Le christianisme a-t-il un sens aujourd'hui ?

Le christianisme sera pertinent s'il se renouvelle spirituellement, se sécularise sans perdre son essence et encourage le dialogue entre croyants et non-croyants. Pour construire une société plus juste et plus humaine, il doit retrouver sa vitalité, s'ouvrir à la transcendance et éviter de tomber dans la victimisation ou la peur.

6 avril 2025-Temps de lecture : 2 minutes
sens du christianisme

Dans les prochains jours, La sphère du livre publiera mon essai intitulé Le sens du christianisme Le christianisme peut-il apporter une contribution significative à la construction d'une société plus juste et plus solidaire ? Comment le christianisme doit-il relever les défis posés par le sécularisme, le matérialisme et le nihilisme ?

Ma réponse est optimiste, tant pour ceux qui professent la foi chrétienne que pour ceux qui ne la professent pas. Le christianisme a encore de la vitalité ; il n'est en aucun cas, comme certains le prétendent, une cause perdue. Être chrétien dans la société de consommation d'aujourd'hui a une valeur intrinsèque et est bénéfique pour tous, croyants et non-croyants. Si l'être humain du 21e siècle souhaite se réapproprier son identité, le christianisme doit être sérieusement envisagé. Pour ce faire, un retour à la contemplation, à la mystique, à l'esthétique et à la liturgie est indispensable.

Pour continuer à illuminer notre environnement, le christianisme doit se soumettre à un intense processus de renouvellement spirituel, revenir à ses racines, contempler sans cesse le Christ crucifié et ressuscité. Paradoxalement, pour se renouveler, le christianisme doit se séculariser et se décléricaliser, et se tourner vers les premiers chrétiens, ceux qui ont vécu avant que l'alliance entre la religion et la politique, l'autel et le trône, ne soit établie au IVe siècle.

Je soutiens qu'une société qui subit un processus de sécularisation sans être guidée par le christianisme court le risque de tomber dans une impasse, de plonger dans un individualisme extrême, dans l'absence de but et dans une profonde tristesse existentielle. Bref, la décadence. Ma position est donc claire : sécularisons le christianisme et ouvrons le processus de sécularisation à la transcendance. Collaborons entre croyants et non-croyants, favorisons le dialogue et éliminons les préjugés idéologiques et la polarisation néfaste qui ont surgi dans le sillage de la culture de la parole.

Une sécularisation saine n'exclut pas Dieu

Une sécularisation saine qui ouvre la porte à la transcendance n'exclut pas Dieu. Dans cet essai, je confronte les thèses de l'athéisme moderne aux expériences mystiques vécues par tant de personnes au cours des siècles. Je soutiens que la foi chrétienne ne repose pas uniquement sur des preuves rationnelles, mais sur l'expérience personnelle et la révélation divine. J'insiste également sur l'importance de la foi en tant qu'élément fondamental pour comprendre le sens profond de l'existence humaine et pour construire une société plus juste et plus compatissante.

Je conclus cet essai par un appel fervent à la construction d'une culture de l'amour, fondée sur les valeurs essentielles du christianisme. Cette culture doit être inclusive, accueillir la diversité, promouvoir un dialogue honnête et s'ouvrir à la spiritualité. Selon moi, le christianisme n'est pas une menace pour la société moderne, comme on l'a dit, mais plutôt une source d'inspiration inépuisable pour construire un monde plus humain, plus juste et plus solidaire.

Le sens du christianisme

AuteurRafael Domingo Oslé
EditorialLa terre des livres : la terre des livres
Pages: 296
Année: 2025

Notre société a la capacité de progresser plus rapidement et de trouver un équilibre plus efficace si elle se transforme en un espace à la fois plus séculier et plus transcendant. Elle doit apprendre à être plus technique et en même temps plus humaine, plus active et aussi plus contemplative. Bref, il doit aspirer à être un lieu de plus grand bonheur et de plus grand bien-être.

Un christianisme dynamique peut-il éclairer l'ère séculière ? Certainement. Mais pas un christianisme fatigué qui victimise, ni un christianisme craintif qui se cache ou manque de clarté et d'objectif. Ce dont notre société a réellement besoin, c'est d'un christianisme revitalisé, énergisé, audacieux et transformateur qui mérite la reconnaissance enthousiaste et éternelle de Jésus-Christ.

L'auteurRafael Domingo Oslé

Professeur et titulaire de la Chaire Álvaro d'Ors
ICS. Université de Navarre.

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