Tout le texte de cette Préface de Noël est tissé de parallèles antithétiques. Ils montrent la relation entre Dieu et l'homme, entre le temps et l'éternité, entre ce qui a été ruiné par le péché et la restauration apportée par le Fils dans le mystère de l'amour de Dieu. Dieu a fait l'homme.
"Qui, in huius venerándi festivitáte mystérii, invisíbilis in suis, visíbilis in nostris appáruit, et ante témpora génitus esse coepit in témpore ; ut, in se érigens cuncta deiécta, in íntegrum restitúeret univérsa, et hóminem pérditum ad cæléstia regna revocáret".
Dans le saint mystère que nous célébrons aujourd'hui, Lui, le Verbe invisible, est apparu visiblement dans notre chair pour prendre sur lui toute la création et la relever de sa chute. Engendré avant les siècles, il est venu à l'existence dans le temps, pour restaurer l'univers selon ton plan, ô Père, et pour ramener à toi l'humanité dispersée.
Préface de Noël II
La préface s'ouvre sur un aperçu de la célébration du Le mystère de Noël. On remarque immédiatement la relation entre Liturgie et Mystère qui se tisse dans chaque manifestation liturgique. En effet, les verbes de la première section du texte sont tous au parfait ("apparuit...coepit"), mais la première référence est la solennité présente ("festivitate"). Le rapport entre l'événement passé - la naissance du Christ dans la chair - et la célébration liturgique de cet événement, qui précisément par le rite rend présent ici et maintenant ce qui a été donné une fois pour toutes, est ainsi mis en évidence.
L'hodie liturgique surmonte les barrières du temps dans le Christ. Elle permet même à nous, qui ne sommes pas contemporains de Jésus, de contempler le Mystère pour pouvoir l'adorer ("huius venerandi mysterii").
Histoire du salut et de notre rédemption
Ce Mystère est ensuite décrit par deux parallèles très denses et très riches : Dieu, qui est essentiellement invisible parce qu'il est pur esprit ("invisibilis in suis"), est devenu visible par l'Incarnation ("in nostris") ; Dieu, qui est essentiellement invisible parce qu'il est pur esprit ("invisibilis in suis"), est devenu visible par l'Incarnation ("in nostris"). FilsLe monde, né dans l'éternité, a commencé à exister dans le temps.
On peut déjà voir ici la présence en filigrane du texte de Col 1, 15-20Hymne paulinien qui résume l'histoire du salut et de notre rédemption.
En effet, le but de l'Incarnation, comme le montre le texte de la Préface, est de restaurer toutes choses dans leur intégrité ("in integrum restituiret universa"). C'est un peu comme si l'on voulait montrer l'œuvre de renouvellement de tout le cosmos réalisée par le Rédempteur. Et dans cette œuvre, qui concerne l'univers, une place privilégiée est accordée à l'être humain déchu à cause du péché ("hominem perditum"), que le Christ appelle à participer de nouveau aux demeures célestes ("ad caelestia regna revocaret").
Le divin rachète tout ce qui est humain
Tout ce merveilleux processus de salut a lieu grâce au fait que le Fils relève en sa personne tout ce qui s'était effondré ("erigens cuncta deiecta"). L'image est précisément celle de celui qui reconstruit les ruines, ce qui souligne en soi que la nature divine assume tout ce qui est humain et le rachète.
La raison de l'action de grâce de cette Préface de Noël est donc la Rédemption, tant dans son aspect cosmique que dans son aspect humain.
Université pontificale de la Sainte-Croix (Rome)