L'écrivain anglais Gilbert Keith Chesterton peut pratiquement être considéré comme un "prophète de la famille". Son analyse aiguë des conséquences d'une société marquée par l'égoïsme dans les relations familiales est naturellement liée à l'enseignement de l'Église sur le mariage et la famille.
Évidentes
Gilbert Keith Chesterton a affirmé avec force cette vérité profonde et paradoxale : "Le triangle évident du père, de la mère et de l'enfant ne peut pas être détruit, mais il peut détruire les civilisations qui l'ignorent".
En effet, nous constatons avec regret que les idéologies et les politiques anti-famille sont suicidaires pour la société, menaçant même sa disparition. En revanche, les mariages bien constitués, unis par un amour fidèle et préparés à la procréation et à l'éducation des enfants, révèlent un énorme potentiel d'humanisation et deviennent la ferme espérance des peuples.
D'autre part, les excuses pour empêcher la descendance humaine offrent souvent des arguments fallacieux et manipulateurs, qui cachent l'égoïsme et le matérialisme qui dégradent l'homme et contaminent les cultures.
Miracle de la liberté
Avec son esprit caractéristique, le même Chesterton Il démonte ces sophismes, tout en vantant le choix de la procréation : "L'enfant est le signe et le sacrement de la liberté individuelle. C'est quelque chose que ses parents ont librement choisi de produire et librement choisi de protéger. C'est la contribution créative des parents à l'œuvre de la création. Ceux qui préfèrent les plaisirs mécaniques à un tel miracle sont découragés et asservis. Ce sont eux qui embrassent les chaînes de l'ancien esclavage ; et c'est l'enfant qui est prêt pour le nouveau monde.
Comme l'a enseigné Jean-Paul II, la liberté "a une dimension relationnelle essentielle. Elle est un don du Créateur, mis au service de la personne et de son épanouissement à travers le don de soi et l'accueil de l'autre" (Lettre encyclique L'évangile de la vie, n. 19). En effet, la vraie liberté est ordonnée au bien de la communion.
Le sens de la vie consiste à se donner pour donner la vie, ce qui implique la grandeur et la fécondité du don de soi. C'est ainsi que se forment les familles selon le projet du Créateur, inscrit dans la signification sponsale du corps humain. C'est pourquoi l'ouverture confiante des époux à la naissance des enfants contribue à la croissance des individus et des nations avec une vigueur créatrice.
Accueillir le cadeau
Le rejet de l'enfant, qui dénote généralement des attitudes injustes et immorales, conduit à des sociétés tristes, désespérées et angoissantes. En effet, chaque enfant est un bien inestimable pour la communauté : sa plus grande richesse personnelle, un trésor qui mérite l'attention et l'aide de tous. L'accueil et la promotion de la vie humaine faible est le critère du véritable progrès social et de l'authenticité de la vie humaine. civilisation de la vie et de l'amour.
L'enfant doit toujours être aimé et soigné. Comme l'a souligné le pape François, "en ce qui concerne les enfants qui viennent au monde, aucun sacrifice de la part des adultes ne sera considéré comme trop coûteux ou trop grand. Le don d'un nouvel enfant, que le Seigneur confie à une mère et à un père, commence par l'accueil, se poursuit par le soin tout au long de la vie terrestre et a pour destination finale la joie de la vie éternelle. Un regard serein vers l'accomplissement ultime de la personne humaine rendra les parents encore plus conscients du don précieux qui leur est confié" (Exhortation apostolique La joie de l'amour, n. 166).
Le mandat divin originel d'être "une seule chair". (cf. Gn 2,24), former un foyer est inscrit comme une promesse et une vocation dans le dynamisme affectif de l'eros, qui se manifeste comme un amour d'attirance et un désir intense du cœur. Normalement, les parents comprennent que le fait d'engendrer, d'élever et d'éduquer des enfants donne un sens à leur existence en contribuant au développement de la communauté civile et ecclésiale. Par conséquent, pour remplir leurs fonctions parentales, les couples mariés devraient toujours recevoir la reconnaissance et le soutien effectif de la législation et des autorités.
Beauté gratuite
Le Seigneur a voulu que la communion conjugale, constituée par l'engagement et le don réciproques de l'époux et de l'épouse, soit comme une terre fertile et bénie pour recevoir de Dieu la semence de l'enfant. "L'enfant est le don le plus précieux du mariage, de la famille et de la société tout entière" (Catéchisme de l'Église catholique, n. 2378). De cette façon, les époux - et, plus tard, le reste des membres de la société - acquièrent la conscience de leur identité et de leur vocation dans la logique du don personnel reçu et offert.
L'enfant qui naît appelle un accueil d'émerveillement et de gratitude : il suscite chez les parents la responsabilité et la mission de l'aider à développer le potentiel de son humanité. "La famille est le lieu non seulement de la génération mais aussi de l'accueil de la vie qui vient comme un don de Dieu. Chaque nouvelle vie nous permet de découvrir la dimension la plus gratuite de l'amour, qui ne cesse de nous surprendre. C'est la beauté d'être aimé avant : les enfants sont aimés avant d'arriver" (La joie de l'amour, n. 166).
Le rêve de Dieu
En effet, Dieu "Il nous a aimés en premier". (1 Jn 4,19), avec une générosité débordante. De plus, tout au long de l'histoire du salut, il a établi une alliance d'amour fidèle et miséricordieux avec son peuple élu.
Les parents sont appelés à entrer dans cette orientation fondamentale d'aimer l'enfant dès le début, de façon désintéressée, aidant ainsi chacun à découvrir et à respecter la dignité personnelle de tous. Ils coopèrent ainsi à la réalisation du rêve de Dieu pour la grande famille humaine : appeler une multitude d'enfants à une vie pleine d'amour éternel.
En fin de compte, chaque nouveau-né pourra enrichir les autres de sa propre contribution. Les enfants apportent vraiment de la nouveauté, de l'avenir et de la joie dans le monde.