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Le don du célibat

Être célibataire, ce n'est pas simplement "ne pas avoir d'amour humain", mais avoir un cœur disponible pour vivre uniquement pour Dieu et, à travers lui, pour les autres.

Alejandro Vázquez-Dodero-6 juin 2023-Temps de lecture : 4 minutes
célibat

Le célibat n'est pas la même chose que le célibat ou le fait de ne pas partager sa vie avec une autre personne. Le célibat est un don de Dieu, un don par lequel on donne son cœur à Dieu complètement, sans médiation humaine. Cela vaut pour les laïcs comme pour les personnes consacrées et les prêtres.

Qu'est-ce que le célibat ?

Il s'agit avant tout d'un don - d'un cadeau - de Dieu, par lequel il appelle à l'amour d'un cœur sans partage, sans la médiation d'aucun amour terrestre. Il s'agit d'un appel à coopérer de manière spéciale à la transmission de la vie surnaturelle aux autres.

Celui qui reçoit cet appel exerce le sacerdoce commun - dans le cas des laïcs - ou le sacerdoce commun et ministériel - dans le cas des ministres consacrés. Ce don engendre donc une profonde paternité ou maternité spirituelle chez le célibataire qui, d'une certaine manière, se donne ou se consacre au monde entier.

Ce don, comme nous le voyons, est accordé par Dieu aussi bien aux laïcs qu'aux religieux ou aux prêtres, mais avec une signification spécifique dans chaque cas.

Existe-t-il donc différentes façons de vivre le célibat dans l'Église catholique ?

Les laïcs qui reçoivent le célibat sont unis au Christ "en exclusivité" et, depuis le lieu où ils vivent, sans se détourner du monde, ils correspondent à ce don.

Egaux à leurs égaux, comme leurs égaux, avec ou sans distinction extérieure, mais sans que cette distinction par rapport aux autres soit inhérente à leur condition de célibataire.

Dans le cas des religieux, le célibat est au service de leur mission spécifique, qui est de témoigner que la fin du chrétien est le Royaume des cieux. Pour ce faire, ils vivent un état de vie consacrée par les vœux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance, avec une vie de dévouement à Dieu et d'aide aux autres. Cela implique un certain détachement des réalités professionnelles, familiales et sociales.

Les religieux, bien qu'ils puissent développer certaines de ces réalités - par exemple, dans le domaine de l'éducation ou de l'assistance - n'ont pas pour mission de sanctifier le monde à partir d'eux-mêmes - c'est le cas des laïcs - mais à partir de leur consécration religieuse.

Le célibat ne se sépare donc pas des autres hommes, mais il leur est consacré. Et il se sépare ou non du monde terrestre, comme nous l'avons vu, selon que le célibataire est un religieux - à l'écart - ou un laïc - non à l'écart -. Les prêtres non religieux, pour ce qui nous concerne, vivraient également leur célibat au milieu du monde.

Il convient de noter que nous ne parlons pas de célibat, car il y a des personnes qui, même si elles appartiennent à une religion, ne se marient pas, mais ne le font pas pour les raisons mentionnées ci-dessus, mais pour d'autres raisons, également nobles, telles que prendre soin de leurs parents, se consacrer à des tâches sociales, etc.

Qu'implique le fait d'embrasser le célibat ou "d'être célibataire" ?

Être célibataire n'est pas être disponible dans le sens où, parce qu'il n'y a pas d'engagement humain ou d'amour attaché, on a quantitativement plus de temps et de possibilités pour réaliser des œuvres apostoliques ou l'Église universelle elle-même.

Il s'agit plutôt d'une attitude : avoir le cœur disponible pour vivre uniquement pour Dieu et, à travers lui, pour les autres.

Et il s'avère que celui qui vit le célibat il mène une vie pleine et fructueuse, sans rien perdre de ce qui est humain. Il jouit d'une riche affectivité, car le célibat consacré à Dieu non seulement ne prive pas, mais augmente la capacité d'amour humain.

Le célibataire, du fait de son célibat, n'a pas à sacrifier ou à abandonner son potentiel affectif. La seule chose qu'il fait est d'orienter cette affectivité en fonction du don reçu, et si cela implique d'en abandonner des manifestations - comme la sexualité exercée dans la sphère conjugale - il le fera volontiers, et par amour de la correspondance. Il serait réducteur de considérer que la personne doit compléter son affectivité avec l'autre sexe pour atteindre la plénitude de l'amour.

On est complet en tant que tel. Il est vrai que nous avons besoin de Dieu et des autres - nous sommes contingents, nous avons besoin les uns des autres - pour atteindre le bonheur. Et pour que la relation affective soit complète, il n'est pas nécessaire qu'elle soit sexuelle.

Celui qui reçoit le don du célibat se laisse entièrement aimer par Dieu, et par ce don il peut donner aux autres l'amour qu'il reçoit. Il essaie de remplir le monde de l'amour divin, mais dans la mesure où cela correspond, en se donnant exclusivement au Seigneur. Il en va de même pour ceux qui reçoivent le don - également un don - du mariage, mais dans ce cas à travers les relations conjugales et familiales, parce que l'affectivité dépendra de l'amour entre un homme et une femme qui s'ouvrent à la famille.

Faut-il toujours parler de célibat "apostolique", même lorsqu'il s'agit de célibat "sacerdotal" ou "consacré" ?

Le don du célibat est toujours apostolique, dans tous les cas. Ce qui se passe, c'est que cette apostolicité se traduira de différentes manières, selon la mission de chacun, qu'il soit laïc, religieux ou prêtre.

Sans cette note "apostolique", le célibat perdrait son sens.

Les laïcs exerceront leur apostolat en sanctifiant le monde à partir de leur vie professionnelle, de leur famille et de l'environnement social dans lequel ils évoluent.

Les religieux, affectés au célibat "consacré", intègrent également la dimension apostolique dans leur don. Et les prêtres, à partir du célibat "sacerdotal".

Enfin, même si cela semble évident, il faut souligner que tout catholique, qu'il reçoive ou non le don du célibat, est appelé à cet apostolat, qui n'est rien d'autre que la transmission de l'amour de Dieu - qui atteint tous ses enfants - à travers l'exemple de sa vie et de sa parole. De même que nous sommes tous appelés à la sainteté, et pas seulement ceux qui, par la grâce divine, reçoivent le don du célibat.  

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