Le rêve. Le bonheur des disciples

Que voient les gens lorsqu'ils regardent nos paroisses ? Je pense que ce qu'ils voient, ce sont des gens qui ne font leur devoir que par habitude. 

23 janvier 2022-Temps de lecture : 2 minutes

On m'a raconté une histoire. Une mère va réveiller son fils du sommeil profond qu'ont les enfants de cinq ans.

- Tu sais quel jour on est ?

- Je ne veux pas aller à la messe, maman.

- Non ? Pourquoi pas ?

- Maman, je ne veux pas aller à l'église parce que les gens n'y sont pas heureux.

Se non è vero, è ben trovato...

Regardons les personnes qui assistent à la messe dans n'importe quelle paroisse un dimanche donné : ont-elles l'air heureuses ? Quelle conclusion tirerait-on si l'on était assez curieux pour aller à l'une de nos messes ? Et ce n'est pas que, comme certains me disent... : "Il faut rendre les messes plus joyeuses" (c'est-à-dire plus bruyantes).

Ce ne sont pas les masses qui doivent être joyeuses : ce sont les chrétiens qui doivent être joyeux.

Que voient les gens quand ils regardent nos paroisses ? Que voient les gens quand ils nous regardent, nous les catholiques ? Est-ce qu'ils voient un peuple vivant, avec la joie de l'Evangile qui brûle dans leurs cœurs... Je pense que ce qu'ils voient, c'est un peuple qui ne fait que son devoir par habitude. 

Comment se déroule une conversion ? Une conversion s'opère de l'intérieur vers l'extérieur. Ce n'est pas la première chose qui change le comportement, et encore moins le changement de comportement qui change la personne. Pour paraître heureux, il faut être heureux ; et pour être heureux, il faut que quelque chose se passe pour vous rendre heureux. On ne devient pas heureux en faisant semblant de l'être ou en faisant ce que font les gens heureux.

Regardons l'évangile, qui est venu en premier, la poule ou l'œuf ? Il y a d'abord l'Évangile, puis les Actes des Apôtres. Il n'y a pas de dilemme ici. La conversion des paroisses exige que nous - avant tout, les pasteurs - prenions conscience de notre besoin de devenir des disciples enflammés pour Jésus-Christ, et de transformer les paroisses en communautés paroissiales, en faisant ce que le Seigneur fait : choisir un noyau de disciples, leur apprendre à être des disciples et faire des disciples qui font d'autres disciples. Jésus, dans l'Évangile, rassemble et forme des disciples (les gars les plus heureux du monde) ; nos paroisses attendent des participants à la messe et aux activités, ainsi que des bénévoles occasionnels et volontaires.

De nombreuses paroisses sont plongées dans un maelström d'activisme absolument stérile. Ce rythme effréné d'activités, alors que les ressources diminuent, nous a fait perdre notre joie de vivre et nous entraîne dans un déclin qui, si les choses ne changent pas, conduira inévitablement à notre disparition... Ou bien ?

L'auteurJuan Luis Rascón Ors

Curé de paroisse à San Antonio de la Florida et San Pío X. Madrid.

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