Après avoir célébré la messe en la solennité de la Pentecôte, le pape François a regardé par la fenêtre du Palais apostolique pour réciter la prière du Regina Coeli avec les fidèles de la place Saint-Pierre. Il a commencé ses propos en commentant ce qui est raconté dans la première lecture de la Messe, dans le livre des Actes des Apôtres (cf. 2,1-11), qui relate ce qui s'est passé à Jérusalem cinquante jours après la Pâque de Jésus. "Les disciples étaient réunis dans la chambre haute, et avec eux se trouvait la Vierge Marie. Le Seigneur ressuscité leur avait dit de rester dans la ville jusqu'à ce qu'ils reçoivent le don de l'Esprit d'en haut. Et cela se manifesta par un "bruit" qui vint soudain du ciel, comme un "vent impétueux" qui remplit la maison où ils se trouvaient (cf. v. 2). Il s'agit donc d'une expérience réelle, mais aussi d'une expérience symbolique".
"Elle révèle, dit le pape, que l'Esprit Saint est comme un vent fort et libre. Il ne peut être ni contrôlé, ni arrêté, ni mesuré, et sa direction ne peut être prédite. Elle ne se laisse pas encadrer par nos exigences humaines, nos schémas et nos préjugés. L'Esprit procède de Dieu le Père et de son Fils Jésus-Christ et pénètre dans l'Église - dans chacun de nous - donnant vie à nos esprits et à nos cœurs. Comme le dit le Credo : "Seigneur et donneur de vie".
"Le jour de la Pentecôte, les disciples de Jésus étaient encore déconcertés et effrayés. Ils n'avaient pas encore le courage de se montrer au grand jour. Nous aussi, parfois, nous préférons rester entre les murs protecteurs de notre environnement. Mais le Seigneur sait comment nous atteindre et ouvrir les portes de notre cœur. Il envoie sur nous l'Esprit Saint qui nous enveloppe et vainc toutes nos hésitations, brise nos défenses, démonte nos fausses certitudes. L'Esprit fait de nous de nouvelles créatures, comme il l'a fait ce jour-là avec les Apôtres".
"Après avoir reçu l'Esprit Saint, a dit le pape, ils n'étaient plus comme avant, mais sortaient et commençaient à prêcher que Jésus est ressuscité, qu'il est le Seigneur, de telle sorte que chacun les comprenait dans sa propre langue. L'Esprit change les cœurs, élargit les yeux des disciples. Elle leur permet de communiquer à tous les grandes œuvres de Dieu, sans limites, en dépassant les frontières culturelles et religieuses dans lesquelles ils avaient l'habitude de penser et de vivre. Il les rend capables d'aller vers les autres, en respectant leurs possibilités d'écoute et de compréhension, dans la culture et la langue de chacun (vv. 5-11). En d'autres termes, l'Esprit Saint fait communiquer des personnes différentes, ce qui permet de réaliser l'unité et l'universalité de l'Église.
François a conclu en suggérant qu'"aujourd'hui aussi nous ouvrons nos cœurs au don de l'Esprit, qui nous fait sentir toute la beauté et la vérité de l'amour de Dieu dans le Christ mort et ressuscité. Et il nous exhorte à sortir, à témoigner de cet Amour qui nous précède toujours de sa miséricorde. Le monde a besoin du courage, de l'espoir, de la foi des disciples du Christ. Elle a besoin que nous devenions levain, levure, sel et lumière dans les différentes situations et dans les nombreux contextes culturels et sociaux. Et tout cela est créé par le Saint-Esprit seul. Demandons aujourd'hui à la Vierge Marie, Mère de l'Église, d'intercéder pour que l'Esprit Saint descende en abondance et remplisse les cœurs des fidèles et allume en tous le feu de son amour.