Le pape François a prié l'Angélus depuis la place Saint-Pierre le dimanche de la Sainte Reine. "L'Évangile de la liturgie d'aujourd'hui, a commencé le Saint-Père, nous montre la réaction de la foule et des disciples au discours de Jésus après le miracle des pains. Jésus nous a invités à interpréter ce signe et à croire en lui, qui est le vrai pain descendu du ciel, le pain de vie ; et il a révélé que le pain qu'il donnera est sa chair et son sang.
Le pape note la réaction de nombreux disciples, qui le quittent à partir de ce moment. " Ces paroles sonnaient durement et de manière incompréhensible aux oreilles du peuple, à tel point que, à partir de ce moment, beaucoup de disciples ont rebroussé chemin, c'est-à-dire qu'ils ont cessé de suivre le Maître (vv. 60.66). Jésus demande alors aux Douze : "Voulez-vous aussi vous en aller ?" (v. 67), et Pierre, au nom de tout le groupe, confirme la décision de rester avec lui : "Seigneur, à qui irons-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle, et nous croyons et savons que tu es le Saint de Dieu" (v. 67).Jn 6,68-69)".
"Arrêtons-nous brièvement sur l'attitude de ceux qui se retirent, encourage François, ils font demi-tour et décident de ne plus suivre Jésus. D'où vient cette incrédulité, quelle est la raison de ce rejet ?".
"Les paroles de Jésus suscitent un grand scandale. Il nous dit que Dieu a choisi de se manifester et d'apporter le salut dans la faiblesse de la chair humaine. L'incarnation de Dieu est ce qui fait scandale et ce qui pour ces personnes, mais souvent aussi pour nous, représente un obstacle. En effet, Jésus affirme que le véritable pain du salut, celui qui transmet la vie éternelle, est sa propre chair ; que pour entrer en communion avec Dieu, avant d'observer les lois ou d'accomplir les préceptes religieux, il est nécessaire de vivre une relation réelle et concrète avec Lui. Cela signifie que nous ne devons pas chercher Dieu dans des rêves et des images de grandeur et de puissance, mais que nous devons le reconnaître dans l'humanité de Jésus et, par conséquent, dans l'humanité des frères et sœurs que nous rencontrons sur le chemin de la vie. Dieu s'est fait chair et sang : il s'est abaissé pour être homme comme nous, il s'est humilié jusqu'à prendre sur lui nos souffrances et notre péché, et nous demande donc de le chercher non pas en dehors de la vie et de l'histoire, mais dans notre relation avec le Christ et avec nos frères et sœurs.
"Aujourd'hui, assure le pape, même la révélation de Dieu dans l'humanité de Jésus peut faire scandale et n'est pas facile à accepter. C'est ce que saint Paul appelle la "folie" de l'Évangile face à ceux qui recherchent les miracles ou la sagesse du monde (cf. 1 Co 1, 18-25). Et ce "scandale" est bien représenté par le sacrement de l'Eucharistie : quel sens peut-il y avoir, aux yeux du monde, à s'agenouiller devant un morceau de pain ? Pourquoi devrions-nous manger ce pain assidûment ?"
" Devant le geste prodigieux de Jésus qui nourrit des milliers de personnes avec cinq pains et deux poissons, tous l'acclament et veulent le porter en triomphe. Mais quand il explique lui-même que ce geste est le signe de son sacrifice, c'est-à-dire du don de sa vie, de sa chair et de son sang, et que celui qui veut le suivre doit l'assimiler, doit assimiler son humanité donnée pour Dieu et pour les autres, alors non, ce Jésus ne va plus bien. Chers frères et sœurs, ne soyons pas surpris si Jésus-Christ nous met en crise. Au contraire, soyons inquiets s'il ne nous met pas en crise, car peut-être avons-nous édulcoré son message ! Et demandons la grâce de nous laisser provoquer et convertir par ses "paroles de vie éternelle". Que Marie Très Sainte, qui a porté son Fils Jésus dans sa chair et s'est unie à son sacrifice, nous aide à toujours témoigner de notre foi par notre vie concrète".