Le pape François a rencontré catéchistes et des jeunes au stade des Martyrs à Kinshasa. Il a demandé aux participants à la réunion de ne pas le regarder, mais de regarder leurs propres mains, car "Dieu a placé dans vos mains le don de la vie, l'avenir de la société et de ce grand pays".
Poursuivant cette image, il a déclaré : "Toutes les mains se ressemblent, mais aucune n'est identique à l'autre ; personne n'a des mains comme les tiennes, c'est pourquoi tu es un trésor unique, irremplaçable et incomparable. Personne dans l'histoire ne peut vous remplacer. Demande-toi alors à quoi servent mes mains : à construire ou à détruire, à donner ou à amasser, à aimer ou à haïr... Et c'est là que réside la décision fondamentale.
Cherchant à atteindre le cœur de chaque personne, François s'est adressé aux les jeunes comme suit : "Les jeunes qui rêvent d'un avenir différent, de vos mains naît demain, de vos mains peut venir la paix qui manque dans ce pays. Mais, concrètement, que faire ? Je voudrais vous suggérer quelques ingrédients pour l'avenir, cinq, que vous pouvez associer aux doigts de votre main".
Cinq doigts, cinq ingrédients
"Au pouce, le doigt le plus proche du coeur, correspond le site prièrequi fait battre la vie. Cela peut sembler une réalité abstraite, éloignée des problèmes tangibles. Cependant, la prière est le premier et le plus essentiel des ingrédients, car nous ne sommes pas capables d'y parvenir seuls. Le Pape a dit que nous avons besoin de l'eau de la prière pour donner la vie.
"La prière est nécessaire, un prière vivante. Ne vous tournez pas vers Jésus comme un être lointain et distant dont il faut avoir peur, mais comme le meilleur des amis, qui a donné sa vie pour vous". S'adressant à tous, il a demandé : "Le croyez-vous, voulez-vous choisir la prière comme votre secret ; comme l'eau de l'âme ; comme la seule arme que vous porterez sur vous ; comme un compagnon de voyage de chaque jour ?"
En ce qui concerne l'index, le pape a déclaré : "Avec celui-ci, nous indiquons quelque chose aux autres. Les autres, la communautéC'est le deuxième ingrédient. Mes amis, ne laissez pas votre jeunesse être gâchée par la solitude et l'isolement. Pensez toujours ensemble et vous serez heureux, car la communauté est le moyen d'être à l'aise avec soi-même, d'être fidèle à sa vocation.
Mais il y a aussi un danger à pointer du doigt. C'est pourquoi François a mis en garde : "Méfiez-vous de la tentation de montrer quelqu'un du doigt, d'exclure quelqu'un d'autre parce qu'il a une origine différente de la vôtre, du régionalisme, du tribalisme, qui semblent vous renforcer dans votre groupe, mais représentent au contraire la négation de la communauté".
Puis "nous arrivons au majeur, qui s'élève au-dessus des autres presque pour nous rappeler quelque chose d'essentiel. C'est l'ingrédient fondamental d'un avenir à la hauteur de ses attentes. Il est honnêteté. Être chrétien, c'est témoigner Christ. Par conséquent, la première façon de le faire est de vivre dans la justice, comme il le veut. Cela signifie que nous ne devons pas nous laisser prendre au piège de la corruption. Le chrétien ne peut qu'être honnête, sinon il trahit son identité.
Et après le majeur vient le "quatrième doigt, l'annulaire". C'est là que sont placées les alliances. Mais, si l'on y réfléchit, l'annulaire est aussi le doigt le plus faible, celui qui est le plus difficile à soulever. Il nous rappelle que les grands objectifs de la vie, l'amour en premier lieu, passent par la fragilité, l'effort et les difficultés. Il faut les vivre, les affronter avec patience et confiance, sans se laisser submerger par des problèmes inutiles".
Cette fragilité s'accompagne d'une conséquence surnaturelle. " Dans notre fragilité, dans nos crises, quelle est la force qui nous permet de continuer ? ". Le site Désolé. Parce que le pardon signifie savoir comment recommencer. Pardonner ne signifie pas oublier le passé, mais ne pas se résigner à sa répétition. Cela signifie changer le cours de l'histoire. Cela signifie relever ceux qui sont tombés. Cela signifie accepter l'idée que personne n'est parfait et que non seulement moi, mais tout le monde a le droit de recommencer.
La liste des ingrédients commence à s'allonger, "prière, communauté, honnêteté, pardon". Nous sommes arrivés au dernier doigt, le plus petit. Vous pourriez dire, je suis petit et le bien que je peux faire est une goutte dans l'océan. Mais c'est précisément la petitesse, le fait de se faire petit, qui attire Dieu. Le mot clé ici est service. Celui qui sert devient petit. Comme une minuscule graine, elle semble disparaître dans la terre, et pourtant elle porte des fruits. Comme Jésus nous le dit, le service est la puissance qui transforme le monde. Donc, la petite question que vous pouvez attacher à votre doigt tous les jours est : Que puis-je faire pour les autres ? Je veux dire, comment puis-je servir l'Église, ma communauté, mon pays ?"
Le pape a terminé son discours avec des mots d'encouragement : "Je voudrais vous dire une dernière chose : ne perdez jamais courage. Jésus croit en vous et ne vous laissera pas seul. La joie que vous avez aujourd'hui, prenez-en soin et ne la laissez pas s'éteindre. En communion les uns avec les autres, "sortez ensemble du pessimisme qui paralyse. La République démocratique du Congo attend de vos mains un avenir différent, car l'avenir est entre vos mains. Que votre pays redevienne, grâce à vous, un jardin fraternel, le cœur de la paix et de la liberté en Afrique. Merci.