Les dirigeants de la "Déclaration de Casablanca" se sont réunis ce week-end à Rome pour continuer à œuvrer en faveur de l'abolition universelle de la maternité de substitution. La conférence de deux jours a rassemblé des hommes politiques, des représentants d'organisations internationales, des universitaires et des féministes dans la capitale italienne afin d'ouvrir le débat public sur la manière dont la maternité de substitution porte atteinte à la dignité humaine.
La conférence a été précédée jeudi dernier d'une audience privée du pape François avec les principaux organisateurs de la rencontre : l'avocat franco-chilien Bernard García Larraín, la juriste uruguayenne Sofía Maruri et la porte-parole de la Commission européenne. Olivia MaurelLe pontife romain les a encouragés dans leur travail et les a invités à ne pas perdre leur sens de l'humour. Le Pontife romain les a encouragés dans leur travail et les a invités à ne pas perdre leur sens de l'humour.
La présence de voix importantes
Le soutien du Vatican a été confirmé par la présence au congrès de Miroslaw Wachowski, sous-secrétaire de la section pour les États et les organisations internationales de la Secrétairerie d'État du Saint-Siège, qui a ouvert la réunion par un appel fort et clair à défendre la dignité des femmes et des enfants.
Outre Mgr Wachowski, Eugenia Roccella, ministre italienne de la famille, de la naissance et de l'égalité des chances, Velina Todorova, membre du comité des droits de l'enfant des Nations unies, et Reem Alsalem, rapporteur spécial des Nations unies sur la violence à l'égard des femmes et des filles, ont également pris la parole. Dans leurs remarques, ils ont souligné que, bien que la maternité de substitution ne soit pas réglementée dans de nombreux pays, le préjudice qu'elle peut causer aux droits de l'homme et le risque de commercialisation qu'elle représente doivent être abordés.
Olivia Maurel a livré un témoignage émouvant et puissant, dans lequel elle a partagé son histoire personnelle, marquée par un passé de dépression, d'alcoolisme et de tentatives de suicide qui n'a trouvé d'explication que lorsqu'elle a découvert ses origines et qu'elle était née d'une femme autre que sa mère par le biais de la pratique de la gestation pour autrui. Olivia, mariée et mère de trois enfants, est devenue une militante de premier plan qui appelle les pouvoirs politiques et les organisations internationales à prendre des mesures plus énergiques pour éviter que des histoires douloureuses comme la sienne ne se répètent.
La déclaration de Casablanca, qui vise à l'élaboration d'un traité international interdisant la maternité de substitution, cherche à obtenir un soutien transversal à tous les niveaux et a réussi à rassembler d'importantes personnalités féministes telles que la Suédoise Kajsa Ekis Ekman, l'Allemande Birgit Kelle et l'Autrichienne Eva Maria Bachinger.
Qu'est-ce que la déclaration de Casablanca ?
Comme le soulignent ses promoteurs, le ".Déclaration de Casablanca pour l'abolition universelle de la maternité de substitution", rendu public à Casablanca (Maroc) le 3 mars 2023, a été signé par 100 experts de 75 nationalités. L'objectif de ce texte est d'engager les États à adopter des mesures contre la maternité de substitution sous toutes ses formes et modalités, qu'elle soit rémunérée ou non.
Le pape François, dans son discours au corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège le 8 janvier, a rejeté avec force la pratique de la gestation pour autrui : "Je considère déplorable la pratique de la soi-disant gestation pour autrui, qui porte gravement atteinte à la dignité de la femme et de l'enfant, et qui se fonde sur l'exploitation de la situation de nécessité matérielle de la mère. Un enfant est toujours un don et ne fait jamais l'objet d'un contrat. J'appelle donc la communauté internationale à s'engager dans l'interdiction universelle de cette pratique. Les propos du pontife romain ont mis la question sur le devant de la scène dans de nombreux médias et ont constitué un encouragement majeur pour les promoteurs de Casablanca.