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Un nouvel élan pour la coopération entre l'Église en Chine et le Vatican

Quatre évêques de la République populaire de Chine ont repris le chemin de la coopération fraternelle entre les Eglises, brusquement interrompue par la pandémie, en participant à une mission d'une semaine en Belgique, aux Pays-Bas et en France.

Antonino Piccione-19 septembre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

OSV

Joseph Guo Jincai, évêque du diocèse de Chengde et nouveau recteur du Séminaire national de Pékin ; Paul Pei Junmin, évêque du diocèse de Shenyang ; Joseph Liu Xinhong, évêque de la province d'Anhui et Joseph Cui Qingqi évêque de Wuhan, et le Père Ding Yang prêtre du diocèse de Chongqing : ce sont les quatre évêques de la République populaire de Chine qui ont repris le chemin de la coopération fraternelle entre les Eglises, brusquement interrompue par la pandémie, en participant à une mission d'une semaine en Belgique, aux Pays-Bas et en France.

Dans un contexte de fortes tensions géopolitiques, le cardinal Matteo Zuppi s'est rendu le jour même à l'ambassade de France. Pékin pour rencontrer le représentant des affaires eurasiennes, Li Hui. Comme on le sait, les discussions ont porté sur la guerre en Ukraine et les bouleversements sociaux et économiques qui en ont découlé. Le Saint-Siège et la Chine ont convenu de la "nécessité d'unir leurs efforts pour promouvoir le dialogue et trouver les voies de la paix". Un espace a également été consacré à la question de la sécurité alimentaire, appelant au rétablissement des exportations de céréales vers les pays les plus menacés.

Depuis 2018, le Saint-Siège tente de construire un climat de confiance avec la Chine. À l'occasion de son récent voyage en Mongolie, le pape François a affirmé "que les gouvernements et les institutions séculières n'ont rien à craindre de l'action évangélisatrice de l'Église, parce que l'Église n'a pas d'agenda politique à poursuivre".

L'accord sur la nomination des évêques chinois signé en 2018 et renouvelé deux fois, en 2020 et 2022, doit être lu dans ce sens. C'est-à-dire dans une recherche d'harmonie et de choix partagés, à même de permettre à l'Église de remplir pleinement sa mission évangélisatrice.

C'est dans ce contexte que l'on peut situer et interpréter l'initiative des quatre évêques chinois, née à l'invitation de la Fondation Ferdinand Verbiest à Louvain, en Belgique. Une fondation créée en 1982 par la Province chinoise des Missionnaires du CICM (Scheut). La recherche académique, les échanges culturels, le dialogue et la coopération entre les Eglises sont les quatre piliers de sa mission qui consiste à promouvoir le dialogue et les échanges culturels avec la Chine et l'Eglise catholique en Chine. La Fondation mène des recherches académiques conjointes avec des instituts en Chine et en Belgique.

Elle coopère avec l'Église en Chine dans un esprit de fraternité chrétienne et de communion entre les Églises particulières. En outre, en coopération avec l'Église en Chine, la fondation offre une formation aux ministres de l'Église par le biais de séminaires, de bourses d'études et d'un engagement pastoral et social.

Ce n'est pas la première fois qu'un groupe d'évêques chinois se rend en Belgique. Déjà en 2019, favorisé par l'accord alors récent entre le Saint-Siège et la Chine pour la nomination des évêques, un groupe de cinq évêques chinois s'était rendu en Belgique, également à l'initiative de la Fondation Verbiest. Cette visite a été rendue possible par le fait que deux évêques chinois participeront au Synode des jeunes au Vatican en 2018. Les pères de Scheut comptent parmi les plus grands architectes du dialogue avec l'Orient : les premiers missionnaires en Mongolie après soixante-dix ans de socialisme.

La délégation chinoise, rapporte Fides Service, est arrivée à Louvain le 7 septembre, accueillie par le Père Jeroom Heyndrickx (CICM), par d'autres membres de la fondation et par l'Université Catholique de Louvain qui s'occupe d'études chinoises. Pendant leur séjour, les quatre évêques ont donné un cours de formation en chinois pour des prêtres, des religieux et des laïcs catholiques de Chine.

Les évêques ont également participé à des réunions à la Fondation Verbiest et au Collège chinois afin d'explorer de nouvelles voies pour relancer les échanges et les formations en coopération avec les diocèses chinois. Par ailleurs, les évêques chinois ont été reçus par le cardinal Jozef De Kesel, président de la Conférence épiscopale belge et archevêque émérite de l'archidiocèse de Malines-Bruxelles, ainsi que président de la même Fondation, à qui ils ont présenté les propositions de collaboration convenues avec la Fondation Verbiest.

Après avoir visité l'abbaye du Parc des Pères Norbertins à Heverlee, l'une des plus anciennes abbayes de Belgique, et Tournai, l'un des plus anciens diocèses de Belgique, les évêques chinois ont fait une brève halte aux Pays-Bas, à la maison mère des missionnaires de la SVD à Steyl. A Broekhuizenvorst, ils ont rendu hommage aux neuf martyrs : l'évêque vincentien Schraven et ses compagnons. Ils ont également rencontré Jan Hendriks, évêque de Haarlem-Amsterdam, et ont discuté avec lui de la 15e conférence internationale de Verbiest, qui se tiendra en 2024 et à laquelle seront également invités des universitaires catholiques chinois.

Du 12 au 15 septembre, les évêques chinois ont poursuivi leur visite en France en rencontrant les missionnaires de la Société des Missions Étrangères de Paris.

L'auteurAntonino Piccione

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