"Dieu, Père miséricordieux [...], c'est à Toi que nous confions aujourd'hui le destin du monde et de chaque homme" - disait Jean-Paul II il y a 20 ans à Cracovie. Cet événement avait une dimension mondiale. Et il n'a pas perdu sa pertinence.
Le Sanctuaire actuel de l La miséricorde divine à Kraków-Łagiewniki est le lieu où il a vécu et est mort. Sœur Faustina Kowalska pendant les dernières années de sa vie. Ses restes mortels sont enterrés là. À travers cette simple religieuse, le Seigneur Jésus a rappelé au monde sa miséricorde.
Un message opportun
En août 2002, le pape Jean-Paul II est venu en Pologne pour la dernière fois. L'un des principaux objectifs de son voyage était la consécration d'un nouveau sanctuaire, l'ancienne petite église ne suffisant plus à la multitude de pèlerins qui s'y pressaient. Le 17 août, une multitude de fidèles se sont rassemblés au sanctuaire et dans le vaste parc du sanctuaire.
"Combien le monde d'aujourd'hui a besoin de la miséricorde de Dieu ! Sur tous les continents, un appel à la pitié semble s'élever des profondeurs de la souffrance humaine. Là où il y a la haine, le désir de vengeance, là où la guerre apporte la douleur et la mort aux innocents, il faut la grâce de la miséricorde qui calme les esprits et les cœurs humains et génère la paix. Là où il y a un manque de respect pour la vie et la dignité humaine, il faut l'amour miséricordieux de Dieu, à la lumière duquel se révèle la valeur indicible de chaque être humain. La miséricorde est nécessaire pour que toute injustice dans le monde trouve sa fin dans la splendeur de la vérité", déclarait alors le pape malade. Combien ces paroles sont pertinentes aujourd'hui !
"C'est pourquoi aujourd'hui, dans ce sanctuaire, je souhaite poser un acte solennel pour confier le monde à la miséricorde de Dieu. Je le fais avec le fervent désir que le message de l'amour miséricordieux de Dieu, proclamé ici par Sœur Faustine, atteigne tous les habitants de la terre et remplisse leur cœur d'espoir. Que ce message se répande de ce lieu à notre chère patrie et au monde entier". C'est par ces mots que Jean-Paul II a exprimé l'objectif de consacrer le monde à la miséricorde de Dieu.
Mots énigmatiques
Il a également rappelé les paroles mystérieuses du Journal de Sainte Faustine, dans lequel elle indique que de la Pologne doit venir "l'étincelle qui préparera le monde à la venue finale du Christ" (cf. Journal, 1732). Jean-Paul II nous a également laissé une tâche : "Cette étincelle de la grâce de Dieu doit être allumée. Il est nécessaire de transmettre le feu de la miséricorde au monde. Dans la miséricorde de Dieu, le monde trouvera la paix et l'homme le bonheur. Je vous confie cette tâche, chers frères et sœurs, à l'Église de Cracovie et de Pologne, et à tous ceux qui, dévoués à la miséricorde de Dieu, viennent ici de Pologne et du monde entier. Soyez des témoins de la miséricorde.
Le pape de la miséricorde
La diffusion du culte de la Miséricorde Divine est l'un des fruits du pontificat du pape polonais. Il s'agissait, pour ainsi dire, d'une extension du travail qu'il avait commencé en tant que métropolite de Cracovie. À cette époque, il a commandé une analyse du "Journal" en vue du procès de béatification de Sœur Faustine. Cela a nécessité une analyse diligente car le Saint-Siège avait interdit la diffusion du culte de la Miséricorde Divine selon les formes transmises par Sœur Faustine en 1959. L'interdiction a été levée en 1978, avant même l'élection d'un pape polonais.
Le cardinal Wojtyla a clos le processus au niveau diocésain. En tant que pape, Jean-Paul II a déclaré Sœur Faustine bienheureuse, puis sainte. Le jour de sa canonisation, en avril 2000, il a institué la fête de la Miséricorde Divine pour toute l'Eglise, fixée au premier dimanche après Pâques. Auparavant, cette fête avait déjà été célébrée en Pologne. Jean-Paul II a également contribué à la diffusion de la dévotion à la miséricorde de Dieu en publiant l'encyclique Dives in misericordia en 1980.
La reddition du monde à la miséricorde de Dieu en 2002 a été, pour ainsi dire, la touche finale pour rappeler ce message à l'Église et à tous les hommes. Ce n'est pas un hasard si Jean-Paul II est décédé samedi, la veille de la fête de la Miséricorde divine.