"Découvrez la magie de Noël", "profitez d'un Noël magique", "plongez dans le monde magique de Noël"... S'il vous plaît, arrêtons d'utiliser ce genre de slogans qui troublent les enfants et les adultes. Noël n'a rien de magique, même si c'est un mystère. Je m'explique :
Quatre semaines avant la commémoration de la naissance du Seigneur, l'Église propose un temps de préparation que nous appelons l'Avent ; mais le Noël commercial, ce mois et demi qui nous fait consommer plus que le reste de l'année, a pris le pas sur l'année liturgique et a avancé l'attente de la fête d'une ou deux semaines avec l'allumage des lumières, les offres importées et tout l'attirail qui va avec.
La prolongation de cette période "magique" de Noël parvient, d'un seul coup, à équilibrer les comptes de pertes et profits de nombreuses entreprises et, comme par enchantement, à augmenter les recettes des municipalités qui investissent dans les illuminations, les marchés de rue et les activités de loisirs.
Associer Noël à la magie est logique, car nous avons tous au fond de nous le désir enfantin de voir nos souhaits se réaliser de manière incroyable, comme lorsque nous avons trouvé les cadeaux que nous avions demandés dans notre lettre.
À cette époque de l'année, nous avons l'illusion que "la vie" nous accordera ce que nous demandons, que "la chance" sera avec nous et que nous gagnerons à la loterie, qu'une "fée" dirigera sa baguette magique vers nous pour nous aider à trouver l'amour de notre vie ou qu'un "ange de seconde zone" gagnera ses ailes pour nous aider à résoudre ce problème insoluble dans notre propre Bedford Falls.
La vérité est que, même si les comédies romantiques qui inondent les plateformes ces jours-ci insistent pour nous montrer une période heureuse de l'année, où tout finit par bien se passer, une fois les vacances passées, nous découvrirons, une fois de plus, que la prétendue "magie" de ces dates a un tour semblable à celui d'un mauvais prestidigitateur dans une fête foraine.
Et l'illusion qui semblait devoir nous rendre heureux pour toujours finit par se dissoudre au comptoir des retours des grands magasins devant des employés débordés par l'obligation de monter la prochaine réclame commerciale.
Lier Noël à la magie a du sens, car l'Occident a relégué la foi qui donnait du sens à ses traditions au profit de la fantaisie ou de la superstition. La magie se prête parfaitement à l'idée qu'"il y aura quelque chose", en référence à la transcendance.
Nous ne savons pas très bien ce qu'il en sera ni comment, nous ne savons pas très bien si ce sont des anges ou des fées ou des elfes ou des lutins, nous ne savons pas très bien si notre famille ou notre santé est un don de Dieu ou de la vie ou du gouvernement en place, et nous ne nous soucions pas beaucoup de faire des recherches.
Chesterton disait que lorsqu'on cesse de croire en Dieu, on croit bientôt en n'importe quoi. Et nous le prouvons avec cette fièvre magique de Noël.
Relier Noël à la magie est logique, car l'une des fêtes de ce temps liturgique est l'Épiphanie, c'est-à-dire la manifestation de Dieu aux mages. Mais attention, le terme de magicien appliqué à ceux qui sont venus d'Orient pour adorer l'enfant ne fait pas référence à de supposés pouvoirs surnaturels, mais à leur sagesse ou à leurs vastes connaissances scientifiques à une époque où l'astrologie et l'astronomie n'étaient pas encore séparées.
Ainsi, qualifier Noël de magique, c'est le réduire à une traînée de paillettes - Noël n'est pas magique, hé, c'est divin ! Jésus n'est ni Houdini, ni David Copperfield, ni même le fantastique Harry Potter ou Doctor Strange. Le Jésus qui naît à Noël n'est pas un illusionniste, il est Dieu lui-même ! Il n'est pas non plus un magicien comme les magiciens de l'Orient, ni comme les meilleurs scientifiques d'aujourd'hui qui étonnent le monde en maîtrisant les lois de la physique. Il n'est pas sage, il est la Sagesse éternelle qui, comme le dit poétiquement le livre des Proverbes, "jouait avec la boule de la terre" tandis qu'Abba créait l'espace et le temps et ordonnait les galaxies et la matière noire.
Ce que nous célébrons à Noël, c'est que nous avons vraiment gagné à la loterie. Mettez un prix, si ce n'est aux enchères, sur la vie éternelle que Jésus vous a donnée. Il n'y a pas de millions à payer pour cela.
Ce que nous célébrons à Noël, c'est que nous avons vraiment trouvé l'amour de notre vie. Un amour inconditionnel, patient, compatissant et éternel. Un amour qui ne s'arrête pas au bout de 90 minutes et à l'étiquette de La fin. Un amour au point de donner sa vie Qui ne voudrait pas être aimé ainsi ?
Ce que nous célébrons à Noël, c'est que les problèmes qui semblaient insolubles peuvent être résolus. Parce que Dieu, né comme un homme, retrousse ses manches avec nous, se met dans notre boue, nous accompagne et nous aide sur notre chemin.
Noël n'est pas magique, mais c'est un mystère au sens biblique du terme, c'est-à-dire un signe dont le sens est caché. N'est-il pas merveilleux que derrière ce signe d'un enfant enveloppé de langes et couché dans une mangeoire (quelque chose de si peu magique, de si ordinaire) se cache Dieu lui-même qui offre de partager sa divinité avec nous ?
En ces jours de préparation de Noël, en se promenant dans l'une de ces rues joliment décorées
Si vous regardez dans les yeux la personne qui marche à côté de vous, votre mari, votre femme, votre enfant, votre petite-fille... Vous découvrirez dans son regard quelque chose de bien plus magique que n'importe quelle décoration en papier mâché d'un parc d'attractions. C'est un souffle divin qui vit en elle et qu'elle pourra voir en vous. Voilà le mystère que nous allons célébrer et qui reste caché à tant de gens, le merveilleux échange entre Dieu et l'homme. C'est le divin Noël.
Journaliste. Diplômé en sciences de la communication et licencié en sciences religieuses. Il travaille dans la délégation diocésaine des médias à Malaga. Ses nombreux "fils" sur Twitter sur la foi et la vie quotidienne sont très populaires.