Que nous soyons confrontés à un assaut de grande ampleur contre des aspects essentiels de nos conceptions anthropologiques chrétiennes est une vérité évidente. La foi chrétienne en Amérique et dans le monde occidental est sévèrement attaquée, avec de graves conséquences. L'un des effets que ce moment d'agitation peut avoir est le désespoir dans la vitalité de la foi chrétienne pour récupérer, soutenir et évangéliser la culture moderne.
Cette réalité peut conduire à des processus complexes. La première consiste à baisser la garde et à laisser couler les choses sans s'y opposer, comme si l'on acceptait l'échec et, à terme, le détournement personnel de la foi. La seconde est la tendance à créer de petits groupes sécurisés, attachés à des modes d'action qui ont peut-être été efficaces autrefois, mais qui ne le sont plus aujourd'hui. Que faut-il faire ? Nous pouvons nous appuyer sur un concept enseigné par Benoît XVI qui est toujours d'actualité : les principes non négociables, sur lesquels le pape François insiste également. Il ne peut y avoir de compromis dans la défense de la vie, de la conception à la mort naturelle. Il est vrai que la grande majorité des pays l'ont fait, mais cela n'enlève rien à la nécessité de lutter sérieusement pour un changement dans ces décisions dramatiques. Il est également nécessaire de ne pas renoncer à la défense de la famille formée par un homme et une femme unis par les liens du mariage. Il est vrai que presque tous les pays occidentaux ont adopté des lois et des politiques autorisant les mariages homosexuels. Mais cette réalité n'enlève rien à la vérité du mariage, quelles que soient les conceptions religieuses. La famille est par essence le lieu de la foi, de la vérité sur l'homme et la société, et de l'apprentissage des vertus.
Un troisième élément consiste à sauver le droit des parents à éduquer leurs enfants de manière éthique et religieuse.
Évêque de San Bernardo (Chili)