Naturellement, j'ai éprouvé et j'éprouve encore une grande tristesse - comme tous les fidèles de l'Œuvre et beaucoup, beaucoup d'autres personnes - à l'occasion de la mort inattendue de celui qui, pendant 22 ans, en tant que prélat, a dirigé l'Œuvre. Opus Dei et nous l'appelons à juste titre Père. En même temps, le Seigneur donne la sérénité, parce que grâce à la foi, nous savons qu'avec la mort, la vie n'est pas perdue mais changée en une vie meilleure : en l'existence bénie que Jésus-Christ a promise à ceux qui l'aiment. Et l'amour de Évêque Javier Echevarria à Notre Seigneur et, par Lui, à toutes les créatures, était grande, sincère, pleine de conséquences pratiques.
Fidélité dynamique
Dans ces brèves lignes, je voudrais souligner seulement deux traits fondamentaux. Le premier est son sens de la fidélité : une loyauté sans faille envers l'Église, le Pape, l'Opus Dei, les fidèles de la prélature, ses amis, qui était la conséquence ou l'expression de sa fidélité à Jésus-Christ, notre Dieu et Seigneur. Toute sa vie, depuis qu'il a demandé à être admis dans l'Opus Dei, en cette lointaine année 1948, a été marquée par cette vertu humaine et surnaturelle, qui s'est développée grâce à l'étroite relation qu'il a entretenue, d'abord avec saint Josémaria, puis avec le bienheureux Álvaro del Portillo, avec lequel il a collaboré pendant de nombreuses années au gouvernement de la prélature. Comme je l'ai dit quelques heures après sa mort, le fait d'avoir vécu pendant tant d'années aux côtés de ces deux saints a laissé une marque indélébile dans l'âme de Mgr Echevarria, ce qui explique, au moins en partie, son profond sentiment de fidélité.
Il s'agissait d'une fidélité dynamique qui, tout en préservant la substance, l'esprit, intact, recherchait également la volonté de Dieu face aux besoins changeants des temps et des personnes.
Quelques minutes avant sa mort, elle a voulu nous laisser ce souhait. Comme l'a dit la personne qui l'assistait le plus immédiatement à ce moment-là, l'intention de sa prière au Seigneur était la fidélité de nous tous.
L'amour pour le pape
Une manifestation particulière de la fidélité concerne la prière pour le Pontife Romain. Suivant les exhortations de ses prédécesseurs, il a constamment encouragé à prier de plus en plus pour le Vicaire du Christ sur terre. Il a ainsi concrétisé l'aspiration du fondateur de l'Œuvre : servir l'Église comme l'Église désire être servie, dans le cadre des caractéristiques que Dieu lui-même a communiquées à saint Josémaria. Une manifestation de cette communion avec l'ensemble du Corps mystique du Christ est l'ordination de plus de 600 prêtres pendant les années de son service comme prélat de l'Opus Dei.
Dans ce contexte, je suis heureux de constater la générosité avec laquelle Mgr Echevarria a accueilli les demandes des évêques de nombreux lieux pour que les prêtres incardinés dans la Prélature collaborent directement aux offices ou aux missions pastorales diocésaines. Et ce, malgré le fait que le nombre de prêtres de la prélature, bien qu'élevé, ne suffit pas à répondre aux nombreux besoins de la pastorale ordinaire.
Intérêt pour chaque personne
La deuxième caractéristique que je souhaite souligner est son généreux dévouement envers chaque personne qui lui demandait un conseil, une orientation, une prière, ou qui lui adressait simplement un salut ou un commentaire lorsqu'elle le rencontrait dans un couloir. Il ne se contentait pas d'écouter, il était impliqué dans ce qu'il entendait, attentif, calme, jamais pressé, toujours avec un intérêt dont l'authenticité était évidente.
Son zèle de pasteur ne s'est pas limité au soin de la petite partie du peuple de Dieu qu'est la prélature. Son cœur s'était élargi de plus en plus. En tant que prêtre et évêque, il a ressenti le poids des âmes, en particulier de celles qui sont le plus dans le besoin : pour les victimes de calamités naturelles ou du terrorisme ; pour les réfugiés ; pour les malades ; pour la paix en Syrie, en Irak, au Venezuela et dans tout pays traversant des moments difficiles ; pour les personnes sans emploi ou en proie à des difficultés familiales de toute nature... Chaque semaine, à Rome, il recevait des groupes de personnes du monde entier qui lui demandaient de prier pour leurs besoins spirituels et matériels. Tout le monde avait une place dans son cœur, comme il l'avait appris de saint Josémaria et du bienheureux Alvaro del Portillo.
Charité
Une autre manifestation de son souci des autres : la veille de sa mort, Mgr Echevarria m'a dit qu'il était désolé que tant de personnes aient dû s'occuper de lui, répondre à ses besoins. Je lui ai répondu de l'intérieur : Non, Père, c'est toi qui nous soutiens tous. En cette nouvelle période qui s'ouvre devant nous, je voudrais vous répéter ces paroles et vous demander, par votre intercession, de nous soutenir et de nous aider à être de bons enfants de l'Église, avec l'aide de saint Josémaria et du bienheureux Alvaro.
Mgr Echevarria apportait chaque jour toutes ces intentions à la Sainte Messe. Le Sacrifice de l'Autel est comme le moule où les aspirations et les œuvres des hommes acquièrent leur véritable sens par leur union avec le sacrifice de la Croix. Maintenant, je suis consolé de penser que, du haut du ciel, votre Masse est devenu éternel : non plus sous les voiles du sacrement, mais dans la vision face à face de la gloire divine, avec son intercession sacerdotale pour tous. Ainsi je demande au Seigneur par la médiation maternelle de la Vierge, Mère de Dieu et notre Mère.
Vicaire général et auxiliaire de l'Opus Dei