Les 13 et 14 février, le Palacio de Congresos de Córdoba accueillera les II Jornadas Interreligiosas, qui cette année se concentrent sur les jeunes, comme l'indique son slogan ".Les jeunes et les spiritualités".
Pendant deux jours, divers intervenants de différentes confessions religieuses aborderont des sujets d'intérêt tels que les réseaux sociaux, les témoignages, l'amour et la présence de Dieu dans la vie personnelle, le tout du point de vue des jeunes. Le site les inscriptions sont ouvertes pour ceux qui souhaitent y participer.
Le jeune prêtre de Cordoue, Antonio Navarro, a été le moteur de la conférence, Délégué à l'œcuménisme et au dialogue interreligieux d'un diocèse marqué par son ADN interculturel, explique à Omnes que, bien que les jeunes grandissent dans un environnement de plus en plus multiculturel, "être jeune ne signifie pas toujours savoir écouter et respecter" et un travail dans ce domaine est toujours nécessaire.
Aujourd'hui, alors que l'on dit qu'il est difficile de trouver des jeunes engagés dans leur foi, pourquoi se lancer dans un congrès comme celui-ci, avec des jeunes de différentes confessions religieuses ?
-Nous nous sommes embarqués précisément parce qu'il y a beaucoup de... les jeunes qui vivent leur vie spirituelle, leur relation avec Dieu, avec profondeur et enthousiasme, et qui le font sans "quitter" leurs environnements et leur vie quotidienne, mais en insérant leur foi dans ces contextes, souvent éloignés de la religion.
Étant de confessions différentes, il existe des différences considérables entre eux, mais le monde d'aujourd'hui leur présente également un certain nombre de défis et d'obstacles communs, tels que le matérialisme, le sécularisme, la superficialité... Ils ont de nombreuses idées et expériences sur ces questions, avec une vision fraîche et intéressante.
Que peuvent apporter les jeunes à un sujet peut-être plus "cérébral" ou expert comme le dialogue interreligieux ?
-Le problème est de considérer le dialogue interreligieux comme quelque chose "pour les experts". Le Magistère de l'Église catholique indique clairement (Dialogue et missionn° 28-35) que le dialogue interreligieux comporte quatre modes. L'une est celle de la coexistence quotidienne, dans laquelle des personnes de religions différentes entretiennent des relations positives dans le travail, les loisirs, la famille et les amitiés... Une autre est celle de la spiritualité, en partageant l'expérience de chacun en matière de moralité et de formes de prière. Une autre est celle de la solidarité et de la construction de la paix, en travaillant ensemble pour une société plus juste et plus fraternelle, dans des actions communes. Le dernier est celui des spécialistes, qui n'aura aucun sens ni aucun fruit s'il n'est pas précédé des trois précédents. À quoi servirait-il que les chefs religieux se réunissent si les simples croyants ne se parlent pas ?
Pensez-vous qu'il est plus facile - ou l'inverse - pour les jeunes de vivre avec leurs parents ?avec des personnes d'autres confessions ?
-En général, les nouvelles générations ont grandi dans un monde plus varié et pluraliste, ont passé du temps à l'étranger et sont habituées à vivre avec des personnes d'autres pays, cultures et religions.
Cela ne signifie pas pour autant que des mouvements fondamentalistes ne surgissent pas parmi eux, conduisant à l'intolérance et aux préjugés. De même que la vieillesse est tout à fait compatible avec un esprit ouvert et courtois, être jeune ne signifie pas toujours être à l'écoute et respectueux.
Aujourd'hui, bon nombre de jeunes sont de plus en plus polarisés, concevant un monde fragmenté en identités opposées et irréconciliables, notamment sur les questions idéologiques et politiques.
Quelles sont vos préoccupations ?
-Les fondamentaux sont ceux de tout être humain : aimer et être aimé dans un projet sentimental valable, et avoir un rôle dans la société à travers un travail permettant de devenir indépendant.
Ce n'est pas facile aujourd'hui, car les liens de l'engagement amoureux sont fragiles et inconstants, il n'y a pas de stabilité familiale et encore moins de stabilité professionnelle, avec des emplois qui demandent beaucoup de formation et de dévouement mais qui sont mal payés.
Maintenir le espoir est compliqué pour beaucoup d'entre eux. Le cadre juridique ne défend pas ceux qui veulent créer une famille, et la tentation de l'individualisme est grande.
La conférence abordera l'amour, les réseaux sociaux, la foi, les témoignages... Pourquoi ces sujets sont-ils importants dans le dialogue interreligieux ?
-Beaucoup d'autres choses pourraient être dites, en fait, certaines ont été omises. Les sujets ont été choisis sur la base de ce que les jeunes croyants nous disent souvent. Dans une certaine mesure, on peut dire qu'ils ne sont pas seulement les acteurs du dialogue de cette conférence, mais aussi les créateurs qui ont eu les idées, et nous, les organisateurs officiels, n'avons fait que leur donner forme.
IIe Conférence interreligieuse
La IIe Conférence interreligieuse "Esprit de Cordoue", promue et coordonnée par le Palacio de Congresos de Córdoba, où elle se tient, vise à rapprocher les connaissances interreligieuses des participants.
Aux côtés des jeunes fidèles de l'Église catholique, le Conseil islamique de Cordoue, la Fédération des communautés juives et les entités religieuses évangéliques participent à la conférence.
Le 13 février commencera par la table ronde "Quand Dieu change ta vie", suivie du deuxième bloc de cette journée, intitulé "Notre engagement pour créer une société plus solidaire" ; le troisième bloc du deuxième jour de la rencontre est "L'amour à l'heure de Tinder" et un quatrième bloc est consacré à la réflexion sur la transmission de la foi dans chacune des religions sous le titre "Transmission de la foi : entre prosélytisme et témoignage".
Enfin, le bloc cinq se tiendra le 14 sous le titre "Internet et les réseaux sociaux, une barrière ou un pont ?