Cinéma

Faisons transpirer la testostérone ensemble. Top gun est de retour

Patricio Sánchez-Jáuregui commente le nouveau film avec Tom Cruise, Top gun : Maverick.

Patricio Sánchez-Jáuregui-30 mai 2022-Temps de lecture : 3 minutes
top gun maverick tom cruise

Il est difficile de faire une seconde partie décente. Personne n'est jamais entièrement heureux. La force du temps et la nostalgie ont fait de Top Gun quelque chose de plus qu'une icône des années 80, et maintenant son héros revient pour donner plus de cire et étirer le chewing-gum. Qui d'autre aurait des doutes. Mais après la triade de Planet Hollywood (Stallone, Willis, Schwarzenegger), il y a peu de personnes sur la liste qui ont créé, alimenté et porté sur leurs épaules le poids du cinéma hollywoodien post-années 80 comme Tom Cruise. Il est donc temps de s'asseoir, de passer un bon moment et de laisser les jugements calvinistes à la porte.

Spécifications techniques

Titre: Top gun : Maverick
Directeur: Joseph Kosinski
Histoire: Peter Craig ; Justin Marks
Musique: Harold Faltermeyer ; Lady Gaga ; Hans Zimmer ; Lorne Balfe

Tom Cruise est toujours Maverick. Un pilote casse-cou qui ne connaît rien d'autre que l'aviation (ou les superproductions) et qui est encore mortifié par la perte de son partenaire Goose (Anthony Edwards) dont le fils a suivi les traces de son défunt père. Entre le dé et le mourir, Tom Cruise n'arrive pas à se décider jusqu'à ce qu'il trouve dans l'enfant de son camarade tombé au combat (Miles Teler : Whiplash) un chemin de rédemption à travers une mission commune qui lui donnera une chance de trouver la paix qui lui échappe. Il y aura des séances d'entraînement au rythme effréné, des moments sportifs emblématiques qui font transpirer, des répliques qui claquent du bout des lèvres et un dénouement plein d'action dans le plus pur style de Steel Eagle (1986).

Plus spectaculaire

Sans aucun doute, Top Gun : Maverick est un spectacle qui nous fait même parfois retenir notre souffle et nous pencher en avant dans nos sièges. C'est un film qui gagne en spectacularité par rapport au précédent mais perd en iconicité (mais le temps nous le dira, et là où je dis je dis je meurs). Ses fins - car il y en a plusieurs - peuvent être un peu bouclées, mais elles offrent aussi des gags humoristiques ainsi que des clôtures sentimentales qui pourraient être exagérées mais qui sont agréables à regarder. Néanmoins, le film est mesuré dans le temps et répond aux attentes : du F-14 au F-18 et retour, le film ne manque pas de remplir sa part d'hommage, qui est à mi-chemin entre une suite et un remake, sans prétendre être un spin-off, ce que beaucoup penseraient.

C'est une œuvre dont les mailles sont réalisées par un casting technique composé de nouveaux artisans du cinéma hollywoodien (Joseph Kosinski à la réalisation, avec son compatriote Eric Warren Singe, épopée de Only the Brave) avec l'expertise et l'expérience du producteur épistémologique Jerry Bruckheimer et de Tom Cruise, ce dernier faisant appel à son complice Christopher McQuarrie pour animer le tout (comme il l'a fait - et bien fait - avec la saga Mission Impossible et tant d'autres) afin d'ajouter un compte à rebours à chaque histoire qu'il réalise (et ça marche).

Un film fait sur mesure pour plaire, son déroulement souffre parfois d'inexplicables fondus au noir qui donnent l'impression d'être épisodiques, mais avec toutes les pièces du puzzle en place pour en faire un excellent produit de divertissement. Le poids dramatique est porté par Tom et Teler, et son point le plus bas, le plus aseptisé, est l'histoire d'amour décaféinée avec Jennifer Connelly (oui, il y a de l'amour, mais on ne sait pas trop d'où il vient ni où il va, et cela n'a pas vraiment d'importance pour le spectateur).

Un passage de relais générationnel

Mention honorable à Val Kilmer (Iceman) dans une scène experte qui respire le charme et la mélancolie, et la présence très passagère d'Ed Harrys qui apporte toujours du charisme et qui, en deux minutes, marque de son empreinte le ton du film. Un merveilleux mélange d'action, de testostérone et de comédie avec de belles personnes et une chanson de Lady Gaga pour garnir une bande-son OK (un hommage à la précédente) mais avec la signature de Hans Zimmer pour lui donner plus de battage.

Bien que Top Gun : Maverick bénéficie d'un certain remplacement générationnel et d'une bonne brochette de jeunes acteurs secondaires - Miles Teller en tête, avec son ennemi juré, le toujours sympathique Glen Powell (Everybody wants some) - contrairement à ce que Stallone a fait avec Creed, c'est un film qui ne passe pas vraiment le relais. Tom Cruise est intemporel et ne va nulle part. Il semble toujours être à des siècles de l'entrée dans le genre crépusculaire. Peu importe l'âge des acteurs, personne ne peut suivre le rythme de cet homme qui semble boire du carburant et appose son empreinte sur ce film qui ne déçoit pas. Un bon divertissement pour tous les publics.

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