avec Jésus que Luc raconte avant son entrée à Jérusalem pour sa passion. Peu avant, l'homme riche s'en était allé tout triste, et Jésus avait fait remarquer qu'il était difficile pour un riche d'entrer dans le royaume de Dieu, mais que pour Dieu, même cela était possible. La conversion de Zachée est une confirmation. Luc le présente comme le "chef des collecteurs d'impôts", un homme sur le point de réussir professionnellement et appartenant à une catégorie détestée par le peuple élu. De son côté, il a le désir de voir qui est Jésus, et se montre libre des éventuelles moqueries ou critiques de ses concitoyens : il grimpe sur un arbre feuillu. Son action est définie par des verbes de mouvement : " Il chercha à voir, il courut, il grimpa ", mais l'action de voir, par laquelle il grimpa sur le sycomore, n'est dite que de Jésus, qui " leva les yeux ". Parce que le regard de Jésus passe en premier. Zachée ne le connaissait pas, Jésus le devance, l'appelle par son nom parce qu'il l'a toujours connu.
Le regard de Jésus sur nous est constant, son appel par notre nom et son invitation à vivre avec lui dans l'intimité se produisent " aujourd'hui ", reflet dans le temps de l'éternité : " Aujourd'hui je dois rester dans ta maison... Aujourd'hui a été le salut de cette maison ". À notre timide tentative d'approche, peut-être par curiosité, il répond par un regard d'amour, par la connaissance de notre nom et par l'auto-invitation à manger avec nous. " Il faut " traduit le verbe " deo ", par lequel Jésus manifeste que le plan du Père doit s'accomplir. Il doit s'occuper des affaires de son Père, il doit souffrir de la main des chefs du peuple... Et il doit chercher la brebis perdue : il est venu pour les pécheurs.
La méthode qu'il utilise n'est pas celle de la prédication ou de l'exhortation : il ne demande pas à Zachée de se convertir comme condition pour entrer dans sa maison : il va avec lui et vers lui, un pécheur en chemin, et par sa présence amicale, son regard qui révèle celui du Père, sa sympathie, sa condamnation non publique de son péché, il ouvre le cœur de Zachée à la conversion. Celle-ci n'est pas seulement faite de sentiments, mais de gestes concrets et visibles de restitution et d'aumône, d'attention à ces mêmes pauvres qu'il avait précédemment volés. Comme l'écrit Paul aux Thessaloniciens, c'est Dieu qui fait le bien en nous, et c'est pourquoi il demande : "Afin que notre Dieu vous rende dignes de votre vocation, et que, par sa puissance, il mène à bien tout dessein de bien faire".
Homélie sur les lectures du 31ème dimanche du mois
Le prêtre Luis Herrera Campo offre ses nanomiliaune courte réflexion d'une minute pour ces lectures.