Afin de ne pas vous laisser dans le doute, la réponse à la question du titre est donnée en premier, pour n'en citer qu'une parmi tant d'autres.
- Pauvre : "Votre Sainteté, votre influence est grande dans le monde, puis-je vous demander ce que vous faites contre l'injustice dans le monde ?"
- PapeJe parle, j'essaie de témoigner, comme je vous l'ai dit, et dans la mesure du possible, d'être une personne juste. Je le souligne parce que l'injustice est toujours là. J'essaie de témoigner de la pauvreté" (...) Comment est-ce que je gifle l'injustice dans le monde ? Avec des mots, parfois je dis des choses très dures, et je les répète. Je parle, je prêche, je dis des choses que certains n'aiment pas. Et c'est pour cela qu'ils se mettent en colère contre moi (...). Certains me disent que je suis communiste. Mais si nous retirons les pauvres de l'Évangile, l'Évangile s'effondre (...) Tout cela se trouve dans mes encycliques et mes exhortations. La dernière d'entre elles, "Fratelli tutti", en parle très clairement".
Des pauvres au Pape
Sur "la richesse de l'Église
- Pauvre : "Comment pouvez-vous accepter ce qui se passe dans le monde ? Je suis scandalisé par la richesse de l'Eglise et par l'anneau papal.
- Pape : "Tout d'abord, soyons très clairs, "la richesse de l'Église" est la richesse de l'État du Vatican et de la basilique Saint-Pierre. On ne peut pas la vendre en morceaux pour faire de l'argent... La richesse artistique fait aussi partie de la richesse de l'Eglise. Elle se trouve, par exemple, dans les chapelles, ou dans les objets de valeur dont une paroisse a la garde. Ces richesses appartiennent à tous, elles ne sont pas une propriété privée.
Et puis il y a les autres richesses, les mauvaises, que Maite signale ici, comme l'anneau papal.
Cette bague est celle de mon premier amour, celle du 27 juin 1994. C'est le jour où j'ai été consacré évêque. Quand on se marie, on reçoit une bague qui représente son amour. Et on ne la change pas, parce qu'on ne change pas son amour. Je ne la change pas non plus ((et il continue)...).
La grande vertu que je souhaite à toute l'Église, à commencer par le pape, les cardinaux, les prêtres, les religieux et les religieuses, c'est la pauvreté. Un saint basque, saint Ignace de Loyola, disait que la pauvreté des ecclésiastiques est la mère et le mur de la vie. Pourquoi la pauvreté est-elle une mère ? Parce qu'elle engendre la générosité, le don de soi aux autres (...) Si quelqu'un voit un ecclésiastique riche, qu'il prie pour lui, et s'il en a la possibilité, qu'il lui parle".
Francisco "dans sa forme la plus pure
"Ces pages constituent un dialogue simple, direct et éclairant entre les pauvres et le Pape, et à travers eux avec nous tous, chrétiens, croyants ou non, membres de toute la famille humaine, qui, que nous le reconnaissions ou non, sont aussi des pauvres, en particulier ceux qui croient ne pas l'être". C'est ainsi que le prêtre Álvaro Cárdenas, président fondateur de Lázaro España et responsable de l'édition espagnole, l'a défini.
Il s'agit d'une conversation en tête-à-tête, de cœur à cœur, avec le pape. Un entretien de grande envergure, avec des questions et des réponses à bâtons rompus. Selon la rédaction, François n'a reculé devant aucune d'entre elles.
Dans ce livre, nous retrouvons François "à l'état pur", a déclaré l'évêque de Getafe, Monseigneur Ginés García Beltrán, lors de la présentation. Un entretien qui offre des confidences sur "le côté le plus humain du pape et la profondeur de son cœur", les moments d'obscurité les plus difficiles qu'il a traversés, et "qui montre aussi sa sensibilité particulière pour les pauvres et la dénonciation d'un monde injuste qui exclut les pauvres". "Il parle de dignité, de honte, d'exclusion, du péché de la mauvaise répartition des richesses, de la propriété privée et de l'usage universel des biens, de l'homme de la rue et de l'importance de la famille". Et bien sûr "le sens de la vie", "la foi, la souffrance et l'espérance", a déclaré Mgr García Beltán.
À la fin de sa lecture, "vous pouvez dire que vous le connaissez un peu plus, qu'il fait davantage partie de vous, de votre famille", a ajouté Don Ginés, après avoir remercié les maisons Lazaro pour ce dialogue avec le pape et pour le cadeau qu'elles nous ont fait avec leur publication, en exprimant son souhait que les maisons Lazaro puissent bientôt devenir une réalité dans le sud de Madrid.
La triple conviction du Pape
Álvaro Cárdenas a affirmé que cette rencontre inhabituelle des pauvres de la terre avec François sous forme d'interview répond à la triple conviction que le pape a exprimée dans son exhortation apostolique "...".Evangelii gaudium".
Premièrement, "ils ont beaucoup à nous apprendre", en particulier sur le Christ souffrant, qu'ils connaissent par leurs propres souffrances. Ensuite, "la nouvelle évangélisation est une invitation à reconnaître la force salvatrice de leur vie et à les placer au centre du cheminement de l'Église". Et enfin, que "nous sommes appelés à découvrir le Christ en eux, (...), à être leurs amis, à les écouter, à les interpréter et à recueillir la mystérieuse sagesse que Dieu veut nous communiquer à travers eux".
En ce qui concerne les ménages de Lazaro, M. Cardenas a déclaré : "Lazarus est plus qu'un projet social ou de beaux appartements partagés, c'est plus qu'une réponse aux besoins des personnes menacées d'exclusion".. L'association Lázaro, connue pour ses projets de logement collaboratif entre jeunes et sans-abri, a déjà créé des foyers à Madrid et à Barcelone, et prévoit d'en ouvrir d'autres à Puerto de Santa María et dans le sud de Madrid. Ce livre représente une nouvelle étape dans sa mission qui consiste à mettre en contact les plus défavorisés avec des voix influentes dans le monde entier.