TribuneAbel Toraño SJ

Ignatius500. Laissez-vous inspirer par la conversion d'Ignace.

1er juin 2021-Temps de lecture : 3 minutes

Nous venons de célébrer à Pampelune l'inauguration de l'Année ignatienne, qui célèbre le 500e anniversaire de la conversion qui a conduit Ignace - fondateur de la Compagnie de Jésus - de l'agonie de sa chambre à Loyola, au voir toutes choses nouvelles dans le Christ dans la grotte de Manresa. Ce centenaire se déroule du 20 mai (500 ans depuis la blessure à Pampelune) au 31 juillet de l'année prochaine, jour de la fête du saint.

 Comment tirer le meilleur parti de cette longue année ? Comment se situer ? Il y aura sans doute des gens qui en profiteront pour en savoir plus sur la vie d'Íñigo et sur ce qu'étaient ces... traces de blessures qui l'a fait passer du statut de gentleman distingué à celui de pauvre pèlerin désireux de servir le Christ. Apprendre à connaître les gens est une étape importante, sans aucun doute, mais nous courons le risque de nous placer comme de simples spectateurs qui ressentent certaines émotions mais, au final, restent les mêmes : rien ne change. Une autre possibilité est de passer du statut de spectateur à celui d'acteur : est-il possible que ce qui est arrivé à Ignace puisse m'arriver ? Y a-t-il quelque chose dans son chemin de conversion qui m'invite à laisser certaines choses derrière moi et à commencer à marcher ? Jésus peut-il enfin être le Seigneur de ma vie ? Le veut-il ? 

Le parcours d'Ignace peut offrir quelques indices.

-Découvrez la plénitude de votre vie. Il semble simple d'être lucide, mais il est très facile de se tromper soi-même. Íñigo savait ce qu'il voulait. Peut-être qu'à notre époque, il n'est pas si facile de savoir ce que nous voulons, mais, au final, nous prenons nos décisions et nous devenons plus clairs. Et même si, dans la vie, nous ne faisons pas exactement ce dont nous rêvions, certains idéaux restent stables : de vie affective, de performance au travail et de bien-être économique ; de soin du corps et de jouissance des plaisirs à notre portée ; de solidarité... Il est utile de savoir quels sont nos idéaux, mais je crois que la véritable lucidité se situe à un niveau encore plus profond. Je fais référence au sens que nous donnons à ces idéaux : est-ce que ce que je recherche est ce qui me comblera vraiment ; est-ce que cette carrière ou cette profession est ce qui représente vraiment ma vocation ; est-ce que la prospérité et le bien-être sont ce qui me fait me coucher chaque jour avec satisfaction et gratitude ?

Ignatius est arrivé mourant à sa maison de Loyola. Il était loin d'imaginer que, par la fente béante de ses blessures, Dieu lui donnerait la lumière pour voir qu'il se faisait des illusions, que la plénitude à laquelle il aspirait ne se trouvait pas là où il pensait. Que tant de choses pour lesquelles il s'était battu ne le combleraient jamais, qu'il soit blessé ou guéri. Et qu'une autre vie était possible. Ce ne sera pas facile, mais Dieu est toujours aux côtés de ceux qui essaient.

-Laissez Dieu agir. Íñigo a quitté sa maison avec une idée bien arrêtée : ce qu'il faisait auparavant dans sa vie n'était plus valable. Tout devait changer. Et c'est ainsi qu'il a quitté Loyola : en un seul morceau, sans vouloir rien laisser au hasard ; sans se réserver quelques zones de sécurité, juste au cas où les choses tourneraient mal. Il a opté pour la plus grande liberté dont il était capable, car celui qui est capable de tout jouer n'est-il pas le plus libre ? Il y mettait toute sa détermination et sa volonté : il mangeait et s'habillait comme un pauvre ; il passait de longues périodes de prière, s'imposait de dures pénitences, se confessait, vivait dans des maisons de charité et ne se préoccupait que de ce qui avait trait à Dieu. Alors, Ignatius s'est-il déjà converti ?

Pas encore. Qu'est-ce qui manquait ? Lâcher les rênes de sa vie : laisser Dieu être Dieu ; laisser l'initiative de sa vie non pas aux idéaux religieux accrochés à sa volonté, mais laisser l'initiative au Dieu de Jésus et à Lui seul. À Manresa, après de longs mois de lutte, son idéal religieux échoue. Il a compris que notre vie et notre foi ne dépendent pas de nous : elles dépendent de la volonté aimante et fidèle de Dieu. C'est de la pure grâce. Ignace a exprimé ce sauvetage au milieu de la nuit : notre Seigneur avait voulu le délivrer par sa miséricorde... et donc, il a commencé à vivre à... Son modeLa voie de Dieu.

-Devise : Voir toutes choses nouvelles. Pour le reste de sa vie, l'initiative d'Ignace était toujours avec le Seigneur. Cette expérience fondatrice a changé sa façon de comprendre Dieu, de se comprendre et de comprendre toutes choses.

Dieu l'avait sauvé, car Dieu est pur amour miséricordieux pour chacun d'entre nous. La rencontre avec ce Dieu personnel est la trésor caché Ignatius a senti qu'il devait encourager les autres à chercher. Tout au long de sa vie, il n'aura de cesse d'aider de nombreuses personnes à rencontrer le Dieu de Jésus par le biais des Exercices Spirituels.

Il a trouvé ce même visage du Christ dans la vie de tant de personnes pauvres, malades et exclues qu'il a rencontrées sur les routes, mendiant dans les rues ou prostrées sur des lits de camp sales dans les hôpitaux les plus pauvres. Il leur consacrait toute son attention et risquait sa santé pour eux.

Iñigo laissa Loyola seul, estimant que son aventure de foi était individuelle. Atteint par le Christ, il cherchera des compagnons, comme Jésus lui-même l'a fait dans sa vie publique. Parce que la foi doit être partagée. Parce que l'amour, seul, meurt. Parce que c'est Dieu lui-même qui nous cherche pour être ses compagnons.

L'auteurAbel Toraño SJ

Coordinateur de l'Année ignatienne en Espagne

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