Le chapitre 18 de l'Évangile de Matthieu est connu sous le nom de "discours sur l'Église" ou "discours ecclésiastique", car Jésus y décrit ce que devrait être la vie de la communauté chrétienne. Il commence par nous encourager à avoir l'humilité des enfants, puis nous exhorte à rejeter radicalement le péché.
L'humilité et le rejet du péché sont des conditions fondamentales pour le bon fonctionnement d'une communauté chrétienne. Mais elles s'accompagnent d'une profonde miséricorde à l'égard des personnes qui cherchent à s'égarer et qui s'égarent.
Dans l'Évangile d'aujourd'hui, le Seigneur indique trois moyens fondamentaux pour maintenir l'Église en bonne santé : la correction fraternelle, la croissance dans la foi sous la direction des évêques et l'unité dans la prière.
Une correction honnête et directe, si notre frère ou notre sœur nous offense ou offense les autres de quelque manière que ce soit, est le meilleur moyen d'éviter l'ulcère du ressentiment, du commérage ou de la division.
Au lieu de laisser notre colère s'épuiser et nous ronger de l'intérieur, ou - pire encore - de dire du mal de la personne qui nous a offensés dans son dos, Notre Seigneur nous conseille : "Si ton frère a péché contre toi, réprimande-le quand vous serez seuls ensemble.. Mais, comprenant notre faiblesse, Jésus prévoit une série de procédures au cas où la correction initiale ne serait pas acceptée.
Tout d'abord, prendre avec soi des témoins pour confirmer ce que l'on a dit ou, en cas d'échec, en référer à l'Église. La manière exacte de le vivre aujourd'hui peut varier d'une communauté à l'autre, mais une certaine forme de correction fraternelle doit continuer à être pratiquée.
Nous en venons ensuite à la croissance dans la foi sous la direction des évêques. Jésus avait déjà dit à saint Pierre : "Tout ce que vous liez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel".mais il étend désormais ce pouvoir à l'ensemble de la communauté chrétienne. Pierre, le pape, a le pouvoir de prendre seul des décisions contraignantes, mais les fidèles chrétiens, avec lui et les évêques, peuvent parvenir à un jugement commun sur une question.
C'est ce que nous appelons le sensus fideiLe sens de la foi du peuple chrétien. Nous le voyons, par exemple, dans la piété populaire, comme l'adhésion à la dévotion à Marie ou à l'adoration eucharistique.
Un autre exemple est la reconnaissance croissante de notre appel à être les intendants de la création de Dieu pour sa gloire et le bien des autres. Le Saint-Père nous invite tous à exercer cette vocation. sensus fidei dans le processus synodal qu'elle a initié.
Enfin, l'unité dans la prière. "Si deux d'entre vous se mettent d'accord sur la terre pour demander quelque chose, mon Père qui est aux cieux le leur donnera. Car là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux"..
Nous nous corrigeons mutuellement avec loyauté, nous partageons et développons notre foi les uns avec les autres, et nous prions ensemble. De cette manière, nous contribuons tous à l'édification de l'Église.
Homélie sur les lectures du dimanche 23ème dimanche du temps ordinaire (A)
Le prêtre Luis Herrera Campo offre ses nanomiliaUne courte réflexion d'une minute pour les lectures de ce dimanche.