Votre vie
Saint John Henry Newman est né à Londres le 21 février 1801 de parents anglicans. Il était l'aîné de six enfants, trois fils et trois filles.
En 1816, à l'âge de quinze ans, il a fait une expérience religieuse et intellectuelle qui l'a fait sortir du scepticisme, et à partir de ce moment-là, il a entrepris de devenir un saint. En 1817, il a commencé ses études à Oxford et en 1825, il a été ordonné ministre dans l'Église anglicane. De 1828 à 1843, il a exercé son ministère dans l'église. Sainte Marie la ViergeIl est chargé de cours à l'université d'Oxford, où il prononce de nombreux sermons.
En 1833, il a commencé à travailler avec un groupe d'amis, le groupe appelé Mouvement d'Oxfordun mouvement de réforme de l'église anglicane, et publie 30 des 90 pamphlets appelés Tracts pour l'époquesur les questions doctrinales.
En 1842, il quitte l'église universitaire et se retire à Littlemore, un petit village près d'Oxford, pour se consacrer à l'étude et à la prière. En 1845, il est reçu dans l'Église catholique par le religieux passioniste Domenico Barbieri.
En 1846, il se rend à Rome pour des études ecclésiastiques et y est ordonné prêtre catholique le 30 mai 1847. Il décide de devenir oratorien afin d'établir l'Oratoire de Saint Philippe Néri en Angleterre, et fonde la première communauté oratorienne anglaise à Maryvale, près de Birmingham.
Après sa conversion au catholicisme, Newman a souffert de nombreux malentendus, tant de la part des anglicans que des catholiques. Léon XIII le crée cardinal en 1879. Il est mort à Edgbaston le 11 août 1890.
Il a été béatifié par Benoît XVI à Birmingham le 19 septembre 2010 et canonisé sur la place Saint-Pierre par le pape François le 13 octobre 2019.
Ses œuvres
Il a écrit de nombreux ouvrages. Sans prétendre à l'exhaustivité, les œuvres les plus caractéristiques sont présentées par ordre chronologique, divisées en deux périodes.
a) Période anglicane
- Sermons paroissiaux et simples.
- Quinze sermons prêchés devant l'Université d'Oxford, 1826-1843.
- Sermons portant sur les sujets du jour, 1831-1843.
- Conférences sur la doctrine de la justification, 1838.
- Un essai sur le développement de la doctrine chrétienne, 1845.
b) Période catholique
- Perte et gain : l'histoire d'un converti, 1848.
- Discours adressés aux congrégations mixtes, 1849.
- Sermons prêchés en diverses occasions, 1850-1873.
- Conférences sur la position actuelle des catholiques en Angleterre, 1851.
- L'idée d'une université, 1858.
- Apologia pro vita sua, 1864.
- Un essai en faveur d'une grammaire de l'assentiment, 1870.
- Méditations et Dévotions de feu le Cardinal Newman. Livre posthume contenant des notes prises par Newman lors de sa méditation.
Ses enseignements
Pour des raisons d'espace, nous ne pouvons présenter ici sa profonde pensée philosophique et théologique, aussi nous limiterons-nous à donner trois grandes lignes de sa riche doctrine spirituelle.
A. Sainteté chrétienne
La sainteté est un thème dominant dans les écrits de Newman, qu'il affirme être la grande finalité de la vie humaine. Pour l'atteindre, il faut trois choses : la rechercher, la désirer et l'aimer. Il s'agit d'une réalité dynamique, qui doit se développer. Il donne l'exemple de la graine et de l'arbre : la graine de la grâce baptismale est destinée à croître pour toujours. La sainteté est le fruit de l'initiative divine et de la coopération humaine. De la part du chrétien, une lutte ascétique est requise. C'est pourquoi il dit : "La lutte est le signe distinctif le plus caractéristique du chrétien. Il est un soldat du Christ".
Newman soutient qu'il est possible d'atteindre la sainteté en vivant au milieu du monde. Il affirme que le chrétien doit s'efforcer de collaborer avec le Christ à la rédemption de ce monde. Il est pleinement convaincu que le monde et les devoirs du chrétien au milieu du monde sont les plus importants. locus normal où le chrétien doit vivre sa vocation, non pas en renonçant au monde, mais à la mondanité. Selon Newman, c'est là l'effort pastoral de saint Philippe Néri : "Sauver les hommes, non pas du monde, mais dans le monde". Le chrétien n'a donc pas à abandonner ses tâches séculières pour atteindre la sainteté. La sainteté consiste à accomplir les tâches quotidiennes avec perfection : "Qu'est-ce que la perfection ? Je suppose que c'est le pouvoir ou la faculté d'accomplir notre devoir exactement et complètement, quel qu'il soit, par opposition à une exécution partielle, négligente, paresseuse, lente, maladroite (...). C'est une vie de foi, d'espérance et de charité, qui se manifeste par des actes successifs selon les appels du moment et la vocation de l'individu (...). Est parfait celui qui accomplit parfaitement ses devoirs quotidiens".
B) La prière continue
Newman décrit un type de prière qui consiste à vivre en présence de Dieu, en tout temps et en tout lieu. Commentant le texte évangélique de Luc 18,1 : " Il faut prier sans cesse et ne pas perdre courage ", il enseigne : " Ici, il nous est explicitement dit de prier encore et encore, de prier constamment (...). Il ne s'agit donc pas d'un acte de prière, ou de deux, mais d'un processus continu de prière". La prière continuelle est une caractéristique du vrai chrétien, parce que la nouvelle vie du chrétien est une vie de foi, et qu'est-ce que la foi, demande-t-il : "Si ce n'est regarder Dieu et penser à Lui continuellement, Lui tenir une compagnie régulière, ce qui est parler avec Lui dans nos cœurs tout le jour, prier sans cesse ? Dans ce type de prière, les mots ne sont pas toujours nécessaires, car il s'agit de : "Tout faire pour la gloire de Dieu, c'est-à-dire placer la présence et la volonté de Dieu devant nous de telle manière et agir de manière cohérente par rapport à Lui, de telle sorte que tout ce que nous faisons devienne un processus d'obéissance, témoignant sans cesse de Celui qui nous a fait et dont nous sommes les serviteurs. C'est, en somme, vivre sous le regard de Dieu".
C) Marie, modèle de sainteté chrétienne
Newman enseigne que la Vierge Marie est un "Miroir de Justice", c'est-à-dire un "Miroir de Sainteté", car après Jésus, elle est le modèle le plus parfait de sainteté, puisque les vertus de Marie reflètent les vertus de son divin Fils : "Imitons la foi de celle qui reçut le message de l'Ange sans aucun doute ; la patience de celle qui supporta la surprise de Joseph sans prononcer un mot ; l'obéissance de celle qui monta à Bethléem en hiver et donna naissance à Notre-Seigneur dans une étable ; l'esprit méditatif de celle qui médita dans son cœur ce qu'elle avait vu et entendu de Lui ; la force d'âme de celle dont le cœur transperça le glaive ; l'abandon de celle qui consentit à la mort de son Fils."
La dévotion mariale préférée de Newman est le Saint Rosaire, qu'il considère comme une prière éminemment contemplative, pour laquelle il déclare : " Le grand pouvoir du Rosaire est de transformer le Credo en prière ". Il conseille donc de contempler les mystères du Rosaire : "Essayez ceci, si vous ne le faites pas maintenant, bien que peut-être vous le fassiez ; c'est-à-dire, avant chaque mystère, placez devant vous une image de celui-ci, et fixez votre esprit sur cette image (par exemple, l'Annonciation, l'Agonie dans le jardin, etc.) tandis que vous dites le Notre Père et les 10 Ave Maria, sans penser aux mots, juste en les prononçant correctement)".