Dans l'Évangile d'aujourd'hui, des païens demandent à rencontrer Jésus. Deux apôtres le leur annoncent, ce qui provoque une curieuse réaction de leur part. "L'heure est venue pour le Fils de l'homme d'être glorifié.". Nous pensons que "être glorifié"est d'être une célébrité. Mais lorsque Jésus parle d'être glorifié, il parle d'aller sur la Croix, qui était la façon la moins glorieuse et la plus horrible de mourir connue à l'époque. Elle était si dégradante que les citoyens romains ne pouvaient pas être crucifiés. Cette pratique était réservée aux non-Romains et aux esclaves. Jésus parle d'être un grain de blé qui tombe en terre, est enterré et meurt. Il parle de perdre sa vie, de la haïr, afin de la sauver pour la vie éternelle.
Nous voyons Notre Seigneur troublé à plusieurs reprises, prévoyant ce qui allait lui arriver. Humainement, il ne le voulait pas du tout. Ici, dans Jean, nous l'entendons dire : "Maintenant mon âme est troublée, et que dirai-je : Père, délivre-moi de cette heure ?". Mais comme dans d'autres passages de l'Evangile, il réagit ici aussi pour accepter la volonté de son Père : "...".Mais si c'est pour cela que je suis venu pour cette heure : Père, glorifie ton nom.". Pour bien montrer que Jésus savait où il allait, le passage de l'Évangile se termine ainsi : "...".Et quand je serai élevé au-dessus de la terre, j'attirerai tout le monde à moi". Il a dit cela en faisant allusion à la mort qu'il allait mourir.".
La deuxième lecture nous dit : "Fils, il a appris, par la souffrance, à obéir. Et, mené à son terme, il est devenu, pour tous ceux qui lui obéissent, l'auteur du salut éternel.". Il a accepté de souffrir et de devenir ainsi une source de salut. Plus nous sommes disposés à souffrir, plus nous devenons des instruments de salut pour les autres. C'est ce qui explique notre pénitence de Carême. Mais le simple accomplissement de notre devoir peut impliquer une certaine souffrance. Qu'il s'agisse de la souffrance de défendre notre foi et d'être ridiculisé, ou de la souffrance de nous sacrifier pour les autres. Ou la souffrance et la joie d'avoir les enfants que Dieu veut que nous ayons. Nous perdons pour gagner. Nous devenons le grain de blé que l'on enfouit dans le sol pour obtenir une riche récolte.
La foi chrétienne consiste à apprécier et à découvrir la "gloire" dans les choses difficiles de la vie. Le symbole de notre foi est une croix, pas un fauteuil. Au lieu de chercher notre pauvre gloire sur terre, nous cherchons à partager la gloire de Dieu au ciel, en acceptant et même en embrassant la Croix sur terre afin de nous élever à la vie éternelle.
Homélie sur les lectures du cinquième dimanche de Carême
Le prêtre Luis Herrera Campo offre ses nanomiliaUne courte réflexion d'une minute pour les lectures de ce dimanche.