Lorsque nous lisons dans les Actes ce que les apôtres ont souffert pour leur témoignage de Jésus, nous pouvons nous concentrer sur le bien : la puissance de la foi, la couronne du martyre ou, dans le cas de Pierre capturé par Hérode, le fait que tout s'est bien terminé, que l'Église avec sa prière incessante et l'ange avec sa force ont pu vaincre le mal du tyran. Mais il est important que nous réfléchissions aussi à l'ampleur des épreuves que les apôtres et les martyrs de tous les temps ont endurées. Réfléchissons-y : "Le roi Hérode a décidé d'arrêter certains membres de l'Église". Il n'est pas agréable de se sentir persécuté, d'avoir l'incertitude de ce qui pourrait se passer dans la rue ou de savoir qu'on pourrait entrer dans votre maison pour vous emprisonner. Être en danger de mort. Jacques, le frère de Jean, est tué par l'épée. Il est le premier des apôtres à suivre Jésus jusqu'à la mort. Il l'avait accepté : il avait dit à Jésus qu'il pouvait boire sa propre coupe, et Jésus lui avait assuré : ainsi soit-il.
Pierre a été arrêté pour plaire aux Juifs. Il était gardé par quatre piquets de quatre soldats chacun. Hérode craignait que ses frères ne prennent les armes pour prendre d'assaut la prison et le libérer. Il était loin de se douter que la seule épée que Pierre avait prise la nuit de la trahison ne lui était d'aucune utilité. La seule et maladroite blessure qu'il a infligée à l'oreille du serviteur du grand prêtre a été immédiatement guérie par Jésus. Mettons-nous à la place de Pierre pour comprendre que ce n'était pas un moment agréable. Mais grâce aux trois actes d'amour qui ont guéri les trois reniements, et à l'Esprit Saint qui lui a donné force et réconfort, Pierre a ressenti la proximité de Jésus, et a même dormi paisiblement en prison. Il rêvait paisiblement : même l'ange qui l'a libéré lui a semblé être un rêve ou une vision.
Cette nuit-là s'était bien passée. Une fois de plus, il a fait l'expérience de la puissance de Dieu. Ce souvenir a dû l'aider lorsqu'il n'a pas pu descendre de la croix pendant la persécution de Néron, dont nous célébrons aujourd'hui l'issue fatale. Il a dû se rendre compte que le moment était vraiment venu pour que la prophétie de Jésus se réalise : "Quand tu seras vieux, tu tendras les mains, un autre te ceindra et te conduira là où tu ne veux pas aller". En effet, le temps était venu d'accepter cette mort avec laquelle, comme le dit l'Évangile de Jean, "J'allais rendre gloire à Dieu". Le moment était venu d'obéir une fois pour toutes à la dernière parole que Jésus lui avait adressée au bord du lac : "Suivez-moi". Cette fois, aucun ange ne viendrait le délivrer. Demandons l'intercession de Pierre et de Paul pour obtenir de Dieu la grâce d'être prêts, lorsque le moment sera venu pour nous aussi de suivre radicalement Jésus sur le chemin de la croix. Puissions-nous rencontrer le regard de Marie.
Homélie sur les lectures de St Pierre et St Paul
Le prêtre Luis Herrera Campo offre ses nanomiliaune courte réflexion d'une minute pour ces lectures.