L'Église catholique continue de travailler sur la voie synodale. Le 14 mars, le Vatican a publié plusieurs documents sur le synode. Parmi eux, un lettre Le pape François a envoyé une lettre au cardinal Mario Grech, secrétaire général du Secrétariat général du Synode. Dans cette lettre, datée de fin février, le souverain pontife ordonne la création de groupes de travail spécifiques pour traiter certains sujets qui, "de par leur nature, requièrent une étude approfondie".
Plus précisément, les questions identifiées par le pape pour ces groupes spécialisés sont les suivantes
- "Quelques aspects concernant les relations entre les Églises catholiques orientales et l'Église latine". Des théologiens et canonistes orientaux et latins y collaboreront ;
- Pauvreté. Ce groupe sera coordonné par le Dicastère pour le service du développement humain intégral ;
- l'évangélisation numérique. Dans ce cas, il y aura des contributions du dicastère pour la communication, du dicastère pour la culture et l'éducation et du dicastère pour l'évangélisation ;
- La révision de la "Ratio Fundamentalis Institutionis Sacerdotalis" dans une perspective synodale missionnaire". Cette tâche sera coordonnée par le Dicastère pour le Clergé ;
- "Quelques questions théologiques et canoniques concernant des formes spécifiques de ministère". À cet égard, le groupe approfondira également le diaconat féminin et les services ecclésiaux qui ne requièrent pas le sacrement de l'ordre ;
- Les relations entre les évêques, la vie consacrée et les agrégations ecclésiales, en révisant les documents relatifs à ce thème afin de parvenir à un point de vue synodal et missionnaire. Les Dicastères pour les évêques, pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, pour l'évangélisation et pour les laïcs, la famille et la vie collaboreront à ce groupe ;
- La figure et le ministère des évêques en relation avec les critères de choix des candidats à l'épiscopat, les fonctions judiciaires de l'évêque et les visites "ad limina Apostolorum". Cette étude sera divisée en deux autres groupes spécifiques ;
- Le rôle des représentants pontificaux ;
- Les "critères théologiques et les méthodologies synodales pour un discernement partagé sur les questions doctrinales, pastorales et éthiques controversées" ;
- Les fruits du voyage œcuménique "dans la pratique ecclésiale".
Groupes de travail du Synode
Afin d'approfondir ces questions, François confie la création de groupes de travail au Secrétariat général du Synode. Il demande que "des pasteurs et des experts de tous les continents" participent au travail d'étude. Il les encourage également à prendre en compte les travaux déjà réalisés sur ces questions et à suivre "une méthode authentiquement synodale".
D'autre part, le Souverain Pontife résume dans sa lettre au Secrétaire Général l'esprit de la prochaine session du Synode : "Comment pouvons-nous être une Église synodale en mission". Enfin, il charge les groupes d'étude de préparer un premier rapport de leurs activités pour l'Assemblée d'octobre prochain et demande au Secrétariat général d'élaborer un schéma de leur travail.
Une mission unique
Prenant en compte les propos du Pape François dans sa lettre, le Secrétariat général du Synode a publié un document dans lequel il présente "Cinq perspectives d'approfondissement théologique en vue de la deuxième session de la 16e Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques".
Le texte commence par affirmer que "grandir en tant qu'Église synodale est une manière concrète de répondre, chacun et chacune" à la mission confiée par le Christ d'évangéliser. C'est précisément parce que cet appel est commun à toute l'Église que le Secrétariat général veut se concentrer "sur le thème de la participation de tous, sur la variété des vocations, des charismes et des ministères" qui font partie de l'Église catholique. Sur cette base, l'un des objectifs est d'approfondir "la contribution à la mission qui peut résulter de la reconnaissance et de la promotion des dons spécifiques de chaque membre du Peuple de Dieu".
En outre, le Secrétariat indique que "le lien dynamique entre la participation de tous et l'autorité de quelques-uns, dans l'horizon de la communion et de la mission, sera approfondi dans sa signification théologique, dans les modalités pratiques de son application et dans le caractère concret des dispositions canoniques".
Élaboration de l'"Instrumentum laboris
Pour une meilleure analyse, le Secrétariat prévoit trois niveaux "distincts mais interdépendants" : les Eglises locales, les groupements d'Eglises (aux niveaux national, régional et continental) et enfin l'ensemble de l'Eglise en communion avec Rome.
Afin de pouvoir rédiger l'"Instrumentum Laboris" de l'Assemblée d'octobre, les Conférences épiscopales et les structures hiérarchiques orientales recueilleront les contributions faites au niveau local. Après la période de consultation, les conférences et les structures hiérarchiques enverront les synthèses au Secrétariat général avant le 15 mai.
À ces documents s'ajouteront d'autres éléments, tels que "les résultats de la rencontre internationale "Pasteurs pour le Synode" et les conclusions d'une "étude théologique réalisée par cinq groupes de travail activés par le Secrétariat général du Synode". Ces équipes seront composées d'experts de divers pays, de sexe et de statut ecclésial différents. L'analyse de trois des groupes se concentrera sur les trois niveaux mentionnés ci-dessus, tandis que les deux autres mèneront une étude transversale.
Niveau local
Le document du Secrétariat précise les points à étudier par les équipes de travail à chaque niveau. En particulier, au niveau local, ils étudieront en profondeur :
- Le sens et les formes du ministère de l'évêque diocésain" et ses "relations avec le presbyterium, les organes de participation, l'Église et la société civile". vie consacrée et les agrégations ecclésiales".
- Moyens de vérifier le travail effectué par l'évêque diocésain et "ceux qui exercent un ministère (ordonné ou non) dans l'Église locale".
- "Le style et le mode de fonctionnement des organes participatifs. Ils s'efforceront également de permettre aux femmes de prendre des décisions et "d'assumer des rôles de responsabilité dans la pastorale et le ministère".
- "La présence et le service des ministères établis et des ministères de facto".
Niveau de regroupement des églises
Au niveau des groupements d'églises, le Secrétariat demande au groupe de travail d'analyser :
- "L'échange efficace de dons entre églises".
- Les statuts des conférences épiscopales.
- "Le statut des organismes regroupant les Églises locales d'une zone continentale ou sous-continentale.
Niveau de l'Église universelle
En ce qui concerne l'étude du point de vue de l'Église universelle, le groupe de travail se penchera sur les points suivants :
- Les contributions que les Églises orientales peuvent apporter "à l'approfondissement de la doctrine de la primauté pétrinienne, en clarifiant son lien intrinsèque avec la collégialité épiscopale et la synodalité ecclésiale".
- Œcuménisme
- "Le rôle de la Curie romaine en tant qu'organe au service du ministère universel de l'évêque de Rome".
- La collégialité dans la perspective d'une Église synodale.
- "L'identité propre du Synode des évêques".
Quatre dimensions du Synode
Pour favoriser les fruits authentiques du Synode, le Secrétariat général encourage "la méditation de l'Écriture Sainte, la prière et l'écoute mutuelle". De cette façon, dit le document, quatre dimensions peuvent être articulées : spirituelle, institutionnelle, procédurale et liturgique. C'est en tenant compte de ces quatre aspects que l'un des groupes de travail transversaux analysera :
- La relation entre "l'enracinement liturgique et sacramentel de la vie synodale de l'Église" et le discernement ecclésial.
- "Façonner la conversation dans l'esprit", sur la base de la diversité des expériences.
- L'intégration de la théologie aux sciences humaines et sociales par le dialogue.
- "Les critères de discernement théologique et disciplinaire". L'étude tentera également de clarifier la relation entre le "sensus fidei" et le magistère.
- L'équilibre entre la participation de tous et l'exercice de l'autorité par certains membres de l'Église dans la prise de décision.
- "La promotion d'un style de célébration approprié à une Église synodale" qui tient compte de la diversité qui existe au sein de l'Église.
Le "lieu" de l'Église synodale
Le document du Secrétariat général mentionne très souvent la diversité au sein de l'Église, y compris en ce qui concerne les lieux où le Peuple de Dieu rencontre le Christ. Dans ce sens, il exprime que "la mobilité humaine, la présence dans un même contexte de cultures et d'expériences religieuses différentes, l'omniprésence de l'environnement numérique, peuvent être considérées comme des "signes des temps" qu'il faut discerner".
Par conséquent, le cinquième groupe de travail se concentrera sur les points suivants
- "Le développement d'une ecclésiologie attentive à la dimension culturelle du peuple de Dieu".
- Prise en compte des lieux spécifiques d'évangélisation pour savoir comment adapter la prédication.
- L'impact de la migration sur les communautés.
- L'impact des nouvelles technologies.
- Les défis canoniques et pastoraux posés par la migration des fidèles catholiques de l'Est vers les territoires de tradition latine.
Nouvelles et communion
Le Secrétariat général du Synode insiste sur l'importance de "discerner les défis missionnaires d'aujourd'hui". Dans le cas contraire, l'annonce de l'Évangile perdrait de son attrait. C'est pourquoi ils insistent sur "l'attention portée aux jeunes, à la culture numérique et à la nécessité d'impliquer les pauvres et les marginalisés dans le processus synodal".
D'autre part, le document souligne que tous les baptisés doivent participer à l'évangélisation. Par conséquent, il est essentiel que "le sensus fidei et leurs charismes respectifs s'exercent activement, en synergie avec l'exercice du ministère d'autorité par les évêques". Ainsi, comme le souligne le Secrétariat, hiérarchie ecclésiale et synodalité ne sont jamais en conflit, mais entretiennent une relation dynamique.
Le document souligne également que le local et l'universel ne s'opposent pas dans la synodalité. Au contraire, celle-ci "constitue le contexte ecclésial approprié pour comprendre et promouvoir la collégialité épiscopale", en indiquant des lignes directrices pour atteindre "l'unité et la catholicité". Le Secrétariat affirme que "ce que nous recherchons est une manière appropriée de vivre l'unité dans la diversité, en faisant l'expérience de l'interconnexion sans écraser les différences et les particularités".
Le Synode, un voyage spirituel
Enfin, l'organe directeur du Synode souligne "le caractère exquisément spirituel du processus synodal". Il explique que le Synode n'est pas une fin en soi, mais une stratégie pour "comprendre ce que le Seigneur nous demande et être prêts à le faire".