Le temps de Dieu est différent du nôtre. Il agit selon un calendrier différent. C'est ce que nous dit l'évangile d'aujourd'hui : "Le temps de Dieu est différent du nôtre.Le royaume de Dieu est semblable à un homme qui sème une graine en terre. Il dort la nuit et se lève le matin ; la semence germe et croît, sans qu'il sache comment. La terre produit d'elle-même des fruits : d'abord les tiges, puis l'épi, puis le grain. Quand le grain est prêt, on met la faucille, car la moisson est arrivée".
C'est cela la foi, accepter que Dieu fasse les choses en son temps et à sa manière : il y a tant de choses que nous ne voyons pas et si peu que nous puissions vraiment contrôler. Nous ne voyons pas la graine qui pousse sous terre. Nous ne voyons que la vilaine boue noire du champ. Mais la graine doit passer par cette phase : cela fait partie de sa croissance. Et peu importe que nous soyons éveillés ou endormis : rester éveillé ne fera pas pousser la graine plus vite. Ce n'est pas notre activité, notre pouvoir... C'est le pouvoir de Dieu.
En effet, nous gâchons parfois les choses par excès d'activité, comme lorsque, par exemple, nous ouvrons trop souvent le four en cours de cuisson pour vérifier l'état de la nourriture ou pour la perturber. Ce faisant, nous risquons de la gâcher. Il faut laisser Dieu faire les choses en son temps, à sa manière. Il nous demande simplement d'être patients, d'avoir la foi et de prier. Parfois, nous prions pour une invention extraordinaire de Dieu et rien ne se passe. Mais ensuite, avec le temps et la prière, les choses s'arrangent d'elles-mêmes. En temps voulu.
Il ne s'agit pas de passivité. Il y a des choses que nous pouvons et devons faire. L'agriculteur doit préparer son champ, épandre de l'engrais, arracher les mauvaises herbes, éloigner les parasites... Il y a aussi des choses que nous devons faire dans notre vie chrétienne. Nous devons arracher les mauvaises herbes du mieux que nous pouvons en luttant contre les mauvaises habitudes et les dépendances. Nous devons éloigner les parasites, ce qui peut signifier se tenir à l'écart des mauvaises fréquentations, de la télévision ou de l'internet. Ensuite, il est temps de récolter. Mais en fin de compte, nous ne pouvons pas faire pousser la graine. C'est au-delà de notre pouvoir.
Nous ne devrions pas non plus nous inquiéter de la petitesse des débuts, nous dit Jésus. Une graine de moutarde est une toute petite chose. Souvent, nos efforts, nos bonnes actions, sont des graines de moutarde. Mais nous avons besoin de foi pour croire au pouvoir des petites choses. Dieu les fera croître et, avec le temps, elles deviendront un arbre où de nombreux oiseaux construiront leurs nids, où les familles et les communautés pourront s'épanouir et se soutenir elles-mêmes, en créant leur propre vie.
Homélie sur les lectures du 11e dimanche du temps ordinaire (B)
Le prêtre Luis Herrera Campo offre ses nanomiliaUne courte réflexion d'une minute pour les lectures de ce dimanche.