Avec créativité et courage, les promoteurs d'un chemin d'espoir
Un an et demi après le premier appel, le pape François est revenu pour relancer le Pacte mondial pour l'éducation, afin de reconstruire un monde plus accueillant, plus juste et plus solidaire, en partant des bases de l'éducation des nouvelles générations.
Accepter le défi que nous lance l'histoire et signer ensemble un pacte éducatif mondial, qui vise à "regarder au-delà" de la situation immédiate des urgences individuelles et sociales spécifiques, pour remettre la personne au centre et construire ainsi un avenir durable pour chaque membre de la famille humaine. En ces quelques lignes, nous pouvons résumer la grande perspective d'avenir, sans doute prophétique, qui se fonde sur la nécessité éducative, initiée par le Pape François il y a plus d'un an. Le 12 septembre 2019, le Saint-Père a fait appel avec un... Message à tous les représentants de la terreL'objectif de la Commission européenne est d'encourager chacun à jouer son rôle dans un domaine aussi central pour les générations futures que l'éducation.
Avec le recul, on constate que ce thème représente une vision déjà exprimée à de nombreuses reprises tout au long du pontificat, notamment dans la structure de l'exhortation apostolique Evangelii gaudium et dans l'encyclique Laudato si'qui, pour des raisons évidentes, font référence aux orientations du Concile et de la période post-conciliaire.
Déjà Benoît XVI...
Comment ne pas rappeler, dans ce sens, la grande contribution déjà apportée par Benoît XVI dans son Magistère. En 2008, le célèbre Lettre au diocèse et à la ville de Rome "sur la tâche urgente de l'éducation, dans lequel il énumère la proximité et la confiance découlant de l'amour comme les clés pour initier une éducation authentique, à partir de l'expérience fondamentale dans la famille. Ratzinger n'a pas hésité à dire que même si la responsabilité est d'abord personnelle, elle est... "une responsabilité que nous partageons ensemble, en tant que citoyens de la même ville et de la même nation, en tant que membres de la famille humaine et, si nous sommes croyants, en tant qu'enfants du Dieu unique et membres de l'Église".
Francisco...
Si l'on revient au document programmatique du pontificat du pape François, Evangelii gaudium, il est clair que la tâche de l'action missionnaire, qui appelle chacun à porter l'annonce de l'Évangile, est claire "en tous lieux, en toutes occasions, sans délai, sans dégoût et sans crainte".découvrir et transmettre la "mystique" du vivre ensemble et faire l'expérience de la vraie fraternité. Dans Laudato si', la référence à l'éducation est très précise et il est nécessaire de créer des communautés inclusives qui savent écouter et dialoguer de manière constructive, en initiant des processus d'échange et de transformation afin de garantir aux générations futures un avenir d'espoir et de paix.
Tous ces aspects sont apparus très clairement dans la troisième encyclique, il y a quelques semaines, Fratelli tutti, où, s'appuyant sur la riche tradition de l Doctrine sociale de l'Église, la complexité des affaires humaines, avec ses points sombres et ses drames, est projetée avec une lumière d'espoir, en rêvant d'un avenir meilleur pour tous les habitants de la terre, enfants du même Père et, par conséquent, frères et sœurs.
Le Pacte Mondial
Le Message avec lequel, en 2019, le Pape a invité à un pacte éducatif mondial n'explicite pas une action concrète en soi, ni ne définit un programme, mais nous pourrions dire qu'il initie un processus, il appelle à un engagement, il invite à une alliance. En bref, il appelle toutes les personnes de bonne volonté qui se sentent appelées à le faire, même avec leurs différences réciproques, à mettre leurs forces au service d'un projet commun. Le Pape parle explicitement d'un Village de l'éducation, dans lequel "L'engagement de générer un réseau de relations humaines et ouvertes est partagé dans la diversité", après avoir d'abord préparé le terrain "pour la discrimination en introduisant la fraternité".
Toujours dans ce village -"il faut un village entier pour éduquer un enfant".François dit - en se référant à un proverbe africain - qu'il sera possible d'adapter l'éducation à toutes les composantes de la personne : l'étude et la vie, chez les enseignants, les étudiants, les familles et la société civile, avec toutes les expressions intellectuelles, artistiques, sportives, politiques et entrepreneuriales...
L'impulsion lancée par le Pontife il y a plus d'un an a finalement rappelé "le courage de placer la personne au centre", "le courage d'investir les meilleures énergies avec créativité et responsabilité" et "le courage de former des personnes disponibles pour se mettre au service de la communauté".
Un nouvel élan
L'idée était de réunir à Rome des personnalités publiques qui, au niveau mondial, occupent des postes de responsabilité et se préoccupent de l'avenir des jeunes, pour réfléchir ensemble à la manière d'engager des "processus de transformation" et de trouver des solutions qui conduisent à "un humanisme solidaire, qui réponde aux espoirs de l'homme et au dessein de Dieu".
Cet événement devait avoir lieu le 14 mai de cette année mais a été reporté pour des raisons liées à la pandémie de Coronavirus.
Entre-temps, le 15 octobre, avec un événement à l'Université pontificale du Latran coordonné par la Congrégation pour l'éducation catholique, cette idée de la Pacte mondial pour l'éducation a été relancé de manière encore plus explicite et urgente, grâce aussi à l'expérience de l'urgence sanitaire.
L'initiative comprenait un message vidéo de la directrice générale de l'UNESCO, Audrey Azoulay, qui, se référant à la pandémie, a souligné comment celle-ci a "révélé toutes les inégalités sociales existantes", une crise qui affecte particulièrement les plus vulnérables et "a déclenché ce que l'on peut définir comme la mondialisation de l'indifférence, notamment envers les plus fragiles".
Le très attendu Le message du pape François. Cette deuxième intervention, cette "relance" un an et demi plus tard, ne pouvait pas ne pas tenir compte de Covid-19, et c'est là que commencent les premiers mots du Saint-Père : l'urgence sanitaire "a accéléré et amplifié beaucoup d'urgences et de situations d'urgence que nous avions constatées, et en a mis en lumière beaucoup d'autres".
Mais le pape prévient immédiatement : les mesures sanitaires peuvent aider, mais elles doivent être accompagnées d'un "nouveau modèle culturel", qui ne peut manquer de mettre en avant la dignité de la personne humaine.
L'éducation, sur ce point, représente - et le Pape le répète - "l'un des moyens les plus efficaces pour humaniser le monde et l'histoire", "un antidote naturel à la culture individualiste".
C'est pourquoi François l'appelle un "voyage intégral", un "voyage partagé", qui conduit à surmonter la solitude et la méfiance, mais aussi l'indifférence à l'égard des formes de violence, d'abus et d'esclavage, y compris l'exploitation de la planète.
Sept objectifs concrets
L'appel à l'urgence de la signature d'un pacte éducatif est également dicté par la crise sanitaire actuelle. L'appel final du Pape est donc d'impliquer tout le monde dans un "processus pluriel et multiforme" avec sept objectifs concrets : mettre au centre la personne, sa dignité et son unicité ; écouter la voix des enfants, des garçons et des jeunes ; promouvoir la pleine participation des filles et des jeunes femmes à l'éducation ; considérer la famille comme le premier et indispensable sujet éducatif ; s'éduquer mutuellement pour accueillir les marginaux et les vulnérables ; réformer l'économie et la politique en faveur du bien commun et de l'écologie intégrale ; enfin, protéger la maison commune de l'exploitation des ressources, en exigeant des modes de vie plus sobres et en développant une véritable économie circulaire. Un appel au courage, à la créativité, pour être les promoteurs d'un chemin d'espoir.