Enseignants de l'espoir

Nous vivons dans une atmosphère de désespoir que nous respirons depuis des années. Au lieu d'une vision positive de la vie, pleine de lumière, nous avons été projetés dans une perspective de lutte, de conflit et d'obscurité. On nous vole l'espoir.

18 mars 2022-Temps de lecture : 4 minutes
espoir

Nous vivons une époque d'incertitude et de désespoir. Le temps de la pandémie a été suivi par l'insécurité de la guerre. Les expériences auxquelles sont confrontées les nouvelles générations sont celles de la peur, avec la seule certitude que les temps qu'elles affronteront seront difficiles. Et nous savons que, pour la première fois, la génération qui suit la nôtre vivra moins bien que la génération de ses parents.

Ainsi, le désespoir s'enracine profondément dans le cœur des hommes et des femmes de notre temps.

Mais au-delà des jonctions historiques qui ont marqué le COVID ou le conflit en Ukraine, ce désespoir s'empare de notre société d'une manière extrêmement subtile. C'est toute une atmosphère de désespoir que nous respirons depuis des années. Au lieu d'une vision positive et lumineuse de la vie, nous avons été plongés dans une perspective de lutte, de conflit et d'obscurité. On nous vole l'espoir.

Le sol sur lequel nous nous tenons n'est plus ferme. La vérité est devenue relative, la moralité subjective, les piliers sur lesquels repose la société, notamment l'individu et la famille, ont été ébranlés et remis en question. Contrairement aux modèles de héros qui incarnaient des valeurs de justice et d'honnêteté, on nous présente désormais dans les séries et les films des modèles ambigus et vengeurs. La vérité s'estompe, les idéaux pour lesquels il faut se battre et même donner sa vie sont relégués au pragmatisme du chacun pour soi, le sens de la vie se réduit au "carpe diem".

Ce n'est pas parce que notre éducation est défaillante que nos jeunes ont besoin de meilleures techniques d'étude ou d'ordinateurs modernes pour mieux travailler. Ce n'est pas la motivation que nous leur donnons qui est défaillante. Ce que nous leur avons enlevé, c'est le sens de leur vie. Nous ne faisons que les priver d'espoir. Et sans elle, en fin de compte, il n'y a pas de raison ultime de faire des efforts et de travailler.

Et il ne s'agit pas d'une question abstraite ou lointaine. Elle est aussi proche que la vie de chacun de nos jeunes. Il est nécessaire que chaque jeune trouve sa raison concrète de vivre, à la manière de ce que propose Victor Frank dans sa célèbre logothérapie qui nous est présentée dans son livre "Man's Search for Meaning". C'est ce que nous, les éducateurs, devons nous efforcer de faire, en commençant par leurs propres parents.

Mais aussi socialement, nous devons renverser cette situation. Nous devons oser proposer des modèles positifs aux jeunes. Nous devons les encourager à croire en ce qu'il y a de plus noble dans le cœur humain. Nous devons les encourager à rechercher le bien, à découvrir et à défendre la vérité, à contempler et à apprécier la beauté. Nous devons tous être de véritables éducateurs d'espoir.

Car l'espoir, aussi petit soit-il, comme le disait le poète français Charles Peguy dans son célèbre poème "Le petit espoir", est le moteur de la vie.

Cet espoir n'a rien à voir avec un optimisme volontariste, et encore moins avec la naïveté du "tout va bien se passer". L'espérance fait face à la souffrance et à la douleur, à l'échec et à l'effort, à la réalité la plus profonde et parfois la plus dure de la vie. L'espoir est fondé sur les réalités présentes et futures.

C'est, à mon avis, le renouvellement le plus profond dont notre éducation a besoin. Pouvoir offrir à nos élèves des certitudes et des espoirs qui les aideront à marcher et à entrer dans l'avenir sans crainte.

Pour cela, il est nécessaire que l'enseignant lui-même ait cette espérance enracinée dans son cœur et dans sa vie, car en fin de compte, comme nous le savons bien, nous ne donnons que ce que nous avons. C'est pourquoi aucune personne amère ou désespérée ne devrait être enseignante, car elle transmettra son amertume et son désespoir.

Le petit espoir, Charles Peguy,

"Je suis, dit Dieu, le maître des trois vertus.

La foi est un conjoint fidèle.

Charity est une mère ardente.

Mais l'espoir est un tout petit enfant.

Je suis, dit Dieu, le Maître des vertus.

C'est la Foi qui tient bon pour les siècles des siècles.

La charité est ce qui est donné pour toujours et à jamais.

Mais mon petit espoir est celui qui se lève chaque matin.

Je suis, dit Dieu, le Seigneur des vertus.

La foi est celle qui s'étend dans les siècles des siècles.

La charité est celle qui s'étend dans les siècles des siècles.

Mais mon petit espoir est celui qui nous dit bonjour tous les matins.

Je suis, dit Dieu, le Seigneur des vertus.

La foi est un soldat, un capitaine qui défend une forteresse.

Une ville du roi, aux frontières de la Gascogne, aux frontières de la Lorraine.

La charité est un médecin, une petite sœur des pauvres,

Qui s'occupe des malades, qui s'occupe des blessés,

Aux pauvres du roi,

Aux frontières de la Gascogne, aux frontières de la Lorraine.

Mais mon petit espoir est

celui qui salue le pauvre et l'orphelin.

Je suis, dit Dieu, le Seigneur des vertus.

La foi est une église, une cathédrale enracinée dans le sol français.

La Caridad est un hôpital, un sanatorium qui recueille tous les malheurs du monde.

Mais sans espoir, tout cela ne serait qu'un cimetière.

Je suis, dit Dieu, le Seigneur des vertus.

C'est la Foi qui veille sur les âges des âges.

La charité est celle qui veille sur les siècles.

Mais mon petit espoir est celui qui va se coucher tous les soirs

et se réveille chaque matin

et dort vraiment paisiblement.

Je suis, dit Dieu, le Seigneur de cette Vertu.

Mon petit espoir

est celui qui va se coucher tous les soirs,

dans son lit quand elle était enfant, après avoir dit ses prières,

et celui qui se réveille chaque matin

et se lève et dit ses prières avec un nouveau look.

Je suis, dit Dieu, le Seigneur des trois vertus.

La foi est un grand arbre, un chêne enraciné au cœur de la France.

Et sous les ailes de cet arbre, Charity,

ma fille Charité protège tous les malheurs du monde.

Et mon petit espoir n'est rien de plus

que cette petite promesse de germination

qui est annoncé au début du mois d'avril".

L'auteurJavier Segura

Délégué à l'enseignement dans le diocèse de Getafe depuis l'année scolaire 2010-2011, il a auparavant exercé ce service dans l'archevêché de Pampelune et Tudela pendant sept ans (2003-2009). Il combine actuellement ce travail avec son dévouement à la pastorale des jeunes, en dirigeant l'association publique de fidèles "Milicia de Santa María" et l'association éducative "VEN Y VERÁS". EDUCACIÓN", dont il est le président.

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