Vatican

Le pape fait l'éloge de l'amitié et de la cohérence de Matteo Ricci en Chine

En la fête de la Visitation de la Vierge Marie, le pape François a donné comme exemple de zèle apostolique le vénérable jésuite Matthieu Ricci, qui a évangélisé la Chine au XVIe et au début du XVIIe siècle, et dont il a salué "l'attitude d'amitié envers tous, sa vie exemplaire et cohérente, et son message chrétien inculturé". Il a également fait l'éloge des Ukrainiens et des Russes "qui vivent en frères et non en ennemis".

Francisco Otamendi-31 mai 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Le pape le dimanche 28 mai lors de la messe de Pentecôte ©CNS photo/Lola Gomez

Pendant au moins trois audiences générales consécutives du mercredi, le pape François a parlé de l'évangélisation en Chine ou aux portes de la Chine. 

Dans les deux premiers, il s'est référé à l'exemple des Saint François Xavierqui n'a pas pu entrer en Chine, ainsi qu'au sanctuaire de Notre Dame de la Paix. Scheshan à l'adresse Shanghai

Dans le Audience Ce matin, il a donné comme exemple de témoignage de foi "une autre figure du zèle apostolique", Matteo Ricci"(Les Marches, Italie, 1552 - Pékin, Chine, 1610), également jésuite, qui réussit patiemment à s'implanter dans le sud de la Chine et fut même reçu par l'empereur à Pékin.

Le pape raconte : "Après la tentative de François Xavier, vingt-cinq autres jésuites ont essayé en vain d'entrer en Chine. Mais Ricci et son frère se sont très bien préparés, en étudiant soigneusement la langue et les coutumes chinoises, et ils ont finalement réussi à s'établir dans le sud du pays. Il leur a fallu dix-huit ans, quatre étapes à travers quatre villes différentes, avant d'arriver à Pékin. Avec persévérance et patience, animé d'une foi inébranlable, Mateo Ricci a su surmonter les difficultés et les dangers, la méfiance et l'opposition". 

Dialogue et amitié, et vaste culture

Le Pontife a révélé "deux ressources" dont disposait le Père Matteo Ricci pour poursuivre sa mission : "d'une part, une attitude d'amitié envers tous, associée à une vie exemplaire qui suscitait l'admiration ; d'autre part, une vaste culture reconnue par ses contemporains, qu'il savait combiner avec l'étude des classiques confucéens, présentant ainsi le message chrétien parfaitement inculturé". "Cela lui permit d'entrer dans le territoire et, avec patience, de s'approcher de la capitale. 

"Habillé en érudit, grâce à de grands collaborateurs, y compris chinois, il a su gagner le respect de tous et porter le message du Christ à ses contemporains, à travers sa vie de piété et ses enseignements", a résumé le pape François dans son discours aux Romains et aux pèlerins d'Italie et de nombreux autres pays.

"Matteo Ricci est mort à Pékin en 1610, à l'âge de 57 ans, consumé par les fatigues de la mission, en particulier par sa constante disponibilité à accueillir les visiteurs qui le sollicitaient à tout moment pour bénéficier de sa sagesse et de ses conseils. Il fut le premier étranger à recevoir la sépulture de l'empereur sur le sol chinois", a expliqué le Saint-Père.

Cohérence de la vie

Dans sa salutation aux pèlerins hispanophones, le pape les a encouragés à demander "au Seigneur de nous donner l'humilité de savoir approcher les autres avec une attitude d'amitié, de respect et de connaissance de leur culture et de leurs valeurs ; que nous sachions accueillir tout ce qu'il y a de bon en eux, comme Jésus l'a fait en s'incarnant, pour nous rendre capables de parler leur langue. N'hésitons pas à leur offrir tout ce que nous avons de bon, pour témoigner de l'amour qui nous anime.

Il a également ajouté à la fin de cette partie de l'audience : "Puissions-nous avoir la force de vivre la foi que nous professons avec cohérence afin de transmettre l'Évangile du Royaume, sans impositions ni prosélytisme. Que ce soit la bénédiction de Jésus et que la Sainte Vierge, première missionnaire, en cette fête de la Visitation, nous soutienne dans ce dessein".

Ukrainiens et Russes : "vivre en frères".

Dans son message aux fidèles de langue italienne, le pontife romain les a encouragés à "vivre l'Évangile en imitant l'ardeur apostolique de la Sainte Vierge" et a eu "une pensée reconnaissante pour ceux qui, venant d'Ukraine, de Russie et d'autres pays en guerre, ont décidé de ne pas être ennemis mais de vivre comme des frères. Que votre exemple inspire des intentions de paix à tous, même à ceux qui ont des responsabilités politiques. Et cela doit nous conduire à prier davantage pour l'Ukraine martyre, et à être proches d'elle".

Le Saint-Père a également évoqué "aujourd'hui, dernier jour du mois de mai", où "l'Église célèbre la visite de Marie à sa cousine Élisabeth, par laquelle elle est proclamée bienheureuse parce qu'elle a cru aux paroles du Seigneur. Tournez votre regard vers elle et implorez le don d'une foi toujours plus courageuse. Confions à son intercession maternelle tous ceux qui sont éprouvés par la guerre, en particulier l'Ukraine bien-aimée et tourmentée, qui souffre tant. À tous, ma bénédiction".

Dans sa dernière catéchèse sur "la passion de l'évangélisation, le zèle apostolique du croyant", le pape François a également donné l'exemple du "grand témoin coréen", St Andrew Kim TaegonIl a été le premier prêtre à être martyrisé en Corée, à l'époque où le pays était en proie à de graves persécutions, il y a deux cents ans.

L'auteurFrancisco Otamendi

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