Un communiqué de la nonciature apostolique en Allemagne, reproduit par la Conférence épiscopale allemande et daté du 15 septembre, annonce que le pape François n'a pas accepté la démission de l'archevêque de Hambourg Stefan Hesse.
Avant d'être nommé archevêque de Hambourg en janvier 2015, Mgr Hesse - né à Cologne en 1966 - avait été chef du service du personnel du diocèse de Cologne de 2006 à 2012 ; il a ensuite occupé le poste de vicaire général de 2012 à 2015. Pendant la période de vacance du diocèse - entre la démission du cardinal Meisner en février 2014 et la nomination du cardinal Woelki en septembre de la même année - il était l'administrateur diocésain, élu par le chapitre cathédral de Cologne.
C'est précisément en rapport avec ses fonctions dans le diocèse de Cologne - et non avec son ministère de pasteur du diocèse de Hambourg - que Mgr Hesse a présenté sa démission au Saint-Père : le 18 mars, un cabinet d'avocats a remis un rapport d'expertise sur les abus sexuels dans le diocèse de Cologne. La question centrale du rapport était de savoir si l'autorité ecclésiastique - au cours de la période entre 1975 et 2018 - a réagi de manière adéquate aux signalements d'éventuels abus sexuels sur des mineurs ou des personnes confiées (par exemple dans des résidences), conformément à la réglementation en vigueur. L'expertise a disculpé le cardinal Woelki, mais a remis en question les actions de certains responsables de l'église ; pour cette raison, le cardinal a relevé de leurs fonctions l'évêque auxiliaire Dominik Schwaderlapp et le vicaire judiciaire Günter Assenmacher ; le jour suivant, un autre évêque auxiliaire de Cologne, Ansgar Puff, et l'évêque Stefan Hesse ont démissionné.
Le 27 mars, à la demande de Hesse, le pape a accédé à sa "demande de retrait provisoire de la direction du diocèse". L'évêque Hesse se retire dans un couvent ; la direction du diocèse est reprise provisoirement par le vicaire général Ansgar Thim.
Dans le communiqué susmentionné, il est fait référence au fait que "les actions de Mgr Hesse ont été discutées dans le cadre de la visite apostolique de l'archevêché de Cologne, tenue du 7 au 14 juin 2021 par le cardinal Anders Arborelius, évêque de Stockholm, et Mgr Johannes van den Hende, évêque de Rotterdam".
Le communiqué poursuit : "Après un examen attentif des documents reçus, le Saint-Siège a établi que, durant la période en question, il y a eu des erreurs dans l'organisation et les méthodes de travail du Vicariat général de l'Archevêché, ainsi que des erreurs de procédure personnelles de la part de Mgr Hesse. Toutefois, l'enquête n'a pas montré que ceux-ci avaient été commis dans l'intention de dissimuler des cas d'abus sexuels. Le problème fondamental, dans le contexte plus large de l'administration de l'archidiocèse, était le manque d'attention et de sensibilité envers les personnes touchées par les abus".
Dans le dernier paragraphe, la lettre communique la décision du Pape : " Considérant que l'archevêque a humblement reconnu les erreurs qu'il a commises dans le passé et qu'il a mis sa charge à sa disposition, le Saint-Père, après avoir pris en considération les évaluations qui lui sont parvenues par l'intermédiaire des visiteurs et des dicastères de la Curie romaine concernés, a décidé de ne pas accepter la démission de Mgr Hesse, mais lui demande de poursuivre sa mission d'archevêque de Hambourg dans un esprit de réconciliation et de service à Dieu et aux fidèles confiés à sa sollicitude pastorale. Hesse, mais lui demande de poursuivre sa mission d'archevêque de Hambourg dans un esprit de réconciliation et de service à Dieu et aux fidèles confiés à sa sollicitude pastorale. À cette fin, le Saint-Père invoque la bénédiction de Dieu sur l'archevêque Hesse et l'archidiocèse de Hambourg, par l'intercession de la Vierge Marie et de saint Ansgar".
Dans une lettre adressée aux fidèles de l'archidiocèse, Mgr Hesse a remercié le Saint-Père "pour sa décision claire et la confiance qu'il a placée en moi". En même temps, il annonce qu'il reprend - " à la demande expresse du Pape " - ses fonctions ; mais il reconnaît : " Je suis pleinement conscient que ce ne sera pas facile ".
Mgr Hesse assure qu'"il faudra recommencer" et qu'il fera "tout ce qui est en mon pouvoir pour répondre aux défis qui se présentent". Afin de déterminer à quoi ressemblera ce nouveau départ, "je consulterai d'abord les membres des différentes commissions et les personnes de l'archidiocèse. Dans une conversation ouverte, nous partagerons nos déceptions et nos doutes, mais aussi nos espoirs et nos attentes pour un bon avenir". Concrètement, Mgr Hesse annonce que dans ces conversations, consultations et décisions pour l'avenir, "le critère de notre action sera le dépassement de la violence sexuelle ; mes et nos efforts seront orientés pour rendre toujours plus de justice aux personnes touchées par la violence sexuelle et leurs expériences douloureuses".
Pour sa part, le président de la Conférence épiscopale, Mgr Georg Bätzing, a publié un communiqué dans lequel il déclare : "La décision du pape rendue publique aujourd'hui met fin à une période d'incertitude difficile pour l'archidiocèse de Hambourg et pour l'archevêque Stefan Hesse. C'est une bonne chose et j'en suis reconnaissant. L'archevêque Hesse restera à Hambourg et restera donc membre de la Conférence épiscopale allemande. Je souhaite à l'archevêché et à son archevêque un bon nouveau départ dans une responsabilité commune, portée par une confiance mutuelle. Une grande partie de ce qui a dû être laissé en suspens au cours des six derniers mois peut maintenant être abordée avec une vigueur renouvelée. À tous ceux qui pourraient être maintenant confus, je leur demande de croire que le pape a pris une décision mûrement réfléchie et fondée sur la base d'une consultation.