CollaborateursAndrea Tornielli

Les yeux de la mère

Vingt millions de personnes viennent chaque année prier devant la Vierge de Guadalupe. François voulait aussi rendre visite à la reine d'Amérique et s'arrêter pour lui parler comme un fils le fait avec sa mère. 

7 mars 2016-Temps de lecture : 2 minutes

Le récent voyage du pape François au Mexique focalise l'attention du monde sur l'événement de Guadalupe. L'image la plus évocatrice du voyage a certainement été la longue prière silencieuse du pape devant l'image mariale la plus vénérée au monde, qui s'est mystérieusement formée dans la pauvre tilma de ayate de l'Indien Juan Diego.

Regarder Marie, Vierge de Guadalupe, et se laisser regarder par elle : voilà ce qu'a fait le Pape. Se pencher sur son peuple, que cette image métisse tient dans ses bras : c'est ce qu'il a invité les évêques du pays à faire, en prenant soin de tous, mais surtout de ceux qui souffrent dans leur corps et leur esprit, des victimes de la pauvreté et de la violence.

François lui-même l'avait dit avant son départ : le voyage au Mexique était pour lui, avant tout, l'occasion de prier devant la Vierge de Guadalupe, la Vierge que vingt millions de personnes visitent chaque année, d'aller sur ses genoux, le foyer, la "petite maison" de tous les Mexicains (et Latino-américains). Avec elle, François, le premier pape de ce continent, a voulu s'arrêter pour la regarder et se laisser regarder, pour parler comme un fils avec sa mère. L'image du Pontife assis dans le camarín, la petite pièce dans laquelle il est possible de contempler de près l'image qui s'est mystérieusement formée dans le tilma de l'Indien Juan Diego, est l'icône du voyage. La foi est une question de regarder, de voir et de toucher. C'est le regard de Marie sur un Pape qui reconnaît l'infaillible "odorat" du peuple saint de Dieu et qui tire de ce regard la force de la tendresse envers les blessures de ce peuple. Des plaies qu'il faut toucher pour pouvoir toucher la "chair du Christ".

À la fin du voyage, lors de la conférence de presse dans l'avion, le pape nous a invités à étudier l'événement de Guadalupan. Il nous a dit que la foi et la vitalité du peuple mexicain ne s'expliquent que parce qu'elles sont basées sur cet événement. La Vierge de Guadalupe devient ainsi une clé interprétative, une herméneutique pour comprendre les racines de la foi du peuple, qui ne peut être comprise sans le giron de la Mère.

Dans son homélie lors de la messe célébrée au sanctuaire de Guadalupe le dimanche 14 février, le pape François a expliqué : Marie "Elle nous dit qu'elle a "l'honneur" d'être notre mère. Cela nous donne la certitude que les larmes de ceux qui souffrent ne sont pas stériles. Ils sont une prière silencieuse qui monte vers le ciel et qui trouve toujours une place dans le manteau de Marie. En elle et avec elle, Dieu devient notre frère et notre compagnon de route, portant avec nous nos croix pour que nous ne soyons pas écrasés par nos peines.

L'auteurAndrea Tornielli

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