La valeur du journalisme catholique

Une grande partie de la couverture médiatique suggère que les évêques américains s'opposent à l'agenda du pape François. L'auteur réfute cette polarisation et propose des idées pour un journalisme sain.

31 mai 2023-Temps de lecture : 2 minutes
Journalisme

(Unsplash / Ashni)

Il est honteux que, ces dernières années, l'Église catholique en Europe ait été la cible d'un nombre croissant d'attaques et d'agressions. États-Unis est plus connue pour ses divisions que pour sa dévotion. Au début de l'année, j'ai été invité à parler des reportages des journalistes catholiques sur ces divisions.

J'ai participé à une table ronde lors des 26e Journées internationales de Saint-François-de-Sales à Lourdes, un rassemblement annuel de journalistes catholiques. Les organisateurs et les participants s'intéressaient à ce qui se passait dans l'Église aux États-Unis. Une grande partie de la couverture médiatique suggère que les évêques américains sont en quelque sorte le parti d'opposition à l'agenda du pape François. Ce récit convient aussi bien aux commentateurs progressistes que conservateurs. 

En réalité, le Évêques américains ne sont pas collectivement un groupe anti-papal. Si certains sont partisans et d'autres mal à l'aise avec l'agenda du pape, la plupart, ai-je dit, ne comprennent pas toujours sa vision (par exemple, la synodalité), mais ils se considèrent loyaux et n'aiment pas les rapports de polarisation.

L'une des raisons de ce malentendu est que les évêques qui sont très critiques à l'égard de Rome ne sont pas publiquement contestés par leurs homologues. Les évêques sont réticents à rendre publiques ces divisions, mais leur silence peut parfois être source de confusion.

Comment les journalistes catholiques peuvent-ils couvrir les événements de manière honnête et ouverte lorsque les dirigeants catholiques ont une telle aversion pour la mauvaise presse ?

Mais la presse n'est pas irréprochable. Dans les médias laïques et religieux, la frontière entre l'opinion, l'analyse et l'information s'est estompée. Les commentateurs reflètent les divisions au sein de l'Église (progressistes contre traditionalistes, par exemple) et leur couverture peut exagérer l'ampleur et la portée de la polarisation.

En même temps, les responsables de l'Église semblent parfois ne pas croire à l'adage de l'Évangile selon lequel "la vérité nous rendra libres". La transparence, tant à Rome que dans les diocèses, est davantage une vertu prônée que pratiquée. Cela gêne les bons journalistes et favorise les mauvais. Elle favorise les fuites et les sources anonymes, et permet de manipuler facilement les événements pour confirmer des opinions préexistantes. 

Alors que la crise de la l'abus sexuel En effet, une Église qui n'est pas transparente et honnête finira par souffrir, et le prix à payer en termes de cynisme et d'abandon des fidèles est dévastateur.

L'Église dans son ensemble, et les évêques en particulier, doivent retrouver le sens de l'objectif, de la valeur et de la vocation du journalisme catholique. Les journalistes doivent être bien formés, mais ce n'est pas de la propagande dont nous avons besoin. Au contraire, un journalisme sain informera et aidera à former les catholiques.

L'auteurGreg Erlandson

Journaliste, auteur et éditeur. Directeur du Catholic News Service (CNS)

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