Avec le pape de 33 jours

En vue de la béatification de Jean-Paul Ier, l'auteur rappelle un épisode de sa première audience générale qui anticiperait l'attitude qu'il a voulu adopter au cours de son pontificat, et qui a en quelque sorte marqué celle de son successeur, Jean-Paul II.

15 octobre 2021-Temps de lecture : 2 minutes

Par ces petits hasards de la vie, j'ai eu la chance d'assister à la première audience de Jean-Paul Ier, le pape des "33 jours" qui sera bientôt béatifié. J'ai passé le mois d'août 1978 à Rome et j'ai ainsi pu assister aux funérailles de saint Paul VI, décédé le 6 de ce mois, et à l'annonce de l'élection d'Albino Luciani, qui a eu lieu le même 26 août.

L'activité à laquelle j'ai participé s'est terminée début septembre, j'ai donc pu assister à la première audience générale, qui s'est tenue le 6 septembre. Bien que son pontificat ait été très éphémère, il a clairement indiqué que, parmi de nombreuses autres choses, il serait nécessaire de donner à la figure du Pape une dimension plus proche des gens. C'est la voie déjà empruntée par Paul VI et Jean XXIII, que Jean Paul II a ensuite adoptée avec force.

Le pape Jean Paul Ier se promène au Vatican en 1978. Le pape François a reconnu un miracle attribué à l'intercession du pape Jean-Paul Ier, ouvrant ainsi la voie à sa béatification (photo d'archive CNS/L'Osservatore Romano).

Le fait surprenant a été la décision soudaine d'appeler un enfant, un enfant de chœur, pour dialoguer avec lui. La décision a été soudaine et le processus, comme c'est souvent le cas avec les enfants, ne s'est pas déroulé selon les canons attendus. Le pape, comme tout bon prêtre, a posé des questions à l'enfant, attendant la réponse évidente qui lui permettrait de poursuivre le discours selon ses attentes. Mais ce n'était pas le cas.

"On me dit", dit-il, "qu'il y a des enfants de chœur de Malte ici. Venez, s'il vous plaît... Les enfants de chœur de Malte, qui ont servi pendant un mois à Saint-Pierre. Alors, quel est votre nom ? - James. - James. Et, écoutez, avez-vous déjà été malade, vous ? Non. - Ah, jamais ? - Non. Vous n'avez jamais été malade ? - Non. Pas même une fièvre ? - Non. Oh, tu as de la chance."

Le garçon, peut-être ému, dit qu'il n'avait jamais été malade de sa vie, et le Pape, pas du tout perturbé, en plaisanta et continua sans ressentiment.

Cela semble peu, mais c'était une révolution. Nous avons tous compris qu'avec l'élection du "père Luciani", Dieu voulait non seulement "être" plus proche des hommes, mais aussi "paraître" plus proche d'eux.

L'auteurMauro Leonardi

Prêtre et écrivain.

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