Mondialiser la culture de l'amour

19 de février de 2018-Temps de lecture : 3 minutes

L'évêque d'Alto Solimões, en Amazonie (Brésil), Mgr Adolfo Zon, décrit l'activité missionnaire de l'Église dans son diocèse et assure que la convocation du prochain synode des évêques pour la région amazonienne est étroitement liée au développement de l'encyclique. Laudato si.

TEXTE - Adolfo Zon, évêque d'Alto Solimoes, Amazonie (Brésil)

Il y a quelques jours, l'Église catholique a célébré avec enthousiasme et joie la Journée mondiale des missions (DOMUND). Il s'agissait d'une campagne de prière et de soutien aux missionnaires travaillant sur tous les continents. Nous aussi, dans notre pauvreté, nous avons collecté et envoyé de l'argent au Pape pour les communautés qui en ont le plus besoin.

Afin de mieux comprendre ce que je vais dire dans ces lignes, on me demande d'expliquer ce que fait un prêtre d'Orense au Brésil. Je suis né en Galice (Espagne) en 1956 et je suis missionnaire xavérien au Brésil depuis 24 ans. Ma mission n'est autre que de mondialiser la culture de l'amour. Je veux que l'Église atteigne tout le monde, qu'elle offre la possibilité de connaître Jésus et d'avoir un développement personnel intégral. En 2014, le pape François m'a nommé évêque du diocèse d'Alto Solimões en Amazonie brésilienne, un lieu très missionnaire. Ce diocèse couvre 131.000 km² et a une densité de population de 1,4 habitants par km².

La plus grande forêt tropicale du monde et les poumons du monde - c'est ainsi que l'Amazonie est connue en dehors de ses frontières. Mais quand on vit ici, on se rend compte que l'Amazonie est bien plus que cela. Je suis toujours émerveillé par la variété des groupes ethniques, le multiculturalisme, les paysages, l'hospitalité et la gentillesse de ses habitants, et l'accueil chaleureux qu'ils ont réservé à notre message. Ils subsistent avec peu de choses, mais ils ne perdent pas pour autant leur sourire. L'économie est basée sur le secteur primaire, avec une prédominance de l'agriculture et de la pêche. Pour notre part, nous encourageons une agriculture plus spécialisée, compétitive et organisée.

Les défis augmentent lorsque onze ethnies, langues et cultures différentes coexistent. Pour leur apporter la Parole de Dieu, nous devons apprendre leur langue, être créatifs et proches d'eux. La pastorale élabore un plan d'évangélisation pour chaque groupe particulier, c'est un défi constant car nous sommes très peu d'agents pastoraux. Il y a des communautés où nous ne pouvons célébrer l'Eucharistie qu'une fois par an parce que nous avons 15 prêtres pour 216 000 habitants, dont 33 % sont des indigènes. Les Tikunas - quelque 46 000 personnes - constituent le groupe ethnique le plus important.

Nous assistons ici à des drames typiques de toute région frontalière. La corruption et les trafics en tous genres : de personnes, d'animaux, de drogues, etc. Pour réduire ces maux, la pastorale tente d'apporter un soutien, un accompagnement et une éducation aux valeurs. En outre, il existe des problèmes environnementaux tels que la déforestation et la pollution de l'eau.

Dans ce contexte, la convocation du prochain synode des évêques en octobre 2019 n'a pas été une surprise. Nous savions que le pape était intéressé par la convocation d'un synode en octobre 2019. Assemblée extraordinaire de l Synode de l'Obispos pour la région panamazonienneL'objectif est d'analyser le chemin à suivre pour être plus présent auprès des populations autochtones. Il ne s'agit pas de n'importe quelle présence, nous voulons découvrir ensemble le Dieu qui précède la mission.

De la même manière, l'encyclique Laudato si nous éclairera et nous donnera des orientations pour promouvoir une prise en charge intégrale de notre maison commune, en mettant l'accent sur la forêt amazonienne. Ce domaine est décisif pour l'avenir de l'humanité et le changement climatique nous pousse à prendre des mesures fermes et immédiates pour nous réconcilier avec la nature.

"L'environnement humain et l'environnement naturel se dégradent ensemble, et nous ne pouvons pas nous attaquer de manière adéquate à la dégradation de l'environnement si nous ne prêtons pas attention aux causes qui ont trait à la dégradation humaine et sociale."Le pape François écrit dans l'encyclique. Pour cette raison, le synode sera marqué par ces deux variables étroitement liées : les personnes et l'écosystème.

En attendant cette importante rencontre, notre projet s'articule autour d'une catéchèse expérientielle. C'est-à-dire être toujours plus proche des gens, être des témoins et vivre l'Évangile au quotidien. Au cours de toutes ces années, j'ai remarqué que le nombre de disciples de Jésus augmente grâce à l'exemple et à la présence constante du religieux dans la vie des gens. Les accompagner dans leurs joies et leurs peines est une tâche merveilleuse.

La mission naît du baptême, où que nous soyons, nous sommes tous appelés à vivre en mission permanente. Je vous encourage tous à considérer la mission comme un mode de vie. L'Église catholique a besoin de ressources humaines, de personnes qui s'offrent pour la cause de Jésus. En définitive, l'Amazonie invite tous les missionnaires à semer des mots d'amour dans les peuples les plus oubliés et les plus vulnérables de la planète.

L'auteurOmnes

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