Les lectures de la messe d'aujourd'hui ont un sens écologique évident. La première lecture nous ramène à l'époque qui a suivi le déluge. Le déluge est terminé, Noé a quitté l'arche et Dieu conclut une alliance avec toute la création. Il promet de ne plus détruire le monde et fait de l'arc-en-ciel le signe de sa promesse.
L'Évangile de la messe d'aujourd'hui est la version de Marc des tentations du Christ dans le désert, et cette version est la plus courte de toutes. Elle nous donne simplement un résumé. Nous lisons : "Alors l'Esprit le conduisit au désert. Il resta quarante jours dans le désert, tenté par Satan ; il vécut avec les bêtes sauvages et les anges le servaient".
Chaque mot compte. Et il y a aussi un aspect environnemental. L'Esprit Saint ne nous ramène pas à Noé, mais à Adam et Eve. Jésus est présenté comme le nouvel Adam. Il n'est pas dans un jardin, mais dans un désert, parce que le péché d'Adam et Eve a gâché le jardin et l'a transformé en désert. Et à la place des animaux avec lesquels nos premiers parents vivaient en paix, nous avons des bêtes sauvages. Les animaux paisibles sont devenus des bêtes sauvages. La scène est donc une scène de désolation : le bel Eden paisible est maintenant un désert stérile avec des animaux sauvages. Et tout comme Satan était là en Eden pour tenter Adam et Eve, il apparaît maintenant pour tenter Jésus.
Jésus apparaît ici dans toute son humanité. Il semble avoir mis de côté sa divinité. C'est pourquoi il a besoin du soutien des bons anges. Le diable reprend ses vieilles habitudes. De même qu'il a poussé Adam et Ève à manger le fruit avec avidité, il essaie maintenant de pousser Jésus à transformer les pierres en pain avec avidité. Mais Jésus résiste et, ce faisant, il nous enseigne à résister aux tentations de Satan.
Jésus est ici, dans le désert, qu'il transforme en quelque sorte en paradis. Et son triomphe final sera révélé dans le jardin de la résurrection. C'est comme un nouvel Eden amélioré. L'œuvre de salut du Christ concerne en premier lieu les êtres humains, mais elle touche aussi toute la nature. Tout comme le salut que Dieu a accordé à Noé comprenait une relation nouvelle, renouvelée et plus respectueuse avec la création, Dieu a même promis d'être lui-même plus respectueux afin de nous apprendre à faire de même. Tout comme Dieu s'est reposé le jour du sabbat pour nous apprendre à faire de même.
Les lectures d'aujourd'hui nous parlent donc du jardin d'Eden et du monde après Noé. Elles nous parlent de respecter la création et de ne pas en abuser. Ils nous disent que si nous voulons retourner au jardin, spirituellement parlant, nous devons respecter la création. Pour que le monde soit davantage un jardin avec Dieu qu'un désert avec Satan, nous devons apprendre à nous dire non et à limiter notre consommation.
Homélie sur les lectures du premier dimanche de Carême
Le prêtre Luis Herrera Campo offre ses nanomiliaUne courte réflexion d'une minute pour les lectures de ce dimanche.