Paris vaut bien une messe (ou pas)

L'absence du Premier ministre Pedro Sánchez lors d'événements religieux importants est une imposition d'une vision laïque qui réduit au silence la dimension religieuse dans la vie publique.

23 décembre 2024-Temps de lecture : 2 minutes
pedro sanchez

@CNS/Juan Medina, Reuters

Depuis quelque temps, je réfléchis à la non-participation de nos autorités, et plus particulièrement du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, à diverses eucharisties organisées pour des raisons sociales reconnues. Les deux derniers cas en date sont la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris et les funérailles des victimes de l'attentat du 11 septembre. DANA à Valence. Dans les deux cas, la normalité de la vie sociale aurait rendu souhaitable la présence du représentant de tous les Espagnols.

Dans la capitale française, les plus hautes autorités du monde se sont réunies dans un acte hautement symbolique en raison du caractère unique de l'édifice restauré. A Valence, la douleur des victimes se devait d'être accompagnée par la plus haute autorité du pays, qu'elle soit croyante ou non. Nous savons tous que les funérailles ne rassemblent pas seulement les croyants, mais tous ceux qui veulent exprimer leur chagrin et accompagner ceux qui souffrent de la perte d'un être cher. Le roi et la reine étaient présents, mais le premier ministre n'a pas voulu être là.

Au-delà de l'athéisme avoué du président de notre pays, il y a une option laïciste dans cette décision de n'assister à aucun événement religieux, par laquelle il cherche à imposer à l'ensemble de la société sa vision particulière de la place de la religion dans la vie sociale. En réalité, en faisant appel à la neutralité de l'État dans ce domaine, il impose de taire la présence de Dieu, ce qui est la forme actuelle d'imposer, de facto, l'athéisme à tous les citoyens.

Je me souviens encore des funérailles d'État laïques qui ont été inventées pour remplacer la cérémonie religieuse pendant la pandémie de COVID 19. En effet, le gouvernement a présenté comme une grande étape, comme une avancée sociale, le fait que pour la première fois, il n'y avait pas de cérémonie religieuse pour prier pour le défunt et qu'elle était remplacée par une cérémonie civile, sans aucune mention de Dieu, et c'est ainsi. Ce n'est pas une saine laïcité, que le pape François a appelée de ses vœux lors de sa dernière visite en France, qui est promue par ce type d'action. Il s'agit en fait d'une substitution. Ce que l'on veut, c'est que l'État soit celui qui canalise et donne la réponse aux questions sur le sens de la vie. Une réponse qui se passe de Dieu et de la croyance en une vie après la mort. Une réponse prétendument neutremais qui est matérialiste et athée.

Nous savons tous que la saine laïcité de l'État implique le respect et la liberté pour toutes les religions d'apporter leurs principes et leurs activités à la construction d'une société plus humaine. La religion est l'une des facettes les plus importantes pour de nombreuses personnes. La laïcité devrait être l'espace dans lequel chacun d'entre nous peut s'exprimer tel qu'il est, et non l'espace dans lequel nous devons tous cesser d'être nous-mêmes et garder le silence sur nos croyances.

Il est clair que ce n'est pas la vision de nos dirigeants actuels et que, par conséquent, nous, croyants, sommes mis au défi de rendre visible la présence de la religion dans notre vie quotidienne, tant dans la sphère publique que dans la sphère privée.

Et c'est une tâche qui nous incombe à tous. En particulier les laïcs.

L'auteurJavier Segura

Délégué à l'enseignement dans le diocèse de Getafe depuis l'année scolaire 2010-2011, il a auparavant exercé ce service dans l'archevêché de Pampelune et Tudela pendant sept ans (2003-2009). Il combine actuellement ce travail avec son dévouement à la pastorale des jeunes, en dirigeant l'association publique de fidèles "Milicia de Santa María" et l'association éducative "VEN Y VERÁS". EDUCACIÓN", dont il est le président.

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