Depuis des années, il existe une triple ligne de messages dans de nombreux médias lorsqu'il s'agit de nouvelles ayant trait à la religion, et plus particulièrement à l'Église catholique.
D'une part, on peut voir comment les nouvelles qui doivent traiter du thème religieux taisent la dimension transcendante, précisément celle qui lui est plus spécifique, et donnent les nouvelles avec les données qui sont plus " terre à terre ". Le chemin de Saint-Jacques est réduit au tourisme, les cathédrales et les temples à l'art, une Journée mondiale de la jeunesse à un revenu économique pour le pays hôte.
Une deuxième ligne de communication tend à présenter et à souligner le côté négatif, en taisant les choses positives que font les chrétiens. Le bombardement de nouvelles sur la pédérastie chez les prêtres et les religieux va dans ce sens. De cette manière, un rejet de l'institution dans son ensemble est généré.
La troisième clé consiste à présenter une église divisée entre le peuple et les bergers, de sorte qu'une brèche s'ouvre au sein du peuple de Dieu. Séparer, éloigner affectivement l'un de l'autre est aussi un message qui s'installe progressivement.
Sans aucun doute, cette ligne d'information génère progressivement une mentalité d'ignorance et même de rejet qui s'ajoute aux défis que l'Église doit relever en matière d'évangélisation. Comment pouvons-nous relever ce défi ?
Bien sûr, il faut bien communiquer, dirions-nous, dans l'ordre inverse. Donner l'actualité religieuse avec un regard profond, raconter aussi les histoires d'amour et de générosité qui surgissent dans la vie des chrétiens, montrer nos pasteurs et leur travail de service qu'ils accomplissent depuis leur poste avec proximité.
Mais je pense surtout qu'il est important de cultiver une véritable vision (et de la vivre) de ce qu'est l'Église. Tant que nous, chrétiens, ne vivrons pas une vision profonde de l'Église, nous traînerons les limites qu'a toute institution humaine.
Parce que l'Église est bien plus qu'un groupe, un collectif, une association. Notre renforcement de la "perception" de l'Église ne peut pas consister à trouver nos forces, à générer un courant de fierté d'appartenance ou à renforcer l'adhésion comme tout collectif pourrait le faire. Non, ça ne se passe pas comme ça.
Nous devons comprendre que l'Église est notre mère. C'est en vivant à partir de cette dimension spirituelle que nous aurons un véritable sentiment d'appartenance qui nous permettra de surmonter toute crise ou tout défi. L'Église nous donne le Christ, un Christ réel, vivant, non retouché par nos idées ou nos goûts, par les modes historiques. L'Église nous engendre à la vie de Dieu et nous nourrit pour que nous grandissions dans cette vie qui nous est donnée. Elle est vraiment notre mère. J'aime l'Église avec cet amour qui vient du cœur et du cœur, c'est mon amour pour ma mère. Un amour chaleureux, qui unit et adhère avec ce cordon ombilical qui surpasse de loin toute campagne de marketing ou de renforcement de l'image publique.
C'est cette expérience de l'Église que nous devons transmettre, surtout aux nouvelles générations. Et j'ai le sentiment que nous échouons dans ce domaine, peut-être à cause de la superficialité, peut-être parce que nous sommes dans des registres culturels différents. Mais le risque d'une vision simplement sociologique de notre appartenance à l'église, sans une compréhension profonde, est quelque chose que nous devons prendre en compte et réorienter, si nécessaire.
Saint Ignace de Loyola a inclus dans ses Exercices spirituels les "règles pour se sentir avec l'Église" en ce siècle de rupture convulsive due à la Réforme protestante. Peut-être avons-nous besoin aujourd'hui d'actualiser le désir de nous sentir avec l'Église, de l'aimer de tout notre cœur, en dépassant ses limites, en découvrant sa vraie grandeur, qui réside principalement dans sa maternité. C'est pourquoi notre relation avec l'Église est avant tout une relation d'amour.
L'amour pour l'Église et l'amour pour le Christ. Ce qui n'est pas quelque chose de différent.
Délégué à l'enseignement dans le diocèse de Getafe depuis l'année scolaire 2010-2011, il a auparavant exercé ce service dans l'archevêché de Pampelune et Tudela pendant sept ans (2003-2009). Il combine actuellement ce travail avec son dévouement à la pastorale des jeunes, en dirigeant l'association publique de fidèles "Milicia de Santa María" et l'association éducative "VEN Y VERÁS". EDUCACIÓN", dont il est le président.