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Que sont les congrès eucharistiques internationaux ?

Le Congrès eucharistique commence le 8 septembre en Équateur, mais l'histoire de ces événements remonte à la fin du XIXe siècle. Au fil des ans, ses caractéristiques ont été déterminées et des organismes ont été créés pour faciliter sa préparation et son développement.

Loreto Rios-8 septembre 2024-Temps de lecture : 4 minutes

Le Pape bénit l'ostensoir du Congrès Eucharistique aux Etats-Unis (Photo CNS / Vatican Media)

Les Congrès eucharistiques internationaux sont nés à Lille, ville du nord de la France, en 1881, à l'époque du pape Léon XIII. Ils sont nés en partie de la spiritualité de saint Pierre-Julien Eymard, dit "l'apôtre de l'Eucharistie" et fondateur de la Congrégation du Saint-Sacrement, qui a promu l'esprit eucharistique à son époque en raison de la sécularisation qu'il voyait autour de lui. C'est l'une de ses filles spirituelles, Émilie Tamisier, qui est à l'origine de l'organisation du premier congrès eucharistique. Auparavant, cette laïque française avait déjà organisé des pèlerinages dans des sanctuaires qui avaient été le théâtre de miracles eucharistiques. Tamisier a également contribué à l'organisation du deuxième congrès à Avignon (France), où un miracle eucharistique avait eu lieu en 1433.

Chronologie des congrès

Selon le site du Saint-Siège, "les 24 premiers Congrès eucharistiques internationaux n'avaient pas de thème général. Il s'agissait avant tout des Congrès des "Œuvres eucharistiques". Ils ont traité du culte de l'adoration, de la procession, de la Sainte Communion (en particulier pour les enfants), du Sacrifice de la Messe, des associations et des mouvements eucharistiques". Ces premiers congrès ont cherché à promouvoir la communion fréquente pour les adultes, sous certaines directives, et la première communion pour les enfants, puisque la coutume de l'époque était de la retarder jusqu'à l'adolescence : "À la lumière des décrets de saint Pie X sur la communion fréquente, "...".Sacra Tridentina Synodus"Dans la préparation et la célébration des congrès, la communion fréquente des adultes et la première communion des enfants ont été encouragées", indique le Vatican dans ses documents sur les congrès eucharistiques.

Sous le pontificat de Léon XIII, quatorze congrès eucharistiques se sont tenus entre 1881 et 1902 en France, en Belgique, en Suisse et à Jérusalem. En outre, ce pape a nommé saint Pascal Baylon comme patron des congrès eucharistiques internationaux.

Puis, sous le pontificat de Pie X, onze congrès se sont tenus entre 1904 et 1914, avec une perspective plus internationale, puisque le continent américain a été inclus pour la première fois. Les pays hôtes étaient la France, l'Italie, la Belgique, l'Angleterre, l'Allemagne, le Canada, l'Espagne, l'Autriche et Malte. Le dernier en date, à Lourdes, fut le premier congrès eucharistique avec un thème spécifique : "L'eucharistie et le règne social de Jésus-Christ".

Neuf congrès eucharistiques se sont tenus sous Pie XI entre 1922 et 1938 en Italie, aux Pays-Bas, aux États-Unis, en Australie, en Tunisie, en Irlande, en Argentine, aux Philippines et en Hongrie. Pour la première fois, les congrès se sont tenus sur les cinq continents et, depuis lors, la coutume d'alterner les lieux de réunion dans le monde entier s'est établie.

Les congrès eucharistiques ont été interrompus par la Seconde Guerre mondiale et n'ont repris que quatorze ans plus tard, en 1952 à Barcelone, sous Pie XII. Le deuxième et dernier congrès eucharistique de son pontificat s'est tenu en 1955 à Rio de Janeiro.

Une seule a eu lieu sous le pontificat de Jean XXIII, à Munich en 1960, tandis que Paul VI en a organisé quatre entre 1964 et 1976, en Inde (où le pape a offert sa voiture à Mère Teresa de Calcutta), en Colombie, en Australie et aux États-Unis.

Plus récemment, Jean Paul II a eu lieu sept fois entre 1981 et 2004 en France, au Kenya, en Corée du Sud, en Espagne, en Pologne, en Italie et au Mexique.

Les derniers congrès ont eu lieu sous Benoît XVI à Québec (Canada) en 2008 et à Dublin en 2012, et sous le pape François à Cebu (Philippines) en 2016 et à Budapest en 2021. Celui qui se tiendra en septembre prochain dans la capitale équatorienne est donc le 53e Congrès eucharistique international.

Organisation des congrès

Le but d'un congrès eucharistique international est de "toujours mieux faire connaître, aimer et servir Notre Seigneur Jésus-Christ dans son mystère eucharistique, centre de la vie et de la mission de l'Église".

Les congrès eucharistiques internationaux sont convoqués par le pape, dans la ville proposée par un évêque ou une conférence épiscopale.

En 1879, le pape Léon XIII a créé un Comité pontifical pour les congrès eucharistiques internationaux, chargé de l'organisation et de la préparation des congrès. Saint Jean-Paul II a approuvé ses statuts en 1986.

En 1898, à l'occasion du Congrès eucharistique international de Bruxelles, la création de comités nationaux pour faciliter l'organisation dans le pays d'accueil est encouragée, comme l'expriment les documents du congrès : "Il serait utile que tous les pays imitent l'exemple des évêques d'Espagne, d'Italie et des États-Unis en créant un comité national pour promouvoir plus facilement, avec les comités diocésains, les œuvres du Saint-Sacrement et pour assurer les fruits des congrès eucharistiques".

Dans ce cadre, est également instituée la figure du délégué national, qui "doit préparer pour l'Assemblée plénière un rapport sur la situation du culte et de la vie eucharistique dans son pays". La constitution des délégués nationaux vient après celle du comité national : elle a été officiellement approuvée par Saint Jean-Paul II le 2 avril 1986.

Le développement d'un congrès eucharistique

Même si le congrès se tient dans un pays particulier, il s'agit d'un "événement de l'Église universelle" et "doit impliquer la participation des Églises particulières dispersées dans le monde, en tant qu'expression de la communion dans le Christ Eucharistie".

En général, le Congrès eucharistique dure une semaine, bien qu'il n'y ait pas de durée fixe, car selon les particularités et les ressources de chaque diocèse, il peut durer un jour ou plusieurs jours. Le point culminant d'un Congrès eucharistique international est la Statio Orbis, qui est "la célébration eucharistique présidée par le Pape ou son héritier comme expression visible de la communion de l'Église universelle". La Statio Orbis est célébrée lors des Congrès eucharistiques internationaux depuis 1960, renouant avec "une coutume de l'ancienne Église de Rome [...], où le pape et le peuple s'unissaient dans la prière en certaines occasions".

En outre, le Saint-Siège souligne l'importance que le congrès ne soit pas un moment unique dans la vie spirituelle du diocèse, mais qu'il continue à travailler et à encourager le culte de l'Eucharistie dans les paroisses par la suite, en maintenant "la flamme vivante, afin que les Congrès eucharistiques internationaux ne restent pas seulement un beau souvenir personnel, mais qu'ils aient une continuité pastorale".

Bien que les congrès soient un événement ecclésial, ils peuvent inclure "une dimension œcuménique et interreligieuse". Plusieurs éléments sont indispensables au développement d'un congrès eucharistique. Son centre est "la célébration eucharistique, source et sommet de toute la vie chrétienne". C'est pourquoi il y a des prières communes, l'adoration du Saint Sacrement et des processions eucharistiques. En outre, des conférences et des enseignements sont organisés pour approfondir le mystère eucharistique.

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