Le nouveau programme de religion, une concession au progressisme ?

Le projet du nouveau programme de religion catholique, qui est préparé par la Commission pour l'éducation et la culture de la Conférence épiscopale espagnole en réponse aux besoins de la LOMLOE, vient d'être communiqué à la presse. Et de nombreux médias se sont fait l'écho de ce projet et l'ont analysé.

8 octobre 2021-Temps de lecture : 3 minutes
école

Selon les différents journaux, le thème de la religion sera " aligné sur l'agenda 2030 " (El Mundo) " Les évêques donnent une tournure progressiste au thème de la religion : égalité entre hommes et femmes, dénonciation de la pauvreté et de l'environnement " (El País) " Le thème de la religion est modernisé et inclura l'égalité et l'environnement " (ABC).

S'agit-il vraiment d'un virage progressiste, d'une soumission aux directives du gouvernement ? Le sujet de la religion renonce-t-il à son essence en faveur des objectifs de l'Agenda 2030 ? À quoi ressemblera désormais le cours de religion ?

D'emblée, il faut préciser qu'il s'agit d'un projet de programme d'études, à l'élaboration duquel les professeurs de religion eux-mêmes sont invités à participer. Ce projet est le résultat d'un processus participatif promu par la CEE afin d'aligner le sujet de la religion sur les critères définis dans la loi sur l'éducation.

Quel est le principal changement que l'on peut entrevoir dans ce projet par rapport au programme précédent ? En simplifiant un peu, nous pourrions dire que ce curriculum part de la réalité de l'élève, tant personnelle que sociale, et se fixe comme objectif son plein développement dans toutes les dimensions de sa personnalité. Et à cette fin, il propose les réponses que la religion catholique apporte à cette croissance et à cette maturation.

Il aborde différents thèmes de la dimension relationnelle, sociale, de croissance et de maturation personnelle. En d'autres termes, il propose les thèmes que l'éducation intégrale de toute personne devrait aborder. Et elle veut le faire dans une perspective catholique. Ce sera sans aucun doute un grand défi.

Ce programme est fondé sur la réalité de l'élève, tant personnelle que sociale, et vise à son plein épanouissement dans toutes les dimensions de sa personnalité.

Javier Segura

Bien sûr, nous, chrétiens, avons un mot à dire sur le soin de la planète, sur la dignité de la personne humaine, sur l'accueil des migrants, sur le dialogue avec les autres religions. Sur la paix. Sur chacune des grandes questions du jour. Et nous avons une parole de vie et d'espoir qui vient du Christ crucifié et ressuscité. Une parole qui illuminera notre monde, si elle est fidèle à elle-même, si elle apporte la lumière née de l'Évangile.

Le risque que certains peuvent voir est que le sel devienne fade, brouillé, n'ait plus de saveur. Mais il est facile de comprendre que ce n'est pas le postulat à partir duquel la Conférence épiscopale aborde le curriculum, mais précisément celui de souligner la manière dont les chrétiens doivent vivre chacun de ces aspects et les sources théologiques à partir desquelles nous les vivons.

Un simple exemple peut vous aider. La protection de la planète peut être abordée sous de nombreux angles. La vision catholique découvrirait dans ce monde un don de Dieu, le créateur. Et, en se plongeant dans le récit de la Genèse, elle découvrirait que les êtres humains sont créés à l'image de Dieu, qu'ils ont une dignité inaliénable, qu'ils sont homme et femme, qu'ils ont une mission donnée par Dieu de prendre soin de toute la création, à commencer par leurs propres frères et sœurs. Comme on peut le constater, on est loin de la vision néo-panthéiste actuelle présente dans un certain écologisme qui propose la terre comme sujet de droits et l'être humain presque comme son ennemi et prédateur à contrôler, à réduire en nombre pour protéger la planète, dans une perception clairement néo-malthusienne.

En conclusion, il est vrai que la Conférence des évêques a procédé à un changement dans le programme d'études, que tous ceux d'entre nous qui travaillent dans ce secteur ont jugé nécessaire. Non pas tant pour lui donner un air plus moderne ou progressiste, mais pour le rapprocher de la réalité de l'élève et de ses besoins de croissance et de maturité.

Si le développement du curriculum va dans ce sens et est capable de former des chrétiens qui vivent leur foi au XXIe siècle en étant enracinés dans le Christ, qui répondent aux problèmes de l'homme d'aujourd'hui, alors il s'agira d'une véritable contribution à l'éducation de notre temps.

La Conférence épiscopale a bouleversé le curriculum, non pas pour lui donner un air moderne ou progressiste, mais pour le rapprocher de la réalité de l'élève et de ses besoins de croissance et de maturation.

Javier Segura

Si le sel devient fade, alors il sera inutile.

C'est là le défi.

L'auteurJavier Segura

Délégué à l'enseignement dans le diocèse de Getafe depuis l'année scolaire 2010-2011, il a auparavant exercé ce service dans l'archevêché de Pampelune et Tudela pendant sept ans (2003-2009). Il combine actuellement ce travail avec son dévouement à la pastorale des jeunes, en dirigeant l'association publique de fidèles "Milicia de Santa María" et l'association éducative "VEN Y VERÁS". EDUCACIÓN", dont il est le président.

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