François a indiqué au début de la catéchèse qu'il le ferait avec un triple objectif : le message de l'Évangile, les vertus théologales et la doctrine sociale de l'Église. Et dans ce triple objectif, il se montre un excellent enseignant et catéchiste de la foi. De cette manière, d'ailleurs, il préparait sans doute la publication de sa nouvelle encyclique sur la fraternité (Fratelli tutti).
Le Christ apporte la guérison et le salut
Dans la première catéchèse, le pape a expliqué comment le royaume de Dieu apporte à la fois la guérison et le salut, et se manifeste dans la foi, l'espérance et l'amour. Le site guérison nous parle de nos infirmités physiques, spirituelles et sociales. Jésus a abordé toutes ces dimensions du malade. Par exemple, en guérissant le paralytique de Capharnaüm (cf. Mc 2, 1-12)
" L'action du Christ est une réponse directe à la foi de ces gens, à l'espoir qu'ils placent en lui, à l'amour qu'ils manifestent les uns pour les autres. Et donc Jésus guérit, mais il ne guérit pas seulement la paralysie, il guérit tout, il pardonne les péchés, il renouvelle la vie du paralytique et de ses amis. Il est né de nouveau, disons-le comme ça. Une guérison physique et spirituelle, tout ensemble, fruit d'une rencontre personnelle et sociale". (Audience générale5-VIII-2020)
Comment aider à guérir notre monde ? L'Église - qui, en tant qu'institution, n'est pas concernée par les questions de santé et n'a pas à donner d'indications sociopolitiques à cet égard - a développé quelques principes sociaux qui aident à la guérison - on pourrait dire intégrale - des personnes, tout en les invitant à s'ouvrir au salut offert par le message chrétien. Les principales sont : "le principe de la dignité de la personne, le principe du bien commun, le principe de l'option préférentielle pour les pauvres, le principe de la destination universelle des biens, le principe de la solidarité, de la subsidiarité, le principe du soin de notre maison commune". (Ibid.)
Foi et dignité, espoir et économie
Dans la deuxième catéchèse (Foi et dignité humaineLe 12 août), François a souligné que la pandémie n'est pas la seule maladie à combattre, car elle a mis en lumière d'autres maladies. "pathologies sociales".sur la base de une culture individualiste et jetablequi réduit l'être humain à "un bien de consommation".. C'est une façon d'oublier le la dignité humaine, qui se fonde sur la création de l'homme à l'image et à la ressemblance de Dieu. Cette dignité fondamentale de chaque personne est le fondement de la Déclaration universelle des droits de l'homme (de 1948), reconnue non seulement par les croyants mais aussi par de nombreuses personnes de bonne volonté. La dignité humaine a de sérieuses implications sociales, économiques et politiques et favorise des attitudes telles que l'attention, la sollicitude et la compassion.
Elle s'est ensuite concentrée sur le option préférentielle pour les pauvres et vertu de la charitécomme deux "moyens" proposés par le christianisme (19-VIII-2020). La première, a-t-il souligné avec force, n'est pas une option politique, idéologique ou de parti, mais est au cœur de l'Évangile. La vie de Jésus, ses enseignements et ses disciples sont reconnaissables dans la vie de Jésus. "par sa proximité avec les pauvres, les petits, les malades et les prisonniers, les exclus, les oubliés, ceux qui sont privés de nourriture et de vêtements". (cf. Mt 25, 31-36), et c'est selon cette norme que nous serons tous jugés.
"La foi, l'espoir et l'amour nous poussent nécessairement vers cette préférence pour les plus démunis, qui va au-delà de l'assistance purement nécessaire. Cela implique en effet de marcher ensemble, de se laisser évangéliser par eux, qui connaissent bien le Christ souffrant, de se laisser "contaminer" par leur expérience du salut, leur sagesse et leur créativité"..
Il est donc nécessaire de travailler à guérir et à changer les "structures sociales malades".parce que "La pandémie, comme toutes les crises, on en sort meilleur ou pire". Et nous aimerions en sortir meilleurs. "Il serait triste que le vaccin contre le Covid-19 donne la priorité aux riches ! [...] Il existe des critères pour choisir les industries à aider : celles qui contribuent à l'inclusion des exclus, à la promotion des derniers, au bien commun et à la sauvegarde de la création. Quatre critères"..
La quatrième journée - le 26 août - a porté sur les thèmes suivants la destination universelle des marchandises et la vertu de l'espoir. Une économie est malade si elle favorise "le péché de vouloir posséder, de vouloir dominer les frères et sœurs, de vouloir posséder et dominer la nature et Dieu lui-même".. La subordination du droit légitime à la propriété privée à la destination universelle des biens est une "règle d'or" de l'ordre socio-éthique (cfr. Laudato si', 93).
Est-ce que je pense aux besoins des autres ?
La semaine suivante - le 2 septembre - le Pape est revenu à la vertu de la foi, cette fois en relation avec solidarité. La solidarité, ce n'est pas seulement aider les autres, c'est aussi faire preuve de justice. "des racines solides dans l'humain et dans la nature créée par Dieu".. Dans l'histoire biblique de Babel, ce qui a prévalu, c'est le désir de gagner au prix de l'instrumentalisation des personnes ; à la Pentecôte, c'est le contraire : l'harmonie triomphe, car chacun sert d'instrument pour construire la communauté. La question clé est la suivante : "Est-ce que je pense aux besoins des autres ?
Par la suite, il a discuté l'amour et le bien commun. La réponse chrétienne à la pandémie et aux crises socio-économiques qui en découlent est fondée sur l'amour. Et l'amour est expansif et inclusif, il s'étend à tous, aux relations civiques et politiques, mais aussi aux ennemis.
"Le coronavirus nous montre que le véritable bien de chacun est le bien commun, et pas seulement le bien individuel - des personnes, des entreprises ou des nations - et, inversement, le bien commun est un véritable bien pour la personne". (cf. Catéchisme de l'Église catholique, 1905-1906). Un virus qui ne connaît pas de frontières doit être rencontré par un amour qui ne connaît pas de frontières. Et cela doit se traduire par des structures sociales. Mais le bien commun est d'abord et avant tout la tâche de chacun d'entre nous. Et pour les chrétiens, c'est aussi une mission.
"Les chrétiens, en particulier les fidèles laïcs, sont appelés à en rendre un bon témoignage et peuvent le faire à travers la vertu de charité, en cultivant sa dimension sociale intrinsèque".. Chacun doit la manifester dans sa vie quotidienne, même dans les plus petits gestes.
Prendre soin et contempler
Dans la septième catéchèse, il s'est concentré sur le soin de la maison commune et l'attitude contemplative. Le soin des malades, des personnes âgées et des faibles doit être associé au soin de la terre et de ses créatures. Et pour cela, comme l'enseigne l'encyclique Laudato si', La contemplation est nécessaire. Sans elle, il est facile de tomber dans un "anthropocentrisme déséquilibré et arrogant". qui fait de nous des despotes dominateurs sur les autres et sur la terre. "Ceux qui ne savent pas contempler la nature et la création ne savent pas contempler l'homme dans sa richesse. Et ceux qui vivent pour exploiter la nature finissent par exploiter les gens et les traiter comme des esclaves"..
Au lieu de cela, Francisco assure, "le contemplatif en action tend à devenir un gardien de l'environnement [...], en essayant de combiner les connaissances ancestrales de cultures millénaires avec les nouvelles connaissances techniques, afin que notre mode de vie soit toujours durable.. C'est pourquoi la contemplation et la sollicitude sont deux attitudes fondamentales. Et il ne suffit pas de dire "je vais me débrouiller" : " Le problème n'est pas de savoir comment vous gérez aujourd'hui ; le problème est : quel sera l'héritage, la vie de la génération future ? ".. Il est important d'y réfléchir afin de guérir, de protéger et de laisser un héritage à ceux qui viennent après.