Le mercredi marque le début du Carême et les lectures d'aujourd'hui nous aident à nous y préparer en mettant l'accent sur deux besoins fondamentaux de notre âme : la conversion et l'examen de conscience qui y conduit. Ou, comme le dit Notre Seigneur, produire de bons fruits et non de mauvais fruits. Tel est le sens du Carême : se débarrasser des mauvais fruits et s'efforcer de produire de bons fruits. Et pour cela, nous devons nous examiner nous-mêmes.
La première lecture propose quelques métaphores utiles pour l'examen personnel. On secoue un tamis pour séparer le bon grain de l'ivraie. Le tamis laisse passer le bon grain dans le sac, mais retient l'ivraie inutile. Nous pourrions nous demander : quel est le bon grain en moi, et quelle est l'ivraie inutile, c'est-à-dire seulement l'apparence mais pas la substance ? Le four teste le travail du potier : son feu montre ce qui est bon et ce qui est mauvais. Ou encore les arbres fruitiers : de même que le fruit révèle la qualité de l'arbre, nos pensées révèlent la qualité morale de notre esprit.
Nous n'avons peut-être pas l'habitude d'examiner notre conscience pour voir l'état de notre âme. Beaucoup de gens pensent qu'ils vont bien, tout comme un homme à la vue déficiente peut penser que ses vêtements sont propres parce qu'il ne voit pas bien ou ne regarde pas attentivement, alors qu'en fait il y a beaucoup de taches.
Jésus donne des exemples amusants du peu de connaissance que nous avons de nous-mêmes, en commençant par deux aveugles qui essaient de se guider l'un l'autre. Comme il le ditNe vont-ils pas tomber tous les deux dans le trou ?. Bien sûr, ils tombent. Nous faisons parfois la même chose. Nous cherchons des guides aveugles, des personnes qui nous disent ce que nous voulons entendre, qui nous confirment dans notre mauvaise vie.
Le deuxième exemple est celui de la personne qui voit une écharde dans l'œil d'autrui et ne remarque pas la poutre dans le sien. Avec une grosse bûche dans son propre œil, il serait même difficile de marcher ! Et pourtant, au lieu d'essayer de s'en sortir, certaines personnes se focalisent (et exagèrent) sur les petits défauts, les "speckles".du regard des autres.
Il y a donc deux façons d'éviter la conversion : la première est de chercher de mauvais guides qui ne font que nous confirmer dans nos péchés ; la seconde est de se concentrer sur les fautes (souvent minimes) des autres pour éviter d'affronter les nôtres. Pour se convertir, il faut donc chercher de bons guides (comme l'accompagnement spirituel ou la lecture de bons livres spirituels), de bons compagnons, qui nous guident sur le bon chemin, et se rendre compte que c'est moi qui dois me convertir, et non les autres.
Nous serons alors de bons arbres portant de bons fruits, comme le dit Jésus dans l'Évangile. Du réservoir de bonté de nos cœurs naîtront de bonnes actions, et non de mauvaises.