L'importance de la Transfiguration se reflète dans le fait qu'elle est racontée dans les trois Évangiles synoptiques. Matthieu, Marc et Luc ont considéré qu'il s'agissait d'un événement remarquable dans la vie du Christ, que chacun a dû raconter à sa manière. Cette année, année B, nous recevons la version de Marc, qui fournit une série de descriptions graphiques qui suggèrent précisément ce que la tradition nous dit : que Marc présente la prédication de Pierre. Bien que sa forme soit quelque peu rudimentaire et qu'il manque de raffinement littéraire, Marc donne souvent des détails qui suggèrent vraiment qu'il s'agit d'un témoin oculaire.
Ainsi, dans ce récit, il nous est dit non seulement que les vêtements du Christ ressemblaient à "blanc comme la lumière". (Matthieu) ou "rayonnait" (Luc), mais que "sont devenus d'un blanc éblouissant, tel qu'aucun foulon au monde ne peut les laisser".. Pierre a dû être très impressionné par la blancheur des vêtements du Christ à ce moment-là et a senti qu'ils étaient entrés dans une dimension totalement nouvelle, céleste. Il souligne également, plus que les autres évangiles, la peur des trois disciples, en particulier la sienne : "Je ne savais pas quoi dire parce qu'ils avaient peur".. Et seul Marc nous dit que les trois disciples discutaient entre eux. qu'entend-on par "ressusciter d'entre les morts" ?.
Il s'agit de quelqu'un qui était là, qui a vu l'extraordinaire blancheur des vêtements du Christ, qui a ressenti une peur intense et qui a parlé avec Jacques et Jean de ce qui s'est passé sur la montagne. En effet, comme nous le dit la première lecture, précisément à partir de la deuxième épître de Pierre : "Nous avons été les témoins oculaires de sa grandeur. En effet, il a reçu de Dieu le Père l'honneur et la gloire lorsque, de la Gloire sublime, cette voix lui a été transmise : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection". Et c'est cette même voix, transmise du ciel, que nous avons entendue lorsque nous nous trouvions avec lui sur la montagne sainte". (2 P 1:16-18).
Le Jésus qui se montrera bientôt faible et méprisé, presque trop laid pour être regardé, comme l'a prophétisé Isaïe (cf. chapitre 53), donne ici un aperçu de sa gloire à ses trois disciples les plus proches. Tout comme Dieu le Père a révélé à Pierre la condition divine et messianique du Christ (cf. Mt 16, 17), il l'aide ici à comprendre plus profondément la gloire préexistante de Notre Seigneur. Par Pierre, par le Pape, nous comprenons mieux à la fois la gloire divine du Christ et combien il s'est abaissé à souffrir pour nous. Par l'Église, nous entrons plus profondément dans la nuée du mystère du Christ, à la fois obscure, terrifiante et pleine de lumière. Pierre peut dire dans sa deuxième épître, avec un pluriel qui suggère la voix de l'Église sous l'autorité des papes : "...".La parole prophétique est ainsi confirmée et vous ferez bien d'en tenir compte". (2 P 1:19).