Les progressistes contre les avorteurs

Il faut aller plus loin, comme certaines sororités l'ont déjà fait, en créant des centres d'aide pour les femmes enceintes ou en collaborant d'une manière ou d'une autre avec d'autres initiatives sociales ayant le même objectif.

16 février 2023-Temps de lecture : 3 minutes
loi sur l'avortement

 En bref, la Cour constitutionnelle a rejeté à la majorité le recours en inconstitutionnalité, déposé il y a 13 ans, contre la loi organique 2/2010, du 3 mars, relative à la santé sexuelle et reproductive et à l'interruption volontaire de grossesse, plus connue sous le nom de loi sur l'avortement. 

La loi organique susmentionnée est déclarée pleinement constitutionnelle et peut être promulguée dans les mêmes termes que ceux dans lesquels elle a été approuvée par le Congrès.

Sur cette question, je crois qu'il ne suffit pas de proclamer un rejet, une opposition catégorique. Il est nécessaire d'entrer dans les détails pour étayer cette opinion.

La Cour a rejeté, comme nous l'avons dit, le recours déposé en 2010 par le PP contre la loi précitée, approuvée sous le gouvernement de José Luis Rodríguez Zapatero, en ne soutenant pas le projet de décision proposé par le magistrat Enrique Arnaldo, en réponse à ce recours.

Dans ce projet, le rapporteur a considéré que la loi était compatible avec l'article 15 de la Constitution (" ... ").Tout le monde a le droit à la vie..."), bien qu'elle ait émis des réserves sur la réglementation des informations à fournir à la femme avant de prendre la décision (art. 17.5), car elle n'exige pas qu'elles soient également fournies verbalement, et sur la protection du droit à l'objection de conscience du personnel de santé (art. 19.2), car elle a compris que la formulation de la réglementation dans les termes proposés laissait une telle marge d'interprétation qu'elle laissait les objecteurs sans défense.

Au-delà de ces points, il y a quelques points à souligner, le plus décisif étant peut-être que l'avortement est reconnu comme un "droit fondamental qui protège le droit à la vie..., à la liberté idéologique et à la non-discrimination" (art. 12), opposant ainsi le prétendu droit à l'avortement, ou droit à la vie de l'enfant à naître, au droit à la vie de la femme.Il considère également que l'acceptation ou non de l'avortement est une question idéologique, que le respect de la vie devient quelque chose de relatif, dépendant de l'opinion de chaque individu. Il est également frappant que l'avortement soit approuvé pour que les femmes ne se sentent pas discriminées, discriminées contre qui ?

L'article 15.b), qui établit l'autorisation de l'avortement dans les vingt-deux premières semaines de grossesse lorsqu'il existe un risque d'anomalies graves du fœtus, est ambigu, laissant une large marge d'appréciation pour interpréter ce que sont les "anomalies graves" et si elles sont irréversibles.

Alors que le TC a statué, le Congrès a déjà modifié la loi dans un sens encore plus radical, en supprimant le délai de réflexion de trois jours avant de procéder à un avortement et en autorisant les jeunes femmes à avorter à partir de 16 ans sans autorisation parentale, ainsi qu'en interdisant toute activité, à proximité des centres d'avortement, visant à offrir des informations alternatives aux femmes qui se rendent dans ces centres.

Nous avons développé le contenu de la loi pour obtenir une image claire, bien que succincte, de l'état actuel des choses.

Face à cette situation, il n'est pas bon de penser qu'il s'agit d'une affaire personnelle, qui concerne ceux qui avortent ou pratiquent des avortements ; mais ce n'est pas le cas, la détérioration de la société nous concerne tous et il est de la responsabilité de tous, pas seulement des chrétiens, d'intervenir pour corriger cette dérive.

Les confréries sont des associations publiques de fidèles de l'Église catholique qui ont parmi leurs missions, confiées par l'Église, "la sanctification de la société de l'intérieur" (cf. c.298 CIC). Ainsi, la participation des confréries à la défense de la vie des enfants à naître n'est pas une question mineure, ni facultative ; elle fait partie de leur mission.

Un plaidoyer qui va au-delà des déclarations institutionnelles. Il faut aller un peu plus loin, comme l'ont déjà fait certaines confréries, en créant des centres d'aide aux femmes enceintes ou en collaborant d'une manière ou d'une autre avec d'autres initiatives sociales ayant le même objectif.

Il est également décisif d'entrer dans la bataille de l'opinion publique, avec des opinions fondées, en démontant l'idée que ceux qui nient les libertés individuelles et le droit à la vie sont des progressistes ; non, les progressistes sont ceux qui s'engagent pour la reconnaissance de la dignité de la personne et la défense de ses droits fondamentaux, tels qu'ils sont énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l'homme (Nations Unies 1948), parmi lesquels "le droit de toute personne à la vie" (art. 3) et "à la protection juridique, sans discrimination" (art. 7). Cela ouvre aux confréries un champ d'action qu'il est urgent d'explorer.

L'auteurIgnacio Valduérteles

Doctorat en administration des affaires. Directeur de l'Instituto de Investigación Aplicada a la Pyme. Frère aîné (2017-2020) de la confrérie de la Soledad de San Lorenzo, à Séville. Il a publié plusieurs livres, monographies et articles sur les confréries.

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