Mardi 8 février, il a publié une lettre à cet effet, accompagnée d'une analyse détaillée de l'enquête contenue dans le rapport, qui comprend un certain nombre d'accusations à son encontre.
Avec cette lettre et le document qui l'accompagne, Benoît XVI répond aux commentaires et aux accusations, parfois même agressifs, qui ont circulé dans les médias, et en particulier de la part de certains secteurs de l'Église en Allemagne.
Le pontife émérite réitère, tout d'abord, sa douleur et sa demande de pardon pour les abus commis alors qu'il était à la tête de l'archidiocèse. Dans cette missive, Benoît XVI nous assure que "Je ne peux qu'exprimer à toutes les victimes d'abus sexuels ma profonde honte, ma grande tristesse et ma sincère demande de pardon. J'ai eu une grande responsabilité dans l'Eglise catholique. Ma peine est d'autant plus grande pour les abus et les erreurs qui se sont produits pendant la durée de mon mandat dans ces lieux respectifs. Chaque cas d'abus sexuel est terrible et irréparable. Aux victimes d'abus sexuels, je présente ma plus profonde sympathie et je regrette chaque cas.".
Pour le étude du rapport du cabinet d'avocats de Munich Le Pape émérite, âgé aujourd'hui de 94 ans, de santé fragile mais à l'esprit clair, a été assisté par un groupe de collaborateurs dans la rédaction du document qu'il vient de publier.
Le cas du prêtre X
Le rapport accusait Ratzinger d'avoir été présent à une réunion de l'Ordinariat de l'archidiocèse le 15 janvier 1980, au cours de laquelle le prêtre X aurait été qualifié d'agresseur sexuel et se serait vu néanmoins confier une tâche pastorale. Toutefois, le pontife émérite réaffirme que lors de cette réunion, il n'a pas été question que le prêtre ait commis des abus sexuels, mais qu'il s'agissait uniquement de lui fournir un logement à Munich, où il s'était rendu pour suivre une thérapie.
En outre, concernant la divergence entre ce que Benoît XVI a déclaré en répondant aux arguments du rapport avant sa publication et ce qu'il a déclaré après sa publication, il précise à nouveau qu'elle peut s'expliquer par une erreur de transmission dans le travail de son groupe de collaborateurs. Et il est clair que "une erreur de transcription ne peut être imputée à Benoît XVI comme une fausse déclaration consciente ou une "fausse déclaration".mentir".
Lors de la conférence de presse du 20 janvier 2022, au cours de laquelle les experts juridiques ont présenté leur rapport, aucune preuve de l'implication de Joseph Ratzinger n'a pu être apportée. D'ailleurs, en réponse à la question d'un journaliste qui demandait si les experts pouvaient prouver le contraire, le représentant du cabinet d'avocats a ouvertement confirmé qu'il n'y a aucune preuve que Ratzinger ait eu d'autres informations sur ce prêtre ; ce serait simplement, selon lui, "...".plus probable"qui les aurait eus. Par conséquent, le document des collaborateurs de Benoît XVI conclut que "En tant qu'archevêque, le cardinal Ratzinger n'a pas été impliqué dans la dissimulation d'actes d'abus.".
Enfin, en ce qui concerne l'hypothèse tout aussi infondée selon laquelle Benoît XVI aurait minimisé l'importance des actes d'exhibitionnisme en déclarant que "... les propos du pape n'étaient pas conformes à ses propres paroles...".Le curé X était connu comme un exhibitionniste, mais pas comme un abuseur au sens propre du terme."Il est précisé que "...Benoît XVI n'a pas minimisé le comportement exhibitionniste, mais l'a expressément condamné."Ils imputent l'accusation à une décontextualisation de la phrase, qui faisait partie d'une réflexion juridique sur la punition de ce type de comportement en droit canonique. Au contraire, "dans le mémoire, Benoît XVI déclare avec la plus grande clarté que les abus, y compris l'attentat à la pudeur, sont "terribles", "pécheurs", "moralement répréhensibles" et "irréparables".".
Trois autres cas
Le rapport accuse également Benoît XVI d'avoir mal géré la situation dans trois autres cas. Sans pouvoir apporter de preuves, le rapport "suppose" que dans ces cas également, il aurait su que les prêtres étaient des abuseurs.
Cependant, le document des collaborateurs de Ratzinger répond : ".dans aucun de ces cas analysés par le rapport, Joseph Ratzinger n'était au courant d'abus sexuels commis ou soupçonnés d'avoir été commis par des prêtres.". Et en effet, le rapport ne fournit aucune preuve du contraire.
La véracité de Benoît XVI
Tout cela confirme l'attitude de Benoît XVI, qui, au cours de ses années de cardinal et de pape, a été un pionnier dans l'engagement à lutter contre les abus les abus sexuels au sein de l'Église.
Benoît XVI souligne dans sa lettre très personnelle et douloureuse que ".J'ai été profondément ému que l'on se serve de cet oubli pour mettre en doute ma véracité, et même pour me dépeindre comme un menteur. J'ai été encore plus ému par les nombreuses expressions de confiance, les témoignages chaleureux et les lettres d'encouragement touchantes que j'ai reçus de tant de personnes. Je suis particulièrement reconnaissant de la confiance, du soutien et des prières que le pape François m'a exprimés personnellement.".
En outre, la lettre inclut la perspective de la fin prochaine du pontife émérite, qui fait face, comme elle le dit, "... à la fin de son mandat".avec un esprit joyeux parce que je crois fermement que le Seigneur n'est pas seulement le juge juste, mais en même temps l'ami et le frère qui a déjà souffert de mes insuffisances et donc, en tant que juge, est en même temps mon avocat (Paraclet).)".