On sait que le pape François fait souvent référence aux conflits et aux tensions internationales lorsqu'il déclare que nous vivons "une troisième guerre mondiale en morceaux".
Il s'agit d'une guerre composée de nombreux affrontements, en principe non pas globaux mais locaux, et peut-être pas seulement guerriers.
Elles peuvent prendre la forme de conquêtes unilatérales, de guerres, d'affronts internationaux, d'humiliations et de bien d'autres expressions, mais il s'agit toujours de situations qui engendrent, outre de terribles dommages aux vies et aux biens, des divisions et des haines entre les peuples qui survivent souvent aux générations qui les ont vécues.
Comme il s'agit d'une expérience que nous connaissons tous, il semble presque superflu de dire que le même phénomène se produit également dans la vie des individus.
Nous souffrons parfois d'un manque de respect pour l'individu et ses droits, nous subissons des injustices réelles, parfois ouvertement réelles et parfois perçues comme telles, ou non enracinées dans un comportement intentionnellement nuisible.
Cela peut entraîner des tensions entre les personnes, des éloignements temporaires ou des inimitiés durables, voire des problèmes psychologiques.
Certes, il n'est pas toujours facile de sortir de cette dynamique et de proposer le pardon comme un jeu. Cette autre logique a plusieurs variantes : la gentillesse de pardonner, l'audace de demander pardon, l'ouverture à recevoir le pardon lorsqu'il est offert.
Il vaut donc la peine de s'arrêter pour réfléchir à la signification de tous ces comportements. Certains textes de ce numéro proposent différentes approches : les aspects anthropologiques de base, l'explication psychologique, la considération philosophique et théologique.
La différence et les réactions entre le pardon et l'oubli, ou entre le pardon et l'annulation, sont discutées ; et la ligne étroite entre une véritable demande de pardon et une stratégie qui l'utilise pour atteindre des objectifs politiques ou pour blanchir une image est analysée.
Le pardon est plus difficile à obtenir s'il est destiné à être adopté sans prédisposition comportementale ancrée.
L'éducation au sein de la famille et au-delà, et plus largement l'habitude de la tolérance et de la compréhension, qui forment la vertu, ont des effets positifs très directs sur le plan personnel et social. Dans le contexte de la vie chrétienne, la grâce reçue de Dieu fait de la capacité à pardonner une réaction typiquement chrétienne.
Dans ce domaine, celui qui pardonne ne trouve pas la source de sa volonté dans sa propre condition : il reçoit d'abord le pardon et l'apprend d'un Dieu qui sait pardonner, quoi qu'il arrive.